Compagnons de la Libération nés en Saône-et-Loire – Douze noms gravés dans la pierre de Buxy

La veille, le Président de la République rendait un hommage national à Hubert Germain, compagnon de la Libération, décédé mardi dernier à 101 ans. Il était le 1038 et dernier décoré de l’Ordre de la Libération.

Le lendemain, samedi 16 octobre 2021, à Buxy, à l’arrière de la gare désaffecté, les noms des douze compagnons de la Libération nés en Saône-et-Loire taillés dans la pierre, brillent au soleil. Jamais ils ne s’effaceront. Jamais la France n’oubliera les actes héroïques de ces hommes qui ont répondu à l’appel du général de Gaulle.

Ce mémorial est le fruit d’une longue démarche engagée par le Centre de Documentation « Résistance et Déportation » de Saône-et-Loire (CDRD 71), en partenariat avec l’Association Nationale des Anciens Combattants et amis de la Résistance (ANACR 71), du Conseil Départemental, des Archives départementales et des communes de naissance des Compagnons pour que soit reconnue la mémoire des douze compagnons de la Libération nés dans le département.

Que la guerre contre l’Allemagne nazie semble loin mais encore toute proche alors que la France vient de rendre hommage à Samuel Paty, décapité par le terrorisme islamiste. Les morsures profondes d’hier sont encore visibles dans les mémoires que rappelle cette croix de la Libération, avec « le noir du deuil et le vert de l’espérance » fait remarquer Julien Charles, préfet de Saône-et-Loire. A l’arrière de la médaille, il est gravé : « Patriam servando victoriam tulit »  (En servant la patrie, il a remporté la victoire). La distinction la plus prestigieuse

Cette croix que les familles des compagnons portent avec dignité et honneur en ce jour d’hommage à Buxy et dont Marie-Claude Jarrot est la représentante, la fille d’André Jarrot, le plus connu des douze compagnons de Saône-et-Loire.

Cette bravoure dont ils firent preuve pendant la guerre pour libérer la France, le général de Gaulle tint à la mettre en avant et décida le 17 novembre 1940, de créer l’Ordre de la Libération.

1038 compagnons dont 12 en Saône-et-Loire. Douze noms réunis désormais en un seul lieu à Buxy qui « est le centre géographique des lieux de naissance des compagnons » indique Mme Mariotte, présidente du CDRD 71.

Jean Bernard

Les douze compagnons de la Libération nés en Saône-et-Loire

Claude Chandon (Charolles); Pierre Brusson (Cormatin); Louis Gautheron (Mellecey); Robert (de) Roux (Sennecé-les-Mâcon); Firmin Vermeil (Chalon-sur-Saône); Raymond Basset (Chalon-sur-Saône); André Jarrot (Lux); Jean Magne (Chagny); Paul Grenier (Buxy); Xavier Gillot (Autun); Maxime Guillot (Bruailles); Claude Bernard (Charolles).



Le plus jeune compagnon

Il s’appelait Mathurin Henrio qui est mort pour la France à l’âge de 14 ans au cours d’une embuscade opposant Résistants bretons et soldats nazis le 10 février 1944 dans son village natal de Baud dans le Morbihan.

L’Ordre exceptionnellement rouvert

La cessation d’attribution de l’Ordre fut effective le 23 janvier 1946. Mais à deux reprises l’Ordre fut exceptionnellement rouvert par de Gaulle en 1958 qui attribua la croix de la Libération à Winston Churchill et au roi d’Angleterre George VI en 1960 portant ainsi le nombre définitif des personnes titulaires de cette haute distinction à 1038 dont 6 femmes.

Un peu plus de 700 ont survécu à la guerre

Parmi les 1038 membres de l’Ordre de la Libération, 65 ont été tués avant le 8 mai 1945 dont 2 natifs de Saône-et-Loire, Firmin Vermeil et Robert de Roux alors qu’ils étaient déjà compagnons, et 271 ont reçu cette distinction à titre posthume dont 3 de Saône-et-Loire, Claude Chandon, Paul Grenier et Maxime Guillot, si bien qu’un peu plus de 700 seulement ont survécu à la guerre.

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