Mémoire – La rue Yvonne et Antoine Emorine, symboliquement inaugurée à Montceau

 

Vendredi 8 mars 2024, les droits des femmes ont été célébrés à Montceau-les-Mines comme pratiquement partout ailleurs. Au lendemain de ce combat sans relâche des mouvements féministes, Montceau a encore été le théâtre d’un hommage à Yvonne Emorine dont une rue porte le nom de son mari, Antoine Emorine.

Or, il y a deux ans, au cours d’une cérémonie à la mémoire du résistant Antoine Emorine, Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau, avait donné son accord pour ajouter le prénom d’Yvonne à celui d’Antoine, que la rue s’appelle Yvonne et Antoine Emorine du côté du quartier du Plessis. « Nous avons failli » admet madame le maire, « il y a eu du retard mais nous allons y remédier. Les associations concernées auraient pu nous le rappeler » ajoute-t-elle.

En attendant et faute de réactivité de la ville, à l’initiative de l’Alternative, accompagnée de Femmes Solidaires 71 et Montceau, la Ligue des Droits de l’Homme et la Mère en Gueule, il a été procédée samedi matin à la symbolique inauguration de la rue Yvonne et Antoine Emorine même s’il a fallu faire preuve d’agilité pour dévoiler la plaque.

A vrai dire, Yvonne et Antoine sont indissociables tant ils ont contribué à écrire l’histoire de la Résistance française lors de la dernière guerre mondiale. L’un et l’autre furent des résistants. « Nous pouvons comparer Yvonne à Lucie Aubrac » estime Dominique Niemiec, présidente des Droits de l’Homme du Bassin minier.

Yvonne, née Lachaume, a vu le jour le 17 décembre 1912 à Montceau-les-Mines. Son père est mineur. En 1936, elle épouse Antoine Emorine, ajusteur aux Houillères de Blanzy. Il est militant syndical et militant communiste. Yvonne milite au PCF aux côtés de son mari. Elle est aussi membre très active au comité Populaire Féminin de Montceau-les-Mines.

La guerre venue, Yvonne et Antoine entrent dans la résistance. Ils partent pour la région bordelaise. Antoine est arrêté en décembre 1941, Yvonne en février 1942 pour ses activités politiques. En janvier 1943, avec 230 autres femmes, elle est emportée vers le camp de concentration et d’extermination nazi, Auschwitz II Birkenau. Il s’agit du seul convoi de résistantes à destination d’Auschwitz.

Là-bas, elle sera marquée du matricule 31662. Elle meurt au Revier de Birkenau le 26 février 1943.  Elle avait tout juste 30 ans. Une tombe à son nom se trouve au cimetière du Bois Roulot à Montceau.

Yvonne et Antoine, deux résistants qui vont très bien ensemble pour un nom de rue, rue Yvonne et Antoine Emorine.

 

J.B.

8 commentaires :

  1. La première demande a été faite il y deux ans et a ensuite été réitérée deux fois : la première lors de l’assemblée générale de la LDH le jeudi 25 janvier 2024. La seconde lors de la commission culture du 26 janvier 2024. Sans réponse claire.

    • C’est vraiment avec ce genre d’action qu’on se tourne vers le futur ??
      Sans vouloir manquer de respect à M. Et Mme Emorine.

      • En rendant égalitairement justice aux femmes et aux hommes et en honorant égalitairement leur valeur de notre reconnaissance , oui , il est grand temps de nous « tourner vers le futur  » , et … le plus tôt possible car nous avons déjà beaucoup tardé ! Beaucoup tergiversé ! Oui ! Il est temps !
        … Sauf votre respect !

  2. Le PCF été associé à la cérémonie, mais malheureusement le lieu n’était pas le même qu’en 2022. Donc je suis arrivé en retard avec le drapeau du PCF.
    Bruno Silla

  3. Quand la mémoire « fout le camp » !

  4. Mr brun madame Jarrot a d’autres 🐈‍⬛ à fouetter que vous et vos plaques commémorative alors vous avez qu’à allez l’hypermarché Leclerc à la boutique du cordonnier et celui ci vous fera votre plaque concernant cette grande Dame qui a marqué l’histoire . Vous saurez Monsieur que l’ont n’est jamais mieux servis que par soi – même

    • Mézière Jean Jacques

      MRJO . Avec les moyens , le savoir faire ça coûte moins cher que d’aller à Leclerc et il faut aussi s’intéresser à l’historique de Montceau . Quand on fait des promesses il faut les tenir c’est pas le cas de certaines personnes . Evidemment Mme la maire ne peux pas être partout à la fois

  5. Mrjo , mieux vaut s’ abstenir quand on ne sait pas de quoi on parle !
    – « Jamais mieux servi ( sans « s » de préférence ) que par soi-même » ! C’est justement ce qui a été fait !
    – Madame Jarrot n’ avait pas , à notre connaissance et à la sienne , annoncé elle -même , sous la contrainte , que la rue serait rebaptisée  » Antoine et Yvonne Emorine ( ou  » Yvonne et Antoine Emorine » ) . Pendant les guerres , les historiens nous le rappellent , il y a des héros courageux qui risquent leurs vies et peuvent la perdre , ce fut justement le cas , mais aussi des traîtres et des collabos . Nous honorons les premiers etce n’est que justice .
    Petit rappel : On commémore généralement les Citoyens et Citoyennes qui ont servi leur pays , pas les bavards qui se gargarisent de leurs propres mots à tort et à travers et qui seraient bien inspirés de se taire parfois !

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