Mont-Saint-Vincent – L’amiante galvanise les opposants

Ils avaient prévu de se revoir très vite et rendez-vous avait été pris ce jeudi au gîte de la Chatelaine à Mont-Saint-Vincent. Car le projet d’enfouissement de déchets en particulier de l’amiante a vite soulevé le grand mécontentement d’une partie des habitants auquel s’ajoute celui de la commune de Collonge-en-Charollais, première commune a avoir dégainé son hostilité à cette idée d’enfouir de l’amiante dans la carrière de Bourgueuil exploitée par la société Rougeot.

Il s’agit aujourd’hui de structurer cette vague d’opposition, « de parler d’une seule voix » rappelle Joël Jouve.

Depuis le premier rassemblement samedi dernier sur la place à l’entrée du village, des opposants ont pris l’initiative en demandant à la mairie de Mont-Saint-Vincent, une copie de la convention qui lie la commune à Rougeot. Pas gagné. D’autres se sont penchés sur le PLU (plan local d’urbanisme) où il ressort des informations contradictoires, « il n’est pas prévu de centre d’enfouissement sur le site de la carrière », ou en page 83, il est mentionné : pour permettre le stockage de déchets inertes et non dangereux, « y compris le fibrociment amianté, à condition de l’accord de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) et de la préfecture » rapporte un opposant.

« Jamais la DREAL ne s’est opposée à un projet » vocifère Joël Jouve.

Ce jeudi, ils sont près d’une trentaine pour déterminer si leur opposition au projet d’enfouissement prendrait une forme de collectif ou d’association. Il semble que l’association soit la mieux adaptée au moins juridiquement parlant pour faire obstacle au projet.

Toujours présente, Josette Lagrange, maire de Collanges-en-Charollais indique qu’elle réunit son conseil municipal demain soir (vendredi) sur ce sujet. « Mes conseillers sont vent debout » précise-t-elle. « Car l’objectif est d’empêcher que le projet aboutisse ». Elle espère également par cette mobilisation, réveiller la jeunesse dormante. « A nous de trouver les arguments pour qu’elle s’exprime. C’est à elle qu’il faut penser, je ne veux pas lui laisser dans 50 ans cet héritage avec des conséquences malheureuses sur l’environnement ».

Tout se met donc en place et Nadine Therville a déjà confectionné deux banderoles avec des slogans forts : La carrière de Bourgueuil pour Rougeot et Véolia un beau portefeuille et  La carrière de Bourgueuil prépare nos cercueils. Le ton est donné.

Prochaine étape des opposants au projet, samedi 13 mars à 14h, au théâtre de verdure à Mont-Saint-Vincent.

Jean Bernard

 

4 commentaires :

  1. Soutien total. Il faut arrêter de polluer nos sols. Bravo à tous ceux qui se mobilisent.

  2. Par qui et comment est physiquement vérifié ce qui est livré dans les centres de stockage de déchets ?
    Personnellement, je ne crois pas en l’efficacité des services de l’ Etat pour assurer une quelconque efficacité perenne.
    Montchanin ne serait il pas un bel exemple ?
    Rappelez vous les incinérateurs. vantés…avant d’être obligés d’admettre que le bilan était catastrophique, exemple ; Cluny. ou l’incinérateur d’ordures de Gilly-sur-Isère, et chaque fois après coup non ?
    C’est très égoïste, mais ne pas s’opposer avec force à la mise en place de ce genre d’installation, c’est, pour moi,ouvrir la boite de Pandore chez nous, surtout en considérant que la finalité ne semble pas être une solution collective à un besoin mais la création d’une activité lucrative !

    • pour ester en justice une association doit avoir 5 ans d’existence

      l’idéal est de s’allier avec une association existante

      les personnes physiques habitant la commune peuvent ester en justice

      mais aussi ceux des environs

      on parle de véolia

      cela veut dire que véolia est déjà choisi

      si c’est une concession en DSP alors il y aura délité de favoritisme si véolia est choisi

  3. Mieux que de longs développements, je soumets à votre appréciation plusieurs textes qui traitent du sujet:
    La résolution du Parlement européen du 14 mars 2013 est claire et sans ambiguïté à ce sujet. Le point E de l’état des lieux établi est on ne peut plus explicite :
    « E. considérant que l’élimination des déchets d’amiante dans les décharges n’apparaîtrait pas comme le système le plus sûr pour empêcher définitivement la libération de fibres d’amiante dans l’environnement (notamment dans l’air et l’eau des nappes phréatiques) et qu’il serait donc largement préférable d’opter pour des installations d’inertage de l’amiante »;
    Enfin, au point 14 de ses préconisations, le parlement européen édictait : « 14. invite la Commission à promouvoir la création de centres de traitement et d’inertage des déchets contenant de l’amiante sur tout le territoire de l’Union en prévoyant l’arrêt progressif de l’élimination de ces déchets dans les décharges; »
    Dans son rapport du 18/02/2015, le C.E.S.E (Comité Economique et Social Européen) a enfoncé le clou en écrivant : « Le Comité invite la Commission à promouvoir la recherche et l’innovation de sorte à trouver des technologies durables pour le traitement et l’inertage des déchets contenant de l’amiante en vue de leur recyclage et de leur réutilisation en toute sécurité et de la réduction de l’élimination de ces déchets dans les décharges.
    L’éradication complète de tout l’amiante encore présent et de tous les produits contenant de l’amiante, doit être un objectif prioritaire de l’UE »
    Loi 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire et plus particulièrement de son article 114 qui va tout à fait dans le sens de nos préoccupations. Je cite :
    « L’Etat établit, au plus tard le 1er janvier 2022, une feuille de route sur le traitement des déchets d’amiante, ayant pour objectifs :
    1° L’identification des éventuelles alternatives à l’enfouissement qui sont viables et, le cas échéant, le calendrier de leur déploiement, de façon à réduire le recours à l’enfouissement ;
    2° L’identification des besoins de recherche et développement en autres solutions alternatives à l’enfouissement. »
    A la lueur de ces textes, extraits de l’intervention que nous avons fait devant le GT amiante de l’assemblée nationale, il est évident que l’enfouissement n’est pas la panacée et que dire que les big bags peuvent résister 30 ans n’est basé sur aucune donnée technique avérée d’où l’inquiétude justifiée du Parlement Européen quant aux nappes phréatiques et à l’environnement.
    L’enfouissement n’éradique pas l’amiante, il met « la poussière sous le tapis » mais le produit est toujours nocif. Seule à ce jour la vitrification par torche à plasma et bientôt l’élimination par bain d’acide sont garants de l’éradication totale et définitive du produit.
    Lors d’une audience à l’Assemblée Nationale, le président de la commission amiante s’était engagé à soutenir notre proposition de l’installation d’un centre d’inertage par torche à plasma par région, à raison de deux fours par unité. Il serait temps que l’Etat s’empare réellement de ce problème de santé publique et ne laisse pas aux générations futures ce fardeau qui viendrait remplir une barque déjà bien chargée.
    Pour ce faire, notre association CAPER AMP 42 LOIRE , la CAVAM qui groupe 24 associations et 9000 adhérents porte le projet de la création d’un Pôle Public d’Eradication de l’Amiante, déjà soutenu par de nombreux députés et sénateurs de tous bords.
    Augustin VINALS Président du CAPER AMP 42 LOIRE – Membre du bureau de la CAVAM – Militant CGT sur les questions de Santé et Travail et Environnement

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