Passard – De toutes les matières, c’est le déchet qu’il préfère, 35 000 tonnes par an

Kevin Le Terrier, responsable de l’entreprise Passard.

 

L’entreprise Passard est née en 1900. Après cinq générations, elle est toujours un maillon essentiel de l’économie circulaire du territoire, entre le Creusot et Montceau-les-Mines dans le recyclage des déchets. Ce sont 35 000 tonnes qui sont traités par an sur trois sites emblématiques à Torcy, Le Creusot et Montceau-les-Mines.

Passard a toujours été une entreprise familiale même si en octobre 2022, les propriétaires, Monsieur et Madame Joly (60 et 62 ans) ont décidé de prendre leur retraite. « Ils ont fait le choix de vendre la société à la famille Secula de Beaune qui est partie du principe que, rien ne se perd, tout se transforme » raconte Kevin Le Terrier, 37 ans, aujourd’hui responsable de l’entreprise Passard qui a donc intégré Bourgogne Recyclage qui emploie 350 salariés sur dix sites en Bourgogne -Franche-Comté. « Nous répondons aux marchés des collectivités ce qui apporte une sérieuse plus-value dans la compétence des déchets ménagers », indique Kevin le Terrier, depuis dix ans chez Plassard où il a géré le service QSE (qualité, sécurité, environnement), la stratégie commerciale, les ressources humaines et la gestion administrative. Il est donc l’homme de la situation. Ce qui lui fait dire, « on ne s’ennuie pas ».

Rue de Roanne à Montceau-les-Mines, le site Plassard est en pleine restructuration. De la route, derrière les arbres qui vont être élagués, l’amoncellement de tonnes de ferrailles ne donnait pas une belle image à l’entreprise. A croire que le grand désordre régnait derrière la clôture.

Déjà, une meilleure maîtrise du stock de ferraille donne une autre vision du site. « Un plan d’investissement sur Montceau va nous permettre d’ouvrir une déchetterie pour les professionnels d’ici fin 2023 » annonce le responsable. Pour ce faire, Plassard attend l’autorisation du démantèlement du réseau du chauffage urbain qui traverse le site et rejoignait l’hôpital de Montceau. Aujourd’hui, il est enterré.

 

 

450 tonnes de déchets traités

par mois rue de Roanne à Montceau 

 

 

Il est loin le temps où, au début du 20e siècle, chez Passard on chinait les peaux de lapin. L’industrie a bien changé d’autant plus qu’aujourd’hui, il est plus que nécessaire de réutiliser la ferraille, le plastique, le papier et le carton abandonnés. « Il existe autant de déchets que l’industrie en propose » souligne Kevin Le Terrier.

Alors Passard fort de son encrage sur le bassin industriel du Creusot et Montceau-les-Mines, récolte et collecte les déchets. « C’est l’essence de notre métier ». Route de Roanne, tout est trié. « La ferraille, une partie est cisaillée, l’autre broyés comme les machines à laver, les tondeuses. Cette ferraille alimente ensuite les fours des aciéries du Creusot ou prend la direction de l’Italie. Le bois recueilli part à Joigny où il est broyé. Chaque jour, ce sont 30 tonnes de bois qui partent. En un mois, ce sont 450 tonnes » explique Rodolphe, chef de chantier, en place chez Passard depuis 1989. « En avril, nous avons traité 904 tonnes de déchets qui proviennent des déchetteries de Montceau, Ciry-le-Noble, Torcy, Marmagne, Mary, et Genouilly » précise-t-il. Sans compter les déchets traités directement sur les sites de la plateforme Lidl à Coriolis, les grosses industries comme Aperam à Gueugnon, « où nous avons trois personnes à plein temps » mentionne Kevin Le Terrier, « deux autres sont chez Alstom, une à Framatome ». Les PME font également appellent à Passard et même les particuliers.

A l’arrivée sur le site rue de Roanne, tout est pesé sur un pont bascule (métrologie légale). Le prix dépend des cours des matières. C’est très fluctuant pour le porte-monnaie et le chiffre d’affaires. « En 2021, notre CA a été de 16 M € et de l’ordre de 12 M € en 2022 » stipule le patron. « Nous facturons nos prestations, nous achetons la matière et nous revendons. A nous d’organiser un flux pour mettre en place des filières ».

Toujours à Montceau, ce sont au minimum trois semi-remorques qui arrivent et repartent chaque jour. J’ai compté jusqu’à onze semi-remorques dans la journée. C’était une autoroute » sourit Rodolphe.

En somme, depuis 1900, l’activité de Passard rayonne autour du bassin sidérurgique Creusot-Montceau et s’étend aujourd’hui dans un cercle qui va d’Autun, Digoin, Mâcon et même Chalon-sur-Saône. Sur les trois sites, Passard emploie 28 salariés.

Passard, c’est donc la gestion des déchets dans le respect de l’environnement loin de l’image désuète des années 1900. « Nous ne faisons pas n’importe quoi, nous sommes des professionnels », confirme Kévin Le Terrier. Un métier toujours plein d’avenir.

 

Jean Bernard

 



Les services aux particuliers

Un particulier peut venir rue de Roanne avec sa ferraille (robinetterie par exemple ou de l’inox, cuivre, laiton, zinc, plomb, aluminium, câbles électriques, batteries). Il vient avec sa carte d’identité et le règlement se fait au comptant par chèque enregistré sur un fichier police. Plassard met à disposition également une benne au domicile pour les déchets verts, gravats, bois. Il faut une autorisation de la mairie si la benne doit être posée sur le domaine public.

 

Un service maintenance du matériel

Ils sont deux et « font un boulot impeccable, ils sont très efficaces » dit d’eux, Kevin le Terrier. Ils entretiennent les 16 camions, la presse cisaille, la presse à balle, les nacelles, la dizaine de pelles à grappin, la quinzaine de charriots élévateurs. Par ailleurs, Plassard possède environ un millier de bennes.

 

 

Un commentaire :

  1. Bravo à cette entreprise qui correspond aux besoins de notre époque.

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