Montceau – Pour ne pas perdre le grand nord et le plaisir

L’invitation au plaisir était claire : « Tabarnack, on resterait les deux pieds dans la charentaise à se gratter les os des jambes devant la télé alors que l’appel du grand nord et de la poésie vous tend des bras assoiffés de bravos et d’empathie ? », le résultat a été à la hauteur.

Ce samedi 14 juillet au soir (entre l’heure prévue et l’heure de la première strophe), le concert de Gaëtan Leclerc et Emilio Armilès à fait le plein, autant dans la salle de concert (si Môssieu, ça s’appelle comme ça, même ici), que dans le baraillot et ses dépendances champêtres.

Entre le dedans, le dehors et l’entre-deux plus d’une centaine de personnes écoutaient d’une oreille affûtée ou d’une ouïe dilettante le duo qui sur scène assurait grave. Un concert pas piqué des vers comme on dit dans la belle province, on pourrait même ajouter « C’est tiguidou *, du nanan»

Les yeux fermés ou en tournant le dos, ce n’est pas le neveu mais l’oncle que l’on entendait.

Car oui Gaëtan Leclerc est le neveu du père de la chanson québécoise. Et Emilio Armilès il est mauditement bon aussi.

Le public a apprécié, en a redemandé, on ne l’a pas fait attendre.

Un futur bachelier pourrait comprendre enfin le principe des vases communicants : on vient des tables de dehors, on écoute, on applaudit, d’autres sortent, se désaltèrent, dégustent une tranche de saucisson, une part de fromage et reviennent avec le verre de rouge à la main.

Le Baraillot (la salle où l’art et la chaleur humaine se combinent en oxygène de la vie) c’est comme ça, et nulle part ailleurs. Une magnifique soirée, une de plus…

« C’était un petit bonheur
Que j’avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d’un fossé
Quand il m’a vu passer
Il s’est mis à crier:
« Monsieur, ramassez-moi
Chez vous amenez-moi

Mes frères m’ont oublié, je suis tombé, je suis malade
Si vous n’me cueillez point, je vais mourir, quelle ballade !
Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure
Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture » »

Et tous partirent heureux après le concert…

Gilles DESNOIX

* parfait

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