L’heure n’est plus à sauver une école sur la commune de Ciry-le-Noble mais bien à « protéger les enfants et les enseignants » assure ce lundi matin devant l’école élémentaire F. Chapuis à Ciry-le-Noble, Liliane Ménissier, inspectrice d’académie et directrice académique des services de l’Education nationale.
La DASEN s’est adressée aux parents d’élèves après la rentrée des classes suite au x vacances d’hiver et, surtout, après les soupçons de massages forcés à quatre enseignants par les élèves. Après un signalement d’une professionnelle de santé, une enquête a été ouverte par le parquet de Mâcon et les quatre enseignants ont été suspendus à titre conservatoire le temps de l’enquête.
Ce lundi matin, la rentrée s’est déroulées dans une tension palpable mais contenue alors qu’une voiture de gendarmerie effectuent des allers et venues devant l’école cirysienne.
Aujourd’hui, plus aucun doute, le village est sous le choc et se divise avec d’un côté, un petit groupe de parents qui n’admet pas que des enfants puissent masser un enseignant et, de l’autre, une très grande majorité de parent d’élèves qui soutiennent les enseignants.
Dès 8h, d’anciens professeurs des écoles _ ils sont six _ , du bassin montcellien se sont réunis devant l’école maternelle du bourg avec des pancartes. Parmi eux, les parents d’un enseignant qui a été suspendu le temps de l’enquête. Il a quand même fallu leur dire que l’école concerné, c’était juste à côté. « C’est une cabale, vous savez, on peut tout salir. Cette histoire nous a bien fait rigoler. On connaît suffisamment les enseignants et nous sommes sidérés de voir l’ampleur que ça a pris », raconte Evelyne. « On fait dire n’importe quoi aux gamins. J’ai fait 40 ans dans l’enseignement » poursuit Pierre. « Que la gendarmerie fasse une enquête, c’est leur boulot », ajoute-t-il. « Ace jour, il n’existe aucun élément tangible » assure la DASEN.
Une très grande majorité de parents ne s’offusquent pas que des enfants servent le café à des enseignants. « Oui ma fille a servi le café à son instituteur, mais elle l’a fait de son plein gré » indique un papa. « Ma fille a fait des massages sur les épaules de son enseignant, mais c’était son souhait, personne ne l’a obligée. Elle l’a dit aux gendarmes. Les enfants adorent leurs professeurs, c’est une école très familiale, je ne vois pas où est le mal » avance une maman.
« Nous voulons que les enfants aillent bien »
Liliane Ménissier
Servir un café, masser les épaules, les versions divergent selon les parents. « Ma fille qui a 14 ans maintenant, n’a jamais servi de café ou de thé » affirme une autre maman. « Nos enfants n’ont jamais été des esclaves mais des parents cherchent la petite bête. Il existe un noyau qui est contre les enseignants » fait savoir une autre voix.
Vers 8h40, un cortège d’enfants arrive devant l’école avec des pancartes où sont inscrits : « Ne laissons pas commettre une injustice, « Mes filles n’ont jamais été des esclaves », « Rendez-nous nos profs ».
Mais tout le monde n’est pas du même avis. « Vous trouvez normal qu’un enfant masse un professeur ? Je dis non, il y a un contact, ce n’est pas normal ». Un papa intervient : « A mon fils, on lui a demandé gentiment : est-ce que tu peux m’apporter le café ? Il l’a fait une fois mais jamais il n’a fait un massage ».
L’inspection académique a mis en place pour cette rentrée une cellule d’écoute psychologique. « Nous voulons que les enfants aillent bien » précise Liliane Ménisier.
Concernant l’enquête en cours, la DASEN ne peut en dire plus. « Combien de temps elle va durer, je n’en sais rien ». Elle s’étonne même d’une telle médiatisation.
Pour l’heure, les plus touchés, ce sont les enfants. « Ils sont arrivés avec la boule au ventre ce matin, ils savaient qu’il n’auraient pas leurs enseignants habituels alors qu’ils étaient très contents d’aller à l’école » atteste une maman.
La fin de l’année scolaire à Ciry-le-Noble va être longue.
J.B.
Les quatre enseignants de l’école élémentaire F, Chapuis ont également le soutien du délégué de l’Education nationale, Roger Bolton et de ses collègues. Quant à la municipalité, le maire était présent ce lundi matin précisant : « La commune s’occupe des bâtiments des écoles, ce qui se passe à l’intérieur est du ressort de l’Education nationale ».