Que la vie est compliquée. Le 31 octobre dernier, une famille kosovare avec trois enfants recevait la visite de la police. Sur ordre du préfet, elle a été expulsée de son logement au quartier Salengro à Montceau-les-Mines. Par deux fois le statut de réfugié lui a été refusé. Les trois enfants sont scolarisés et leur maman, indiquait-on, venait d’obtenir une promesse d’embauche. Une famille accompagnée par RESF (réseau éducation sans frontières sur le Bassin minier), présent de jour de l’expulsion.
Les ennuis de cette famille n’allait pas s’arrêter là puisque le 8 novembre, un mail de la société Montceau nettoyage nous apprenait que cette promesse d’embauche était un faux. « Ils ont écrit une lettre à ma place, signé à ma place, fabriqué un tampon de mon entreprise. J’ai déposé plainte » assurait la responsable de la SARL, Lydie Guéguen. Effectivement, le lendemain, le commissariat de police confirmait qu’une plainte avait été déposée.
Dans son mail, Lydie Guéguen nous demandait de publier cette information avec en pièce jointe, la fausse promesse d’embauche. Aucune information n’a été diffusée dans la presse. Qu’une plainte soit déposée, certes mais comment être sûr que madame Recica ou son mari, est la véritable auteure de cette fausse lettre d’embauche ? Un tiers a très bien pu proposer son aide _ en échange d’une somme d’argent ? _ à la famille kosovare pour obtenir ce document qui aurait pu jouer en sa faveur pour obtenir le statut de réfugié. Et finalement se faire berner…
Pas de trace dans la presse mais cette histoire a alimenté les réseaux sociaux. Autant ils se sont émus de l’expulsion de la famille kosovare, autant ils se sont déchaînés sur l’usurpation d’identité.
Donc nouveau rebondissement et, cette fois-ci, la famille Recica a décidé de porter plainte pour abus de faiblesse.
Pour démêler le vrai du faux, reste à confondre ce tiers qui aurait monnayé le faux document.
Aujourd’hui RESF a souhaité publier un communiqué (lire à la suite de la fausse promesse d’embauche).
Jean Bernard
Communiqué de RESF
RESF, association montcellienne qui accompagne les demandeurs d’asile dans leurs démarches administratives, dans l’apprentissage du français et qui œuvre à ce que leurs enfants aient une scolarité normale, souhaite faire une mise au point quant à des accusations auxquelles elle doit faire face.
Une famille dont elle assure le suivi a été victime d’un abus de faiblesse de la part d’une personne qui leur a vendu une promesse d’embauche comme étant sérieuse, alors que c’était un faux. Une plainte pour abus de faiblesse va donc être déposée au commissariat de la part de la famille.
La chef d’entreprise dont le nom et l’identité de la société ont été usurpées a de son côté, de façon tout à fait légitime, porté plainte pour usurpation d’identité.
Ce qui est moins légitime, et pénalement répréhensible, c’est le déferlement d’appel à la haine, les accusations gratuites et les allégations fausses qu’a occasionné sur Facebook cet événement.
RESF tient à préciser que jamais elle ne conseillerait aux demandeurs d’asile de faire des démarches qui ne soient dans le cadre de la loi, cela allant à l’encontre de leur nécessité d’intégration. Et que jamais elle n’aiderait les familles dans ce type de démarches. L’accompagnement qu’elle propose consiste à épauler ces familles dans l’ensemble des démarches légales que la loi française leur permet, à les aider dans l’apprentissage du français et dans le suivi scolaire des enfants. Elle estime ainsi faire un devoir citoyen d’aide aux personnes en difficultés, quelles que soient leurs origine, nationalité et religion.