C’est suffisamment rare pour ne pas le signaler. L’écomusée Creusot Montceau et l’habitat et surtout l’écomusée ont placé la majorité et les oppositions sur la même ligne sachant qu’il arrive aussi qu’au conseil municipal de Montceau-les-Mines, que des dossiers sont votés à l’unanimité alors que des voix discordantes se sont élevées dans le salon d’honneur.
L’un des premiers sujets abordés sont les décisions du maire sur des signatures de contrats et des demandes de subventions qui ne nécessitent pas un vote du conseil municipal.
A la dernière réunion, on a pu apprendre que la ville de Montceau a fait une demande de financement pour une mission d’études sur les besoins de logements temporaires pour les jeunes salariés et de la signature d’une convention avec l’association Histothèque pour une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la création d’un espace muséographique autour des
collections de la Physiophile et du passé minier aux ADJ.
Culture et habitat ont le don d’irriter Eric Commeau (Energies Citoyennes). « Je m’étonne que la communauté urbaine ne soit pas partie prenante ».
« Mais savez vous que c’est la ville qui a financé le déménagement des archives du Musée école à l’ancienne école Clara Schumann » lui rappelle madame le maire pour justement abonder dans son sens.
Ce n’est pas la première fois que l’écomusée Creusot Montceau est montré du doigt. « Nous devons nous poser la question de l’écomusée qui valorise la villa Perrusson alors que Montceau passe à la trappe. Que l’écomusée s’intéresse aussi au Musée de la mine à Blanzy, au Musée école à Montceau. L’écomusée doit intervenir sur l’ensemble du patrimoine de notre territoire » précise Eric Commeau.
Un point de vue que Marie-Claude Jarrot partage totalement. « Depuis 2008 j’interpelle la CUCM sur ce sujet ». Madame le maire n’en pas fait une question d’argent mais de « justice, de la reconnaissance de notre histoire ».
Laurent Selvez (La gauche unie) fait le même constat sur l’écomusée que son collègue d’Energies Citoyennes.
Le maire pousse le bouchon un peu plus loin et propose même qu’au prochain conseil municipal, « nous prenions une délibération pour que l’écomusée englobe tout le territoire de la communauté urbaine ».
J.B.
C’est bien de voir la réalité en face de temps en temps.
On peut pas avoir 60.000 € de titane dans les mitres de la villa Perrusson (elles sont bien sur magnifiques, l’informateur du 28 juin 2018)) et payer un déménagement à 2 ou 3000 € pour le musée école.
En tout cas, ça doit être le point de vue de l’éCCoMusée du CREUSOT-montceau.
Savoir par où passe le fric, écomusée, municipalités, etc, pourquoi pas. Mais in fine, c’est le fric du contribuable. Donc, le débat est plutôt vain.
Par contre, il serait interessant d’avoir une réflexion approfondie sur le rôle, la mission et le contenu de cet Ecomusée.
Dans les années 70, c’était la première fois que l’Industrie était considérée comme ayant assez de valeur pour entrer au Musée. Pas un musée prison, mais un centre de réflexion, de pédagogie.
Musée de l’Homme et de l’Industrie. Vaste programme…
Malheureusement, la visite du musée du Creusot est décevante.
Qu’y voit-on ?
Quelques machines et engrenages, des maquettes de la ville, des maquettes de locomotives, des morceaux de centrales nucléaires, 3 salles pour montrer les portraits en pieds et la généalogie des Zeugênes 1, 2, 3 et 4, et quelques verres à pieds en cristal.
Rien d’autre. Pas d’explications.
Rien sur le système de développement industriel, rien sur le fait que les Schneider ont été les principaux marchands de canon du monde et que cela a fait leur fortune, rien sur la crise des années 70-80, rien sur le rédéploiement ultérieur, rien sur la manne nucléaire…
Rien sur le système organisé du pouvoir des Schneider, député, banque de france, etc, etc…
Rien sur l’Homme, sur l’Humain. Rien sur le système d’organisation sociale, rien sur le Paternalisme. Rien sur le système de contrôle des ouvriers. Rien sur le rôle des curés, rien sur le système des cités jardins, qui faisait que les ouvriers et les mineurs s’occupaient à planter des fraises plutôt que d’aller au café ou au syndicat, rien sur les luttes ouvrières…
Et bien sur, rien la mine et Montceau… Le charbon qui faisait fonctionnner les hauts fourneaux, il venait d’où ?
On apprend plus de choses en lisant les fiches wikipédia sur le Creusot et Montceau…
Ce musée est décevant. Ce musée est d’une grande pauvreté, intellectuelle avant tout.
Les documents existent, les recherches universitaires existent, la matière est là. Il suffirait les montrer et d’expliquer.
Avant de penser à « rayonner » et à faire n’importe quoi, il serait bon que l’Ecomusée s’interroge sur son contenu.
Réflexion politique avant tout.
Palme d’Or du meilleur commentaire!
Bonjour,
je rejoins votre propos. Il y aurait matière à avoir un vrai musée de la CUCM avec un patrimoine élargi très intéressant. On pourrait avoir plus d’ambition sans nécessairement utiliser des moyens financiers supplémentaires.
Je nuance par contre en signalant l’effort qui est fait pour profiter du lieu du parc de la Verrerie et de faire un lien entre l’industrie et la culture avec plusieurs manifestations culturelles (expos, concerts, théâtre…) pour tenter de jeter des ponts entre l’industrie et le reste de la société (artistes, artisans, scolaires…)
La CUCM a carrément permis au Creusot d’enfoncer Montceau.
Le remaniement de la carte des députations a effacé Montceau au profit de Chalon.
Et tout ça, généralement par objectif partisan ou d’un bureau parisien.
Montceau, qui fut carrément le centre nerveux de la Saône et Loire à l’après guerre, et en pointe avant guerre (électrification des Mines de Blanzy), a été la victime d’intérêts communs entre Mâcon et les villes de Chalon et Le Creusot, voire même de Charolles car Montceau n’est ni la préfecture, ni une sous préfecture (et l’erreur est de ne pas en avoir fait une). En clair, ça faisait tache, comme Gueugnon en première division en 1995-96.
Comme le dit Duval, dont l’intervention est plus que parfaite, tous doivent s’interroger sur le contenu de l’Écomusée mais aussi sur la méthode de fonctionnement de la CUCM.
Déjà, la gare TGV donnait le ton en ne mettant en frontispice que « Le Creusot TGV » alors que son nom exact (bien qu’un peu long) est Le Creusot Montceau Montchanin et aurait dû être CUCM dès le départ, ce qui aurait établi une homogénéité du territoire.
La désolante manie de défranciser en France (en totale illégalité avec la loi et la constitution) ne plaide pas en faveur d’une réflexion efficace sur ce qu’il convient de conserver, la crainte ici de voir une histoire biaisée (pour attirer deux ou trois touristes égarés mangeurs de bouffe rapide états-unienne) et auréolant les capitalistes Schneider (Creusot) et Chagot (Montceau) tout en faisant passer la « bande noire » pour des terroristes, passerait plus pour une exaltation du « Macronisme » (voire une exultation), sachant que l’histoire de Montceau s’est faite avec la sueur et le sang des mineurs et que sa décadence s’est faite avec le mépris des « mendiants » cravatés de Paris (mendiants car prenant l’argent partout faute de savoir en créer) et d’une partie des élus de Saône et Loire qui briguent des mandats et sont incapables de faire autre chose que de plonger leurs mains dans l’argent des contribuables (en oubliant qu’ils sont élus pour gérer les affaires courantes, pas pour jouer avec l’argent commun en faisant comme si c’était le leur, chose oubliée depuis longtemps) autrement que pour mettre en œuvre des projets sans queue ni tête et forcément coûteuses, qui n’ont rien à envier à l’ancien régime ni au second empire!
On ne doit au final qu’à certaines époques et certains élus l’amélioration de la ville avec des structures sans commune mesure avec la taille de sa population aujourd’hui (piscine olympique, CAR-Embarcadère) et autres améliorations ou créations (lycée et collèges) (la maire y reconnaître l’empreinte de son père) et le festival Tango, Swing et Bretelles qui avait tout pour plaire dans ses premières années (il semble se refaire une santé je crois?) et, pour le conseil général, la bonne idée de pallier la carence SNCF au niveau des transports collectifs pour le TGV.
Bref, que garder de l’histoire économiquement, socialement, politiquement, pour s’en investir aujourd’hui et conserver un état d’esprit propre à contester le nivellement par le bas à tous les niveaux, telle est la question.
Et je pense qu’il vaut mieux donner la parole aux gens qui ont encore des choses à exprimer, chercheurs pros ou amateurs tout comme citoyens de longue date de Montceau, pour éviter un énième lieu de médiocrité en France sous le prétexte de conservation de la mémoire à grands renforts de flonflons.
on ne peut pas voter et élire des gens de gauche et leur demander de valoriser le patrimoine de leurs prédécesseurs, qui ont créé de toutes pièces , avec les succès, avancées sociales ,et constructions , qu’on connait , des villes entières sorties de terre !
vous êtes vous demandé qui a signé la destruction systématique de tous les chevalements de mines du bassin minier??? qui realise les expositions du chateau de la verrerie??
Beaucoup de blabla pour ne pas dire grand chose. Ce qui vaut ce sont des actes . Les Français en ont marre des discours, des hommages et des condoléances.
Merci à Duval et Ib de nous faire partager leurs connaissances et leurs réflexions et d’enrichir ainsi le propos . Quelles que soient les opinions des uns et des autres , les commentaires de cette nature sont évidemment appréciés à leur juste valeur .
Ouin-ouin c’est un complot des autres villes…c’est gênant de s’inventer un passé glorieux qui n’a jamais vraiment existé. Le centre de la Saône-et-Loire carrément Montceau reste la 4ème ville de Saône-et-Loire (pour l’instant)comme elle l’a toujours été. On peut refaire aussi l’historique des 3 villes que vous citez, elles ne vont pas rougir de la comparaison.
4ème en nombre d’habitants. Avec ça, on est bien avancé……
Voulez-vous qu’on compare au nombre d’industrie ? Ça risque d’être pire. Ne comparons même pas l’histoire de ces villes, même St Vallier à un passé plus riche, d’ailleurs Montceau a été créé sur St Vallier, à l’exploitation des mines. Plus de mines, plus de Montceau pourrait-on dire car depuis l’arrêt, la ville n’a jamais su se relancer.
J’ai récemment découvert le musée de l’homme et l’industrie et je me suis demandé où était l’homme… Quant à l’industrie, il y avait bien des objets appartenant au monde industriel mais cela fait-il musée ?
Par exemple il y a une espèce de caillebotis qui se révèle être une plaque entretoise de générateur de vapeur de centrale nucléaire. Pourquoi est-elle exposée ? Qu’a-t-elle à raconter, cette plaque ? Pourquoi la montre-t-on ? Un musée n’est pas un simple empilement d’objets.
Je crois qu’il est temps de (re ?)-travailler le Projet Scientifique et Culturel du musée dans une vision plus globale, surtout si celui-ci doit englober d’autres musées du territoire. Définir quel patrimoine industriel ET historique on veut présenter, que cela serve de base à la construction d’une médiation, d’une scénographie, d’un parcours.
Ensuite viendront les histoires d’argent, en espérant éviter les histoires de pouvoir et de petite politique. Mais en tout cas ne mettons pas la charrue avant les bœufs.