Bande dessinée – Le Rebelle se casse de Nice et apparaît à Lyon dans « Le gang des égoutiers »

L’atmosphère est digne d’un roman noir. Un brouillard enveloppe la bâtisse perdue au milieu de nulle part. A peine entend on le bruit des voitures qui circulent au loin. Dans la cour, un puits intriguant, derrière les vitres une lumière blafarde témoigne d’une éventuelle présence.

Soudain, une ombre se détache derrière la porte. Un chien vous regarde affectueusement. Bienvenu dans l’univers de Julien Chaumet, auteur de BD. Il n’a pas la mèche rebelle. Son visage ne laisse rien paraître, pourtant c’est un séditieux dans l’âme, mi flic mi voyou qui aime jouer de cette dichotomie avec ses personnages qu’il a imaginés et ne ressemblent à aucun autre.

Julien Chaumet dessine comme d’autres écrivent ou peignent une toile. Dans son style caractéristique, son trait, toujours de noir vêtu, glisse sur ses planches avec la maîtrise d’un rebelle aux allures d’homme de l’ombre qui jouit d’une popularité exaltante chez les caïds. Rebelle, c’est le Belmondo gangster, le gentleman cambrioleur qui pourrait même endosser le rôle de Steve McQueen dans Bullitt.

Après le tome 1 du Rebelle, « Merci pour tout », le tome 2, « Le juge Peugeaud », vient de paraître le tome 3, « Le gang des égoutiers », toujours à partir d’une histoire vraie, celui du casse de Nice à la Société Générale, transposé à Lyon. Julien Chaumet perce l’histoire de cette bande de cambrioleurs plongée en plein univers politico-mafieux dont il raffole.  « Ce casse sert à récupérer des dossiers compromettants dans un enjeu électoral à Lyon » explique-t-il. Nous sommes dans les années 75.

Vider un seul coffre alors que ceux de la Société Générale de l’époque sont réputés inviolables, indiquerait clairement le motif du vol. Alors le Rebelle les vide tous. Solde de tout compte.

A peine vient-il d’achever le tome 3, que Julien Chaumet travaille sur le quatrième opus du Rebelle. Le titre est déjà trouvé, il s’agira de « Chicago sur Seine » où l’histoire d’un ministre suicidé dans une grosse flaque d’eau. Elle rappelle l’affaire Robert Boulin en 1979.

Quand bien même les couvertures sont en couleur, l’intérieur est en noir et blanc. Sa marque de fabrique. « Je n’exclue pas un jour coloriser les premiers albums » dit-il sans une réelle intention de passer aux aveux. D’abord, il veut achever cette quadrature du cercle avec le Rebelle avant de passer à autre chose. L’idée est là, dans sa tête mais pas encore au bout du feutre.

Aux Mouilles à Palinges, le brouillard pèse toujours. La nuit va arriver et avec elle, l’esprit du prochain polar va prendre forme sous les traits du Rebelle. Le noir lui va si bien.

Jean Bernard

Pour suivre les aventures du Rebelle : http://www.facebook.com/bdlerebelle et commander le dernier tome. Disponible également à l’Espace culturel à Montceau-les-Mines.

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