Montceau – Les finances de la ville laissent perler une odeur de soufre

 

Ils ne changeront donc jamais. Dès que les questions financières arrivent à l’ordre du jour du conseil municipal de Montceau-les-Mines, les critiques pleuvent.

Mardi soir, les oppositions, en particulier Laurent Selvez, l’électron libre de la gauche et Eric Commeau (Energies Citoyennes), ne retiendront qu’une chose du compte administratif 2024, le déficit de 1.4 M € du budget de fonctionnement alors que Lionel Duparay, encore adjoint aux finances pour quelques heures, soulignait en préambule, les 11 356 000 € de dépenses d’équipement sur l’exercice 2024. « Montceau a investi en un an ce qui était autrefois réalisé sur quatre ans ».

« Vous avez trouvé une astuce pour éluder ce compte administratif, pour la première fois, nos dépenses sont supérieures à nos recettes dans le budget de fonctionnement » cogne Laurent Selvez. « 1.4 M € sur 25 M €, la voie d’eau est bien présente, elle résulte d’une liste de dépenses inconsidérées et l’incapacité de la majorité à maîtriser les dépenses ». La situation de Montceau est anormale quand il cite les communes de Blanzy, Saint-Vallier, Le Creusot ou même Paray-le-Monial qui n’ont pas de tels résultats. « Vous êtes la seule » dit-il en s’adressant à madame le maire qui, pour l’occasion ne peut pas prendre la parole ni participer au vote.

Laurent Selvez taille dans le vif. « Vous dites qu’il faut investir, d’accord mais il y a des limites, vous n’en avez pas. Votre compte en banque, vous l’avez vidé. Les voyants sont au rouge ». Pour étayer ses dires, l’élu PS évoque des notes publiées par des associations, notamment l’Argus des communes sur les finances, « c’est 2/20 alors que Mathus (l’ancien maire) obtenait 20/20 ».

Sans être fracassant, Lilian Noirot désormais très proche de la majorité, le reconnaît, « on peut faire mieux mais cela s’explique par des investissements qui n’ont pas été faits depuis des années ». Contrairement à l’opposition, il préfère proposer que critiquer et constater, « il est fascinant d’entendre ceux qui ont plombé les finances de la ville ». Lilian Noirot  préconise donc de hiérarchiser les priorités et la première, c’est la sécurité. « La gauche se répand en invectives, moi dans la construction ».

Lionel Duparay qui n’aura plus la délégation aux finances à l’issue de ce conseil municipal, est pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté il rappelle « que nous avons profité de taux d’intérêt bas et de co-financements comme jamais on en aura » avant d’admettre qu’il faudra peut-être moins investir, trouver des économies de fonctionnement, faire des efforts même si « nous ne sommes pas qu’un village avec une église et une salle des fêtes ».

Pour sa part, Eric Commeau fait court. « Nous souscrivons aux propos de Laurent Selvez, nous voterons contre avec de grandes inquiétudes pour 2025 ».

Là encore, Lionel Duparay, d’ordinaire plus incisif face à la gauche, assure le minimum syndical, « nous devons faire des efforts en dépenses et en recettes ». Il évoque aussi le décalage avec l’arrivée des subventions et le FC TVA (aides de l’Etat aux collectivités). C’est un fait non négligeable.

Le compte administratif 2024 est adopté à la majorité, les oppositions votent contre.

 

 

 

Ne pouvant participer aux échanges, Marie-Claude Jarrot profite de la dotation de solidarité urbaine (DSU) pour rebondir sur les dépenses. Enervée :  « Vous trouvez que je suis trop dépensière, alors on va en trouver des sous ! Exit le pacte social, exit le séjour des seniors, exit la piscine et les charges de centralités que seules les communes du Creusot et Montceau prennent en charge, exit la programmation culturelle, exit le cinéma, exit le centre de santé pluridisciplinaire, on ne répare plus les écoles, exit les restaurants scolaire; ça ira bien comme ça! On n’investit pas. Evidemment, les villes qui n’investissement pas seront notées 20/20. Je peux aussi tout supprimer et augmenter les impôts, ça suffit ! »

 

J.B.

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