Il réalise son rêve – Il est parti à vélo et sans argent, itinéraire d’un baroudeur émerveillé

Chaque jour, quand le soleil se couche, il ferme le yeux. Avant de s’endormir, les images défilent dans un florilège qui l’emportent dans des rêves éveillés. Cyril Joseph est un baroudeur de son temps. Il réalise un rêve de gosse, « partir plusieurs mois sur la route à travers l’Europe » raconte-t-il au téléphone alors qu’il se trouve en Slovénie.

Depuis le 1er novembre 2022, date de son départ depuis Saint-Vallier là où demeurent ses parents, il a parcouru 3000 km sur son vélo auquel il a arrimé une charrette qui contient quelques effets personnels et une toile de tente.

Sur le moment, il ne pensait qu’à pédaler, dormir chez l’habitant autant que possible ou sous sa tente. A 26 ans, le garçon, barman de son métier à Dôle, a pris une année sabbatique avec l’idée d’enfourcher son vélo et partir à l’aventure. Ce qu’il vit, lui-même n’en revient pas. De voyager sans argent le pousse irrémédiablement vers les autres, à faire des rencontres et se rendre compte que « l’humain est encore bon, il est plein de générosité. C’est incroyable » dit-il d’une voix qui veut vous persuader que ce ne sont pas des bobards. « J’ai l’impression de vivre une série sur Netflix et c’est moi qui joue ».

 

Il voyage avec une bonne étoile

 

Il y a deux ans déjà, « je suis parti en stop avec mon sac à dos. J’ai fait un petit tour de France en dormant chez l’habitant ». Cette fois-ci, il a vu grand. Sans argent, sans carte bleue, juste son téléphone portable. « Je vais au feeling, je pense avoir une bonne étoile. Même dans la galère, ça se passe bien » assure-t-il.

« Je suis en Italie, un jour, je crève et d’après le GPS, un garage se trouve à 5 kilomètres. Le garagiste m’a offert un pneu, a réparé et j’ai pu poursuivre mon chemin ».  Toujours en Italie, à  Valtopina, la région de Pérouse, ce jour-là, il pleut. « Je cherche un abri, un homme m’offre un café. Je n’ose pas lui en demander davantage. Je repars sous la pluie. Je regrette de ne pas lui avoir suggéré de m’accueillir. Alors que je pédale, une voiture arrive. C’est lui, il me cherchait. Il a mis mon vélo et ma charrette dans son véhicule. Je suis resté quatre jours chez lui ».

Cyril Joseph, alias le Man, son surnom dans sa famille, ne s’attendait pas à vivre de pareils instants. Tout roule pour lui. Quand il cherche à se nourrir, il va dans les magasins et on lui donne les invendus, « ça ne marche pas à tous les coups mais je ne perds jamais espoir ». Il n’est jamais déçu.

Après son départ de Saint-Vallier, il descend sur Avignon et compte s’arrêter à Monaco. « Je suis supporter de l’AS Monaco. Auparavant, j’avais écrit au club et il m’a offert une place pour le match Monaco OM. Devant le stade, j’ai rencontré Karine intriguée de me voir avec mon vélo. J’ai passé la nuit dans une famille monégasque ».

 

Il frappe à une porte et termine dans le sauna

 

L’aventurier vient de passer 40 jours en Italie. « J’ai fait de sacrés étapes du Tour de France sur mon vélo » lui qui n’avait jamais fait de grandes sorties sur deux roues. « D’ailleurs j’ai acheté le mien quatre jours avant mon départ ».

Il passe à Rome, longe la côte Adriatique et achève son périple italien à Venise avant de passer en Slovénie et faire une halte dans la capitale, Ljubljana. « Sur la route, je m’arrête dans les bars, je raconte mon histoire. Alors on m’offre un café quand d’autres m’invitent chez eux. Quand ce n’est pas le cas, je frappe aux portes ».

Lundi soir, Cyril Joseph est donc à Ljubljana. Il pense déjà dormir sous sa toile de tente mais frappe une dernière fois à une porte. « Je suis tombé sur une famille incroyable, j’ai fini dans le sauna. Je profite vraiment du moment ».  Il espère même retrouver de la famille. « Ma grand-mère est née à Ambrus, c’est à 15 km de la capitale. Je vais peut-être rencontrer des cousins, qui sait ! »

Chaque jour, le Man va de surprise en surprise. « Tout se fait naturellement, les gens sont d’une grande bonté, c’est juste génial » apprécie-t-il. Même pour s’exprimer, ce n’est pas un problème et pourtant, son anglais n’affiche une grande fraîcheur. « J’ai quelques bases, un peu d’italien, mais on y arrive. La langue ne doit pas être un obstacle », atteste-t-il.

Pour Cyril Joseph, l’heure du retour est encore loin. Il a pris goût à son aventure, aux rencontres et pense faire travailler ses cuisses jusqu’en août. Après la Slovénie, il pense tracer la route en Croatie. « Enfin, peut-être ! »

 

Jean Bernard

Photos fournies par Cyril Joseph

 

 

 

2 commentaires :

  1. Cc mon neveu, très fier de ta motivation et de ton parcours qui illumine nos visages, tu fais preuve de courage et tu nous prouve que la vie mérite d’être vaincu. Prends soin de toi et merci pour ces très belles photos.

  2. Il faut croire en ses rêves et se donner les moyens de les réaliser.
    Merci pour ces magnifiques photos qui nous font rêver.

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