Première rencontre entre pompiers, policiers et jeunes au Trait d’Union pour briser les barrières et humaniser l’uniforme.
Ce mercredi après-midi, le centre social Trait d’Union du quartier du Plessis a accueilli une rencontre aussi inédite que symbolique : cent trente jeunes âgés de 10 à 15 ans _ ou un peu moins ou un peu plus _ ont échangé avec des policiers venus de Dijon et du commissariat local, la police municipale, des sapeurs-pompiers, la protection civile, tous venus spécialement pour l’occasion. Une initiative portée par l’association Place à l’action conduite par Sabrina Barat, dans un quartier souvent stigmatisé pour ses trafics de stupéfiants et où les uniformes, loin d’inspirer confiance, suscitent bien souvent méfiance, voire rejet.
Pour beaucoup ici, quand ils voient un policier, c’est « le méchant ». Dans l’imaginaire de ces jeunes, les héros s’appellent Kylian Mbappé ou Neymar, pas lieutenant Martin ou sergent Dupuis. Devenir footballeur professionnel est un rêve partagé par la majorité, et l’uniforme reste un symbole d’autorité mal compris.
« Le but aujourd’hui, c’était de leur montrer qu’on reste des humains, qu’on a aussi des familles, des émotions, qu’on peut rire, discuter, jouer avec eux », indique un policier qui explique aussi son métier, notamment les missions de police secours, d’interpeller les auteurs de crimes et délits, de protéger les victimes tout en mettant l’accent sur la prévention. Policiers et pompiers ont accepté de quitter, le temps d’un après-midi, leur posture institutionnelle pour entrer en dialogue direct avec ceux qui, demain, seront citoyens à part entière.
Face à eux, les professionnels ont joué la carte de la transparence. « Ce genre d’échange est essentiel. Il faut qu’ils puissent mettre un visage sur l’uniforme, qu’ils comprennent qu’on est là aussi pour eux, pas contre eux », insiste une policière municipale. « Ces jeunes respectent les personnes qu’ils connaissent, qu’ils reconnaissent » assure Sabrina Barat.
Pour l’association Place à l’action, cette rencontre est le point de départ d’une série d’initiatives visant à retisser du lien entre la jeunesse et les institutions. Le Plessis n’est pas qu’un lieu de deals, c’est aussi un quartier de familles, d’enfants pleins de potentiel. « Si on ne les aide pas à déconstruire les clichés, qui le fera ? » ajoute la présidente de l’association.
Pendant un après-midi, la parole a circulé et les barrières, au moins pour quelques heures, sont tombées.
Une passerelle a été lancée entre deux mondes qui, trop souvent, s’observent sans se comprendre. À Montceau-les-Mines, cette rencontre au Trait d’Union portait bien son nom.
J.B.
Des soutiens et des partenaires
Sabrina Barat pouvait être satisfaite de cette première rencontre. « Je n’ai eu aucun mal à motiver les intervenants » dit-elle. La ville de Montceau était en soutien, le club TMF a mobilisé des jeunes, l’EPIDE à Etang-sur-Arroux est venu pour encadrer les groupes (15 jeunes par groupe), l’OPAC a participé au goûter au même titre que les mamans du quartier, même Nicolas, un acteur du Plessis a assuré la sonorisation et a amusé les plus jeunes avec ses structures en ballon quand d’autres participaient à un atelier dessin avec pour thème la prévention routière.
Prochains rendez-vous
Toujours au Trait d’Union, le mardi 29 avril où des jeunes de l’association Place à l’action vont interpréter des saynètes sur les addictions à partir de 14h avec la présence d’une psychologue, Christiane de Saint-Phalle.
A partir du 30 avril et chaque mercredi à 17h, l’association va proposer un soutien scolaire pour les primaires et ceux qui préparent le brevet et le bac.