Génelard – La Fonderie du Charollais, la pièce sur-mesure

Il faut bien connaître l’adresse et avoir de bons yeux pour trouver La Fonderie Charollaise alors qu’à l’inverse, de l’autre côté de la voie de chemin de fer, se dresse, majestueux, le mur d’enceinte de l’ancien atelier de construction Fournier et Mouillon qui, à l’origine possédait cette fonderie « que mon père a repris en 1984 » raconte son fils et directeur général, Benjamin Echallier à Marc  Makhlouf, sous-préfet d’Autun, en visite à Génelard. Une fonderie historique avec un bâtiment art déco et dont le plus ancien date de 1871.

Cet après-midi, les ateliers de production sont vides. La vingtaine d’employés travaillent essentiellement le matin à cause de la chaleur que dégagent les fours électriques. Vous imaginez l’été quand ils montent à, 1500 degrés !

Ici, on fond l’acier et les pièces qui sortent de La Fonderie Charollaise ont pour client la SNCF, la RATP, le matériel roulant ou encore des raffineries en Scandinavie et  même la défense nationale, mais c’est secret. « Nous faisons aussi de la pièce de rechange pour l’industrie lourde française » précise le patron.

La spécificité de son entreprise est de remporter des marchés de niche et de proposer une qualité qui fait la différence. Vingt ans que cela dure et les commandes sont quasi stables. « L’industrie française se maintient, elle ne se développe plus » indique Benjamin Echallier au sous-préfet qui, conscient de cette faiblesse, rétorque : « Sauvegardons déjà ce que nous avons ».

Sans doute existe-t-il un autre chemin à prendre avant de perdre définitivement les compétences. « Si nous devions travailler comme il y a 20 ans, nous ne saurions plus faire » avance le directeur général. Pas très réjouissant. « Les fonderies en France occupaient 100 000 personnes, aujourd’hui nous sommes à 30 000, tout est parti en Chine qui accapare 90% du marché mondial » ajoute-t-il. Encore plus inquiétant. « Il ne reste que 15 fonderies en France » fait-il remarquer. A cela s’ajoute un manque de formation du métier, « alors nous formons directement sur le site ». Pas le choix. L’industrie ne fait plus recette auprès des jeunes.

Alors, La Fonderie Charollaise qui réalise 3 M € de chiffre d’affaires, produit essentiellement pour la France (85%) et, pour rester compétitive, a dû monter en compétence pour maintenir son CA.

Jean Bernard

Deux autres entreprises sont dirigées par Benjamin Echallier, La Fonderie Mathieu à Chalon-sur-Saône pour la fonte et compte 35 salariés; et un atelier de mécanique générale/usinage à Perrecy-les-Forges avec 12 employés.

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