Tango Swing et Bretelles – Imany, grande prêtresse Voodoo, a ensorcelé le TSB

C’est un être fascinant et même intrigant. Sur la scène de l’Embarcadère dimanche soir, en clôture du festival Tango Swing et Bretelles, elle arrive tout de noir vêtue, un grand voile devant son visage. Imany, mi déesse mi avatar, laisse le public sans voix. Pas un seul sourcil ne bouge, les spectateurs sont comme collés au fauteuil par cette apparition surnaturelle.

Sa voix monte des ténèbres pour ensorceler les mortels. Imany, la grande prêtresse Woodoo jette un sort sur Montceau-les-Mines. Lentement mais sûrement, il fait effet. L’esprit d’Imany a comme hypnotisé la salle.

Le spectacle d’Imany, c’est le Lac des cygnes, le ballet où le cygne blanc est la femme intouchable en opposition au cygne noir, une constante opposition entre l’imaginaire et le réel.

Imany nous demande d’accepter le feu du féminin sacré. « Car il n’y a rien qu’une femme ne puisse faire » délivre-t-elle en message quand elle prend le temps de s’adresser au public.

C’est l’histoire une petite fille de 7 ans qui veut devenir chanteuse. « Mon père qui était militaire m’a dit : non, tu feras un vrai métier. Alors j’ai écouté mon père. Je suis allée à l’école, j’ai fait de l’athlétisme et, un jour, j’ai été repérée par une agence de mannequins ».

Elle part à New-York, loin de son père, elle a 19/20 ans. Là-bas, elle fait un peu mannequin et un peu des tas d’autres choses, prend des cours de chant et de théâtre. Elle bosse, fait les choeurs et travaille sur sa maquette.

De retour en France, une maison de disque capitalise sur son talent. « Je fais toutes les premières parties » et sort son premier album en 2011,  The Shape of A Broken Heart. C’est une tornade planétaire pendant plus de trois ans. En pleine gloire, elle apprend qu’elle ne pourra pas avoir d’enfant, souffre d’endométriose. « Et j’ai eu un enfant » dit-elle les yeux noyés de larmes.

Le deuxième album est également un énorme succès. « Mais au bout d’un moment, c’est trop, mon corps a dit stop. Je fais un deuxième bébé, une fille. Alors vous savez, il y a toujours quelqu’un pour vous dire non et c’est là où il faut aller chercher le oui ».

« Voodoo Cello » son spectacle, elle l’a fait toute seule avec ses huit violoncellistes. Un énorme travail. « Pour me suivre, il faut être un peu taré » admet-elle.

En attendant, le résultat est époustouflant. Rarement il nous a été permis d’assister à une telle merveille. Une voix et huit violoncelles, il fallait oser. Imany l’a fait.

Imany nous a ensorcelés. Avec un énorme plaisir.

Jean Bernard

 

Un commentaire :

  1. Concert exceptionnel. Jeu de lumière, couleur, les 8 violoncellistes sont impressionnant maniant leur instrument comme une baguette magique, quant à l artiste elle interprète une palette de chansons diversifiées et ce moment partagé avec le public sur son parcours nous a rempli d émotions. Bravo Imany!

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