Montceau – La pression du thermomètre de l’Insee grimpe

Photo archives.

 

 

Casser le thermomètre, c’est ce que propose notre maire Madame Jarrot (soit dit en passant professeur d’économie !) qui conteste sans complexe les derniers chiffres publiés par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) concernant le recensement de la population effectué, dans toute la France, en 2020.

Pour Montceau, ces chiffres sont accablants. Mais plus accablants encore sont les réactions du maire de notre ville.

Nous étions 18 902 habitants en 2014, nous ne sommes plus que 17 239 en 2020. Certes, ce déclin démographique n’est pas nouveau mais il s’accélère fortement : entre 2009 et 2014, la variation annuelle était de – 0,6 % ; elle a plus que doublé ( -1,5 % par an) entre 2014 et 2020 (le premier mandat de Mme Jarrot).

Bien sûr, ce déclin ne touche pas seulement notre ville, globalement la Communauté Urbaine perd près de 4 500 habitants (- 0,8 %) entre 2014 et 2020. Tout l’ouest du département connait malheureusement la même tendance et à l’échelle régionale, on enregistre une légère baisse de – 0,1 %. Mais en Bourgogne-Franche-Comté, Montceau est l’une des villes (avec Belfort) où la chute est malheureusement la plus forte !

A ce rythme, dans dix ans, notre ville risque de passer sous la barre des 15 000 habitants.

Face à ces chiffres, quelle est la réaction de Mme le maire de Montceau ? D’abord, comme elle le fait depuis plusieurs années : elle remet en cause le travail de l’INSEE. Comme elle ne comprend pas les modes de calcul de l’INSEE (« pour comprendre, il faut au moins sortir de Centrale » dit-elle), elle met en doute la rigueur scientifique de cet organisme et laisse finalement entendre que ces chiffres seraient faux ! On n’est pas loin de la « post-vérité » chère à Donald Trump.

Les chiffres du recensement ne conviennent pas à Mme Jarrot, « ils abîment le territoire » assène-t-elle. Alors, cassons le thermomètre, c’est-à-dire l’INSEE.

Mais comme ses méthodes de calcul sont employées dans toutes les communes de France, l’autre option envisagée par Mme Jarrot, c’est de cacher les résultats affichés par le thermomètre. Des « statistiques inutiles », dit-elle à la presse.

Mais les Montcelliennes et les Montcelliens ne sont ni stupides, ni aveugles. Ils voient bien, années après années, les fermetures de classes et d’écoles faute d’effectifs (2 à 3 pour la rentrée prochaine !). Ils voient bien que des commerces cessent leur activité faute de clients, que les services publics réduisent leur présence ou leurs horaires d’ouverture. Les responsables d’associations constatent tous les jours la perte de leurs bénévoles et de leurs adhérents. Les chefs d’entreprise savent bien les difficultés qu’ils rencontrent pour recruter…

Nous ne disons pas que toutes ces difficultés sont imputables à l’équipe municipale. Notre ville doit faire face à des tendances lourdes (la « diagonale du vide » qui coupe la France en deux, de la Meuse aux Landes, la mise en concurrence des territoires au nom de la compétitivité, le choix des gouvernements successifs de favoriser les grandes métropoles et de tourner le dos aux villes moyennes et petites…).

Mais cette majorité, conduite par Mme Jarrot, est aux affaires depuis bientôt neuf ans. Le déni de la réalité n’est plus tolérable ! Difficile d’engager des actions de fond quand on fait la politique de l’autruche ou que l’on ne cesse de rejeter la faute à ses prédécesseurs.

Il faut aujourd’hui regarder la vérité en face ; engager la réflexion à l’échelle du bassin minier, d’abord, puis de la communauté urbaine, en associant l’ensemble des forces vives du territoire ; accepter de remettre en cause des politiques ou des choix budgétaires qui ne répondent pas ou plus à la réalité d’une ville de 17 000 habitants ; imaginer autrement l’avenir, c’est-à-dire expérimenter d’autres manières de faire communauté.

Depuis trois ans, les élus d’Energies Citoyennes font des propositions concrètes en ce sens, tant au sein du Conseil municipal qu’au Conseil communautaire. Ces propositions n’ont guère été entendues jusqu’alors. Mais nous ne voulons pas baisser les bras ! Dès le prochain conseil municipal, prévu le 27 février, nous remettrons ces sujets sur la table.

Non pour polémiquer de manière stérile. Non pour faire l’apologie du déclin.

Non pour affirmer démagogiquement qu’il y aurait des solutions simples pour enrayer ce déclin.

Mais parce que nous sommes convaincus qu’il est de notre responsabilité d’élus d’opposition de dessiner la voie vers un Avenir qu’il faut penser et construire en mobilisant toutes les énergies.

 

 

Hélène Touillon et Nicolas Bonnand, conseillers municipaux

Eric Commeau, conseiller municipal et communautaire

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