Printemps des poètes – Ephémère, éphémère, est-ce que j’ai une gueule d’éphémère ?

En poésie, on peut tout se permettre, même faire durer l’éphémère. Parce que la poésie des mots laisse croire que l’impensable est possible, que la rareté dégouline comme la confiture sur une tartine, elle coule partout, elle se faufile, on ne l’arrête pas.

Le printemps des poètes est l’instant de mettre en lumière ce qui, trop souvent, est tapi dans l’ombre. La poésie, toute éphémère soit elle, sort au grand jour comme ce vendredi sur la place de l’église avec le jardin éphémère, une idée de Martine Sénéchal et sa compagnie A l’Envers de Soi.

C’est plus qu’un jardin extraordinaire qui a poussé par enchantement, c’est un jardin poétique, de l’éphémère qui dure. Car la 24e édition du printemps des poètes (du 11 mars au 2 avril 2022, voir le programme ci-dessous) a pour thème l’éphémère, qui ne vit qu’un jour sur une durée d’un mois. Le mystère de l’éphémère à Montceau-les-Mines se traduit par « des manifestation dans des lieux insolites. Il est important d’aller hors des murs pour vulgariser la poésie » souligne madame le maire, Marie-Claude Jarrot.

Le dire avec des mots délicats, c’est soupoudrer le quotidien avec poésie, c’est se dire et encore plus aujourd’hui avec la guerre en Ukraine, « que la poésie est une arme » à qui veut bien l’entendre sans en prendre ombrage.

Ecoutons ce poème, Le Testament, écrit en 1845 par le grand poète Taras Chevtchenko,  farouche défenseur de l’indépendance de l’Ukraine, prononcé par Marie-Claude Jarrot :

Quand je mourrai, enterrez moi

En dressant ma tombe

Au cœur des steppes infinies

De ma chère Ukraine.

Pour que je voie les champs immenses,

Le Dniepr et ses falaises

Et que je puisse entendre

Son grondement puissant.

Quand de l’Ukraine il portera

Jusqu’à la mer bleue

Le sang ennemi, alors

J’abandonnerai

Montagnes et prairies et m’envolerai

Vers Dieu pour prier.

Mais jusque là,

Dieu m’est inconnu.

Enterrez moi. Mais vous – Debout !

Brisez vos chaînes

Et abreuvez la Liberté

Avec le sang des ennemis.

Puis, dans la grande famille,

La famille libre et nouvelle,

N’oubliez pas de m’évoquer

A voix basse, tendrement.

 

 

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