Blanzy – Michelin : la CGT ne se dégonfle pas

Chez Michelin, notamment à Blanzy, tout semble rose. Il est vrai que les résultats financiers de 2016 déjà qualifiés d’année record, ceux de 2017 sont carrément historiques avec un bénéfice net de 1.6 milliards d’euros.

Et pourtant, à la section locale de la CGT, on fait quand même grise mine, parce que « ce sont les actionnaires qui en tirent les bénéfices, ils se partagent environ 500 M€ alors que les salariés du groupe (22 000 au total) vont bénéficier d’une hausse de salaire de 1% au 1er juin 2018 » fait remarquer Nicolas Duch, le secrétaire général.

Forcément, autant d’argent d’un côté et si peu de l’autre, pour la CGT, la pilule est dure à avaler, d’autant plus que sur le site Michelin à Blanzy, deux accords signés _ sans la CGT _  font que depuis mars 2018, des équipes travaillent en poste de 4x8h et d’autres en 3x8h plus 2x12h. En somme, les agents viennent régulièrement le samedi et le dimanche « au détriment de la vie familiale. Michelin ne se préoccupe pas du salarié » regrette amèrement le secrétaire général. Ce sont 300 à 350 agents sur 1200 à Blanzy qui sont donc directement impactés par ces accords.

Autre préoccupation des cégétistes blanzynois, l’arrêt des investissements sur le site de la Roche-sur-Yon. « Et dire que Michelin a touché du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) 17 M€ pour installer des machines qui aujourd’hui partent pour l’Espagne et la Roumanie ». Arrêt des investissements, baisse de la production et, par riochet, possible « baisse à Blanzy dans la fabrication du film métallique puisque 38% de cette activité alimente ensuite la Roche-sur-Yon »  analyse Nicolas Duch. « Le CICE ne doit pas servir à la délocalisation des productions ».

Autant la CGT reste vigilante sur les anomalies constatées au sein du groupe, autant elle se montre toujours aussi ferme sur ses revendications:

– + 450€ de salaire pour tous par mois

– les 32h sans perte de samaire

– investissements dans l’industriel pour créer des emplois en CDI

– retraite à 55 ans à taux plein

– suppression de toutes les aides publiques : CICE, allègement cotisations

« Nous demandons l’ouverture des négociations sur ces cinq points » rappelle Nicolas Duch

Pas certain que la direction Michelin a encore dans son lexique les termes « retraite à 55 ans » ou encore « les 32h sans perte de salaire ». A la CGT Michelin, la lutte des camarades, elle, ne faiblit pas.

Jean Bernard

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *