A la Saule, à Saint-Vallier, les anciens locaux Konecranes auraient pu devenir une friche industrielle quand l’entreprise de construction de stackers et grues mobiles a mis la clé sous la porte fin 2020 avec 130 suppressions d’emplois.
C’était mal connaître la volonté de la SEMCIB (Société d’Economie Mixte pour la Coopération Industrielle en Bourgogne) que préside Jean-Claude Lagrange qui, avec l’investissement de la communauté urbaine Creusot Montceau et de la Région ont pris le taureau par les cornes pour réindustrialiser le site désormais dénommé Valerius, le nom d’un général romain du temps des Gaulois. C’est ainsi qu’est née la commune de Saint-Vallier (Sanctus Valerius).
L’histoire industrielle se conjugue au présent quand bien même sur le bassin minier, tout le monde a encore en mémoire PPM et ses 680 emplois, Terex puis Konecranes. Et pour ne pas laisser les toiles d’araignées et la rouille prendre possession des lieux, la SEMCIB a fait appelle à l’Etablissement public foncier (EPF) pour racheter le site avec ses 28 000 m2 de bâtiments sur 14 hectares.
Tout paraissait limpide avant que Gaussin, en 2023, ne vienne perturber la reprise des activités sur le site et mette également en péril la survie de Metalliance ( Offre de rachat – Steve Filipov se donne 100 jours pour relancer Metalliance – L’infoRmateur de Bourgogne ).
Une fois l’épine du pied retirée, les opérations d’implantations de nouveaux repreneurs ont pu reprendre et à ce jour, Valerius compte quatre entreprises spécialisées dans l’activité électrique. « Elles occupent l’intégralité des locaux disponibles » indique Frédéric Debleds, directeur général de la SEMCIB :
_ Corail SM : rétrofit d’engins porte-conteneurs électriques
_ Corail tunnelier, construction et rétrofit de porte-voussoirs électriques
_ Novium, construction de machines de travaux ferroviaires électriques
_ Navya mobility, construction et rétrofit de navettes électriques autonomes
« C’est une belle surprise pour moi » admet le préfet de Saône-et-Loire, Yves Séguy, « vous êtes parvenus à régénérer un site industriel sur une terre d’industrie. Vous avez su rebondir de façon remarquable même s’il a fallu du temps. Aujourd’hui, sur ce site, les projets industriels témoignent de la reconquête des friches industrielles ». Même si Jean-Claude Lagange regrette encore aujourd’hui que le site Konecranes n’a pas été classé site clés en main comme ont pu l’être l’ancienne centrale thermique Lucy III à Montceau-les-Mines et Nordéon-Philips à Chalon-sur-Saône.
Quoi qu’il en soit, avec ou sans le dispositif clés en main, le site Valerius est une aubaine quand on connaît le coût actuel d’une construction, c’est du clés en main pour les quatre entreprises locataires qui créent « une nouvelle ère de la mobilité à coût raisonné et raisonnable, un élan sur des créneaux porteurs d’avenirs », affirme le préfet.
D’ici 2027, alors que la SEMCIB est désormais propriétaire du site, les investissements vont se poursuivre. C’est notamment l’achat de 13 000 m2 d’un dernier bâtiment d’ici fin 2025 et plus de 3 M € « pour faire d’un site ancien, un site industriel majeur avec tous les critères environnementaux, la gestion de l’eau, la sobriété énergétique, 750 000 € sur les réseaux (eau, gaz, électricité), améliorer la sécurité des accès (d’ici fin 2025), valoriser le site en particulier sur les toitures, les façades, le stationnement, l’éclairage et le chauffage entre 2026 et 2027 » énumère Frédéric Debleds.
Au total, entre 2022 et 2027, plus de 6 M € d’acquisitions et d’investissements auront été mobilisés par la SEMCIB.
Aujourd’hui, le site Valerius compte 170 emplois, c’est déjà plus qu’à la fermeture de Konecranes.
Nous reviendrons sur la présentation des quatre entreprises implantées sur le site.
J.B.