Le public était venu plus nombreux que d’habitude assister au moins aux premiers échanges du conseil municipal de Montceau-les-Mines, mardi soir. Il est vrai que les péripéties de la dernière élection législative partielle ont laissé des traces entre madame le maire et son adjoint aux finances.
Allait on assister à un différend en direct entre les deux protagonistes ?
Dans ses propos liminaires, Marie-Claude Jarrot est restée très terre à terre, évoquant principalement les sujets en lien avec la commune. D’ordinaire, personne ne vient commenter les propos du maire _ cela n’a pas échappé à Eric Commeau _ sauf que Lionel Duparay a demandé à prendre la parole.
Depuis le matin, du côté de Saint-Vallier sur le site Valerius, Lionel Duparay ne semblait pas son assiette, on le sentait anxieux, pas très à l’aise. Sans doute devait il penser à son intervention le soir même au conseil municipal.
L’air un peu penaud, il prit donc la parole devant les conseillers municipaux et du public. Il a souhaité partager sa situation personnelle. Sa deuxième phrase la résumait parfaitement : « Comme vous le savez, ma relation avec madame le maire a été tumultueuse dans le contexte des élections législatives ». Rappeler que son candidat, Sébastien Martin a gagné la législative partielle et qu’il est son suppléant.
Certes, comme souvent quand on se sent mal dans sa peau, il est de bon ton d’attaquer la presse et « même une certaine presse » dira t-il. Il est toujours facile aussi de reprendre les arguments de son candidat qui a reproché à Marie-Claude Jarrot d’avoir changé plusieurs fois de parti, que lui, en revanche est resté fidèle au sein, Les Républicains.
Mais monsieur Lionel Duparay se trompe de cible. La fidélité, c’est une chose, la loyauté une autre. Il s’est présenté contre son maire. C’est ou un désaccord politique ou personnel. Il n’est donc pas d’accord sur la gestion municipale ou les orientations politiques. Rappelez vous de la formule de Jean-Pierre Chevènement en janvier 2016 : « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ».
Cette candidature de l’adjoint aux finances a été vécue comme une défiance par madame le maire qui, sur le coup, lui a retiré ses délégations (finances, transition écologique et grands projets). « J’ai accepté cette punition même si elle était irrégulière » poursuivait il. Il avançait également que « la très grande majorité de notre majorité municipale s’est prononcée contre et j’ai même reçu le soutien d’autres élus ».
Depuis, madame le maire lui a redonné ses délégations mais il n’a pas souhaité conserver les finances pour garder toute son énergie pour la transition écologique et les grands projets. Un prochain adjoint aux finances sera désigné prochainement. « Et je conserve la présidence de la SEM locale » ajoutait il.
Un point sur lequel Marie-Claude Jarrot émettait un bémol. « Il faut d’abord en parler avec les personnes qui composent cette SEM. Je ne peux rien imposer. J’ai fait cette proposition il y a plus de deux mois » stipulait elle.
Il n’y a donc pas eu de mise à mort politique mais un recadrage de Lionel Duparay qui a donc vidé son sac. Quand les questions financières sont arrivées, l’adjoint aux finances encore pour la soirée, les a traitées mais sans un réel engouement comme en 2022 quand, déjà, il avait fait équipe avec Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, aux législatives avec l’ambition de battre le duo Louis Margueritte et Marie-Claude Jarrot.
J.B.