Séisme au Maroc – La Montcellienne Céline Plasson est à Marrakech : « C’était très fort, j’ai entendu des cris »

Photos fournies par Céline Plasson. Ici, Agadir Foukara près de Tahanaoute.

 

Dès l’annonce du tremblement de terre au Maroc, vendredi dernier vers 23h, les chaînes info ont égrené des informations qui laissaient craindre le chaos dans le pays et des milliers de morts (plus de 2800 pour le moment).

Céline Plasson travaille désormais à Marrakech dans l’enseignement au collège du groupe scolaire Jacques Majorelle qu’elle a rejoint le 29 août dernier. Encore peu, avant de quitter la France, elle occupait notamment la fonction d’adjointe au maire en charge de l’éducation dans la majorité municipale de Montceau-les-Mines.

Samedi matin, elle avait donné de ses nouvelles sur Facebook, « je vais bien » indiquait-elle pour rassurer les Montcelliens.

Lundi soir, nous avons pu communiquer avec elle par WhatsApp. « Quand j’ai remplacé ma carte de téléphone marocaine par ma carte française, je me suis aperçue que j’avais plus de 200 messages » dit-elle.

Plus de trois jours après de séisme, Céline Plasson raconte. « Au moment de la secousse, à 23h11, j’étais dans mon lit, ça m’a réveillée. C’était fort. J’ai entendu des cris, tout le monde dans la résidence où j’habite à 3 km de la place Jemaa El-Fna, est descendu dans le jardin. On peut dire que j’ai fait une rentrée scolaire renversante ».

Jamais elle n’aurait imaginé vivre un tel épisode dans sa vie même si reconnaît-elle, « je n’ai pas paniqué mais sur l’instant, le plus impressionnant a été la coupure de courant. De se retrouver dans le noir, c’est très angoissant. L’électricité est revenue au bout de 30 minutes ».

 

 

Dans les villages de l’Atlas,

c’est la désolation, la vie s’est arrêtée

 

 

Certes Marrakech a été touchée par le séisme d’une magnitude de 6.8 mais l’épicentre était situé à 75 km de la ville touristique. « Les informations ont été exagérées sur Marrakech » avance-t-elle. « Oui la médina a été secouée mais sur les 10 000 riads que compte la ville, une cinquantaine a été touchée. On compte une vingtaine de morts à Marrakech ».

L’essentiel des dégâts porte sur les villages dans l’Atlas, « certains ont été rayés de la carte. C’est la désolation, les hôpitaux sont saturés. Les gens dorment dehors et les nuits sont froides. Ils ont besoin de couverture et de vêtements chauds. Dans ces villages, il n’y a plus rien, toutes les maisons se sont effondrées. La vie s’est arrêtée ».

A Marrakech, tout le monde est encore sous le choc mais la vie reprend même si ce lundi nous n’ avons pas eu cours. Au groupe scolaire, nous avons fait un appel aux dons, nous avons passer la journée à collecter » poursuit-elle de son appartement.

Les cours vont reprendre mardi matin (aujourd’hui) avec une cellule psychologique pour les élèves. « En revanche, il est difficile de trouver du lait et de l’eau » fait elle savoir. Mais chez les Marocains qui ont échappé à la mort, « ils font preuve d’une résilience incroyable » témoigne Céline Plasson. « L’entraide est exceptionnelle ».

 

L’arrivée de l’enseignante à Marrakech s’est révélée plus agitée que prévu. « Nous avons eu une semaine de cours avant le tremblement de terre et aujourd’hui, les Marocains sont inquiets car après la crise du covid, c’est un séisme qui vient compromettre la principale ressource du pays, le tourisme ».

La nuit est tombée sur Marrakech, Céline Plasson se souviendra toujours qu’avec ses collègues, elle est allée distribuer les dons dans les villages sinistrés. « Les images sont terribles ».

 

Jean Bernard

 

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