Les gilets jaunes au féminin, une nouvelle voie à suivre

Ils vont s’en donner à coeur joie les misogynes. Quoi, comment, qu’est-ce que c’est que ça, des femmes qui défilent… Et qui plus est avec un gilet jaune sur le dos, mais c’est n’importe quoi… Etc. Etc.

Depuis ce dimanche, le mouvement des gilets jaunes se conjugue au féminin. Des femmes qui au même titre que les hommes déclinent leurs préoccupations du moment. Des femmes qui elles aussi travaillent, cherchent un emploi, sont mères de famille. Des femmes qui chaque jour, chaque semaine, chaque fin de mois, font les comptes et, souvent, trop souvent, ils ne sont pas bons. « Nous sommes des femmes, nous sommes tout » s’exclame l’une d’elles avant de prendre le départ de la marche des femmes gilets jaunes ce dimanche matin.

Maryse a 62 ans et sa présence dans le défilé donne toute la mesure de son engagement. « Je me bats pour mes enfants, petits-enfants ». De préciser comme un poids qui l’empêche de respirer librement, « que Macron dégage, qu’il ouvre les yeux sur des gens comme nous qui vivons dans la galère ». Mazyse a 700 € par mois pour vivre dont 500 € de charges. « Vous faites comment avec 200 €… »

Sa fille est près d’elle. Léa, 23 ans, maman d’une petite fille de 2 ans, sans emploi. « J’en cherche sur Montceau et je suis prête à faire n’importe quoi » explique-t-elle. Mais Léa n’a pas de diplôme et pas le permis. « Pour faire des économies et se payer le permis, il faut travailler, mais pas de boulot, pas d’argent, pas de permis ». Un cercle vicieux.

Hier, elle a fait ses comptes. « Je suis à moins 50 € » (nous étions le 5 du mois). Elle touche 500 € de la CAF et 53 € de RSA. Son mari, livreur de pizza, gagne 700 € et 300€ de prime d’activité. Chaque centime compte. Léa défile. « Nous nous battrons jusqu’au bout pour déjà améliorer notre pouvoir d’achat ».

Le cortège a cheminé jusqu’au centre-ville de Montceau. Devant la mairie, Marie-Claude Jarrot est descendue de son bureau. « En tant que femme, je me devais d’être là ». Les femmes gilets jaunes se sont allongées sur le sol, observé une minute de silence, entonné La Marseillaise avant de se recueillir au monument aux morts et déposer des bougies. Des hommes et des femmes se sont battus pour la France. Elles n’oublient pas.

Elles n’oublient pas non plus que leurs voix a autant de résonance, voire davantage, que celles des hommes. Les gilets jaunes au féminin, une nouvelle voie à suivre.

Jean Bernard

3 commentaires :

  1. Certaines pensent exister au travers d’un mouvement d’autres existent tout simplement.
    Je reste sur mon idée première. Quant à ma copine désolée mais nous ne fumons pas et ne buvons pas non plus donc ne nous attendez pas.
    Bon courage à vous les militantes, les vrais Femmes en quelque sorte.

  2. Toujours le même constat. Des personnes sans aucun diplôme ni formation. Aujourd’hui, l’école est gratuite, financée par l’impôt et la redistribution des plus riches vers les plus pauvres. Et même si on peu toujours trouver des défauts à l’école publique française, elle permet tout de même à tout a chacun d’apprendre et d’acquérir un savoir faire. Quasiment tout le monde peu obtenir un CAP, un BEP, un diplôme de quelque niveau que ce soit, qui lui donnera plus de cartes en main pour accéder à un emploi. Ensuite, l’Etat finance de nombreuses formations pour les personnes en difficultés.
    Si il n’y qu’un seul message à faire passer aux enfants, c’est de voir l’école comme une opportunité pour toute la vie, travailler et y donner son maximum et qu’il faut aussi ouvrir son horizon, que ce soit au niveau des différents métiers, secteurs d’activité ou localisation géographique.

  3. En tout cas, je salue notre pays qui verse des aides sociales comme peu le font. Ailleurs, Léa n’aurait pas le choix de prendre une bicyclette pour allé travailler !
    Des milliards sont injectés pour les aides! Des énormes budgets sont consacrés pour la formation, le retour à l’emploi, les accompagnements par des travailleurs sociaux, l’école de la 2eme chance, l’aide au permis. Pour ça, il faut le vouloir. Se faire conseiller ! Vouloir se sortir de sa condition au lieu d’attendre des aides à vie.
    Un clin d’œil à l’atelier du coin qui font un énorme travail. À méditer

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