Montceau – Embarcadère : Victor, Robert, William et le condamné…

ATTENTION !!! Ce soir, 20h30 la représentation tout public est délocalisée aux ateliers du jour avec l’accord de l’artiste qui y voit un cadre très adapté.

500 collégiens et lycéens sont venus à pied depuis leurs établissements, le plus gros contingent étant fourni par Henri Parriat, plus de la moitié, pour assister à 14h30 à une prestation époustouflante de William Mesguich dans « la dernière nuit d’un condamné ».

Déjà encensé au festival d’Avignon dans cette pièce, véritable performance physique et d’acteur, William Mesguich « habite » véritablement le rôle. Et le public si bruyant avant qu’il commence à parler dans le noir de sa cellule stylisée a fait silence, a été emporté par le texte, le jeu de l’acteur, la précision des scènes, le poids de l’incommensurable fin qui se profile.

«Le Dernier Jour d’un Condamné» est le plaidoyer de Victor Hugo pour l’abolition de la peine de mort, comme la plaidera, avec une passion inextinguible, Robert Badinter. L’adaptation de David Lesné et de François Bourcier rend si bien ce double combat.

Texte magnifique, transcendé et transfiguré par un énorme acteur, «Le Dernier Jour d’un Condamné» a offert à 500 jeunes l’occasion de s’interroger sur autre chose, d’élever leurs pensées vers l’homme et son destin, la société et ses règles parfois aveugles, la justice et parfois l’injustice des peines, la nécessité d’avoir une pensée propre, un libre arbitre, de laisser une trace des combats.

Bouleversante la plaidoirie de Badinter en 1981 lorsqu’il veut arracher l’abolition, cela sert de viatique au condamné supplicié et décolleté.

L’embarcadère joue pleinement son rôle lorsqu’il offre de tels moments d’humanisme, d’humanité et de réflexion sur l’humanité.

Donc ce soir 20h30 Ateliers du jour et non Embarcadère pour la séance tout public du « Dernier Jour d’un Condamné».

Gilles DESNOIX

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