Rencontre – Ludovic Wlosik, l’homme au franc-parler et au CV bien rempli

Dès son plus jeune âge, Ludovic Wlosik signe au FC Gueugnon où il y passera de nombreuses saisons en enchainant les matchs et en faisant trembler les filets des équipes adverses. On le retrouvera plus tard comme entraîneur au FCMB, puis du coté de Ciry le Noble avant d’en prendre la présidence.
C’est un garçon très attachant avec son franc-parler qui n’hésite pas à dire tout haut ce qu’il pense. Une personnalité du football dans le Bassin minier.
Ludovic Wlosik, comment pourriez-vous résumer votre carrière de joueur ?
 « J’ai commencé de jouer au foot à l’âge de 6 ans, c’était déjà une vraie passion et j’ai signé ma première licence à Ciry le Noble. Ensuite, j’ai demandé à mes parents, comment fait on pour jouer à Gueugnon ? On avait la chance d’avoir un club de Ligue 2 à nos côtés alors ma mère a pris contact avec le FCG, j’ai passé les tests et j’ai  évolué chez les Forgerons de 1992 à 1997. Que du bonheur ».
Vous étiez malgré votre taille relativement moyenne, un attaquant redoutable qui n’hésitait pas à aller « au charbon ». Un avantage ou un inconvénient ? 
« Ma taille n’a jamais été un handicap, bien au contraire. Avant, les qualités passaient avant le profil. Aujourd’hui dans certains clubs, ils misent sur le profil et après sur les qualités, je pense que c’est une erreur.  Malgré ma taille, cela ne m’a pas empêché de marquer des buts face à des défenseurs bien plus grands ».
Vous auriez votre chance aujourd’hui ?
« Je n’en suis pas certain. De nos jours les recruteurs focalisent sur des profils de joueurs grands et puissants ayant des caractéristiques physiques nettement plus avantageuses que celles des joueurs évoluant dans les petits clubs de nos campagnes. De ce fait, ces derniers sont mis à l’écart malgré leurs compétences et malgré un jeu pouvant être très tactique. Si vous saviez le nombre de jeunes d’un très bon niveau qui se font recaler juste par leur taille c’est impressionnant, sans compter les magouilles de » fils à papa « qui continuent  et qui malheureusement barrent  la route de certains… Je l’ai vécu  et j’en entends encore  parler aujourd’hui ».
Et après votre départ du FCG ?
 « J’aurais pu partir jouer à un meilleur niveau mais pour des raisons familiales, je suis retourné dans mon club et ce pendant 12 ans. J’en ai profité pour entraîner les jeunes de U7 jusqu’à U18. J’étais responsable des jeunes pendants 6 ans et j’ai passé mes diplômes jusque à l’obtention du BEF. Puis, lorsque l’on m’a proposé de prendre l’équipe première, c’est avec plaisir que j’ai commencé à entraîner au niveau senior pendant 4 ans ».
Un jour, on vous retrouve du côté du stade des Alouettes…
« A  la base je voulais arrêter un an, puis Yannick Chandioux m’appelle et me propose le poste entraîneur U19 qui était libre. Yannick a été mon tuteur pour le BEF, je ne pouvais pas lui refuser et donc je m’engage avec le FCMB U19 Ligue pour une année. Une belle équipe ( Loctin, Nowack, Pacaud, Large, Puvilland, Primon, Guisset, Emorine, Frizot, etc.). On termine 2e à 1 point de monter en National. J’en profite pour saluer le travail de Romain Degrange ».
Puis vous repassez par Ciry le Noble…
Avant, je m’engage avec le GIF (une entente entre Grury et Issy-l’Evêque) pour deux saisons avec pour objectif de monter en division 2. On loupe la montée lors de la dernière journée aux Gachères après une décision arbitrale plus que litigieuse. Je me souviens encore des joueurs des Gachères remontant le ballon au milieu de terrain et me disant : c’est bon, inquiète toi pas,  il est bon votre but, mais l’arbitre avait bien signalé une faute que même l’adversaire n’avait pas vu. C’est le foot, il faut accepter. Ce furent deux belles saisons avec une super équipe de joueurs et de dirigeants et puis retour  à Ciry le Noble pour 4 ans ».
Vous êtes devenu président de l’AS Ciry le Noble. De bons souvenirs ?
« D’abord, parlons des plus belles performances avec les deux titres obtenus de Ciry (champion D1 et D2) et une finale de coupe à la clé mais je n’oublie pas également le travail effectué du côté du GIF et d’avoir permis à cette équipe de pouvoir jouer le haut de tableau pendant deux saisons.
Je suis devenu président du club de Ciry le Noble du fait que l’ancien président a  arrêté, et qu’il n’y avait personne pour reprendre. Je ne voulais pas laisser mon club en sommeil, je suis resté deux ans en attendant une succession,  qui est arrivée. Tant mieux pour le club ».
Désormais, vous naviguez d’un stade à l’autre.  Suivez vous quelqu’un de particulier ?
« Oui, effectivement, je suis souvent dans les stades car je suis mon fils qui joue en U13 sinon, j’avoue ne pas avoir été voir beaucoup de matchs seniors cette saison ».
Auriez-vous envie de retourner sur le banc ?
« Alors, pour être très honnête, il faut savoir que maintenant, quand un président demande à un entraîneur ou un éducateur de venir l’aider dans son club, la première réponse de l’entraîneur ou de l’éducateur, c’est :  combien tu me donnes ? Donc déjà là, ça part mal car tu n’as même pas parlé du projet, tu ne parles même pas de foot qu’on te parle directement argent. Je sais pertinemment qu’aujourd’hui, certains entraîneurs ou éducateurs se donnent à fond, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde et quand on te propose un poste à responsabilité, il faut avoir une durée de travail sur deux trois ans pour réussir. Etre entraîneur ou éducateur demande un gros travail et lorsque tu commences à négliger certains points…
J’ai eu quelques propositions bien sûr, mais non, pour l’instant l’envie n’y est plus ».
La violence sur les stades, c’était prévisible selon vous ?
 « Bien sûr que cela était prévisible. Vous savez, aujourd’hui, rien que lorsque je vois dans des matchs U13, le comportement de certains éducateurs et même de parents et bien sûr de quelques joueurs,  je me demande où est-ce que l’on va, c’est fou. Et nous ne sommes qu’à un niveau district.
Lorsque l’on constate le comportement de certains joueurs seniors face aux décisions arbitrales qui sont largement contestées par ces derniers; lorsque l’on voit que ces décisions conduisent à des invectives envers les arbitres, bénévoles la plupart du temps, voire même à des actes de violences physiques et que rien n’est fait pour que la situation retrouve un esprit sportif, alors oui, c’était prévisible. Dans le football comme dans tout autre sport, il y a des règles et ces règles doivent être respectées. J’ai l’impression aujourd’hui que chacun veut contourner ces règles et donc se faire justice soi-même, c’est n’importe quoi.
 Et après  quand un joueur signe dans un club, il ne faut pas oublier que les clubs ont environ 50 ,60 plus de 70 ans et qu’il y a eu un travail effectué depuis de très nombreuses années  et donc une image et une identité à respecter ».
Recueilli par J-F.P.

3 commentaires :

  1. Excellente publication sur un un personnage admirable. Que ce soit aux poste de joueur, éducateur, entraineur, président, « animateur » , ceux qui étaient à ses cotés, ont pris beaucoup de plaisir à être près de cet homme rassembleur.

  2. Une personne admirable comme on aimerait en trouver encore beaucoup de nos jours dans les clubs de football. Ce qui est devenu rare malheureusement. Un dégout pour le football chez Ludovic Wlosik tout à fait compréhensible. Surtout une personne qui ose dire la vérité. Respect .

  3. Respect pour cette Personne, j’aimerais plutôt dire ce Personnage du Ballon Rond tant il aimait ce qu’il faisait. Je vois qu’il rend hommage à Romain Degrange et c’est rare entre coach, mais ces deux là laissent la trace de leur passage partout où ils ont oeuvré, ils n’apprécient pas les « indélicats » qui n’aiment leur club qu’avec un billet comme carotte. Je sors un peu de cet article très plaisant et plein d’Honneur pour demander à Monsieur Wlosik ce qu’il pense de la trêve d’hiver avec ce droit de changer de club en milieu de saison, c’est déplorable pour des clubs formateurs comme la JOC, l’ESAB etc…, je parle de R1 à D3 voir U18, personnellement je ne comprends pas et ça déstabilise même les les passionnés benevoles, nous ne sommes pas des pros et nos joueurs, ils connaissent les ambitions du club qui les acceuille et nous voyons des clubs venir faire leur marché par SMS, de copain à copain ça ça marche et souvent les Gamins allèchés quittent leur club et restent sur le banc des recruteurs c’est déplorable pour le Foot et le moral des troupes, je comprends les ambitions de fin de saison mais là pour les stafs et pour l’instant c’est anxiogène, revenons à la raison……..le club, le club………merci aux bénévoles qui font honneur à leur club et comme l’Informateur l’a fait par ce bel Article passionné et passonnant je vous salue bien bas Ludovic, longue vie aux clubs formateurs et leur staf.
    GZOV6

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