Montceau Gym – Son genou tient le coup, Kevin Carvalho est de retour alors que se profilent les JO de Tokyo et de Paris

Il a repris sa vie d’athlète de haut niveau, de très haut niveau, même si, pour l’heure, il est encore prudent. Le gymnaste de Montceau Gym, Kevin Carvavho est de retour à l’entraînement après une longue absence suite à une blessure au genou lors d’un stage avec l’équipe de France en Allemagne alors qu’il se préparait à disputer les Mondiaux de gymnastique à Stuttgart en octobre dernier.

Le coup dur, le coup d’arrêt pour un athlète en pleine ascension qui juste avant la tuile, avait terminé en tête aux tests sur les six agrès parmi ses compagnons de l’équipe de France.

Opération au genou, rééducation et nouveau contretemps, le confinement. De quoi se prendre la tête, se poser des questions et cogiter. « Bien sûr que pendant ces mois de repos forcé, j’ai repensé à cette blessure, à me demander pourquoi elle est arrivée à ce moment-là », dit-il alors qu’il vient d’en terminer avec trois heures d’entraînement à Jean Bouveri.

A cette époque, Kevin Carvalho bataille pour une place en équipe de France. Les places sont chères. Il donne tout. Le talent, il l’a. Mais l’accumulation des entraînements, des matches de préparation, fatiguent l’organisme. Le moindre problème comme une plaie au poignet peut conduire au drame. « J’étais fatigué et j’ai attrapé une une lymphagite (infection des vaisseaux) » explique-t-il.

Et ce jour-là, à l’entraînement en Allemagne, à la réception d’une sortie aux anneaux, le genou droit vrille.

Onze mois plus tard, Kevin Carvalho est donc de retour. Quinze jours qu’il a repris le chemin de l’entraînement à raison de trois heures le matin, trois heure l’après-midi. Il a le droit de souffler les mercredis et samedis après-midi et dimanche. A vrai dire, il a repris avant tout le monde en compagnie de Bastien Eloy dès la fin du confinement. Des séances en extérieur et en salle. Il est revenu doucement. « Le genou va bien mais j’évite encore les grosses percussions » admet-il.

Forcément, dans un coin de sa tête, sa blessure est toujours présente. « Au début, j’avais cette petite appréhension de me faire mal au genou mais au fil des jours et des semaines, elle s’est estompée. Je n’y pense presque plus ».

A 21 ans, Kevin Carvalho domine les six agrès,

un gros atout pour l’équipe de France

Il doit passer outre et déjà se focaliser sur les prochains objectifs et pas des moindres. Notamment les Jeux Olympiques de Tokyo décalés à l’été prochain à cause de la pandémie du coronavirus et ceux de Paris en 2024. Kevin Carvalho est dans le top 30 des meilleurs gymnastes français, un groupe élargi à la demande du nouvel sélectionneur de l’équipe de France, Laurent Barbieri qui a succédé à Yann Cucherat.

Alors, avant même de penser aux JO, Kevin Carvalho a d’ores et déjà coché sur son calendrier la revue d’effectif en décembre prochain où sont retenus les meilleurs, sachant que l’équipe de France se compose de cinq athlètes et deux remplaçants.

A 21 ans, Kevin Carvalho a donc une très belle carte à jouer. D’autant plus que la sélection est désormais ouverte aux généralistes, ces gymnastes qui maîtrisent les six agrès, comme le Montcellien. Un atout dans sa manche. Sachant aussi que Laurent Barbieri, quand il a participé aux JO de Los Angeles en 1984, était à l’époque membre du pôle France de Montceau-les-Mines. La fibre montcellienne est ancrée pour toujours chez lui…

Ceci dit, Kevin Carvalho va devoir recouvrer toutes ses sensations, celles qui l’ont propulsé en équipe de France avant sa blessure. Il s’y prépare. Alors d’ici le stage France à Montceau et la première rencontre de TOP 12 le 31 octobre, le Montcellien travaille de nouveaux éléments (des figures sur chaque agrès) pour encore monter en gamme.

Sans vouloir brûler les étapes, Kevin Carvalho suit son programme. Et quand bien même a-t-il perdu de la masse musculaire à sa jambe droite, il est motivé à 200%. Il est reposé et conscient que ses qualités d’hier sont pour lui une prépotence dont il saura se nourrir. Il a faim. Son regard ne trompe pas.

Jean Bernard

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