Montceau – Suspicion de contamination radioactive, un exercice grandeur nature

 

Quand vous voyez arriver deux membres de l’IRSN de Paris et d’Avignon (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) alors que les sapeurs-pompiers viennent d’éteindre un feu dans un local, que non loin de là, on aperçoit le fourgon Risque technologique, l’affaire semble sérieuse.

Mercredi, dans l’après-midi, les sapeurs-pompiers sont appelés pour un feu. Un fourgon avec quatre hommes à bord arrive au lavoir des Chavannes. Deux hommes descendent, combattent le feu mais font la découverte d’anciennes têtes ioniques (radioactives). Dès lors, c’est tout un processus qui se met en place car il faut lever le doute d’une possible contamination.

Cette mise en situation fait partie intégrante du stage d’une semaine pour neuf sapeurs-pompiers professionnels de Montceau, Chalon-sur-Saône et Mâcon. « C’est la première fois qu’un tel stage a lieu en Saône-et-Loire, avant les formations se déroulaient dans d’autres départements » avance le lieutenant Mougin qui supervise l’opération au lavoir des Chavannes, un site que les pompiers utilisent pour des exercices.

Deux sapeurs-pompiers enfilent leur combinaison grise et s’approchent de leurs collègues qui ont fait la découverte de ces substances potentiellement radioactives. Avec un détecteur, l’un d’eux examine chacun des pompiers de la tête aux pieds avec minutie. Ils sont ensuite dirigés vers un sas de contrôle pour une nouvelle vérification et lever tout doute de contamination. « En cas de contamination avérée, ils sont déshabillés, les vêtements jetés dans un sac avant de vérifier s’il y a eu une contamination interne ».

 

 

Ne laisser planer aucun doute

 

 

Encore faut-il s’assurer que le local où sont intervenus les soldats du feu, n’est pas contaminé. Une seconde équipe d’hommes gris vient s’en assurer. Elle examine la lance d’incendie, la porte d’entrée avant de pénétrer à l’intérieur.

« Le risque technologique est une spécialisation dans le corps des sapeurs-pompiers. Les hommes apprennent les manipulations et les consignes pour obtenir leur RAD 2 (risque radiologique) » explique le lieutenant Mougin. « On fait moins souvent de risques technologiques que des feux de forêts » souligne-t-il.

Dans le cas présent, faut-il s’inquiéter pour la population ? « Le risque RAD s’arrête très vite avec la distance. Dès 10 mètres, il est divisé par 100 » rassure le lieutenant.

Quant aux deux autres pompiers restés à proximité du camion lors de l’intervention, ils sont également examinés tout comme le véhicule qui fait l’objet de frottis. Avec l’incendie, des particules radioactives auraient pu s’y déposer.

A la fin du stage, les sapeurs-pompiers qui ont suivi la formation à Montceau, Chalon et Mâcon, passeront leur examen, pratique et oral. « Vous avez un groupe formidable » souffle un des membres de l’IRSN au lieutenant Mougin.

 

Jean Bernard

 

 

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