Montceau – Emmanuelle Gay, fauconnier est son métier, une première dans une commune

On ne devient pas fauconnier d’un battement d’aile. Déjà, c’est un métier rare et il n’existe pas d’école où apprendre à effaroucher avec des oiseaux non domestiques, autrement dit, les rapaces, des espèces comme les étourneaux qui chaque année, en fin d’été, reviennent envahir les platanes place de l’église à Montceau-Les-Mines et sur les quais qui, avec leur cortège de déjections d’une pestilentielle odeur, insupportent les habitants mais aussi, à cette saison, les commerçants et leurs terrasses.

En 2019, « j’ai reçu un appel de détresse de la ville de Montceau-les-Mines » se souvient encore très bien Timothée Josselin, gérant de la société Fauconnerie Team, « qui me demandait d’accompagner une gestion plus appropriée pour éloigner les étourneaux ». Cette technique d’effarouchement, « la ville l’utilise depuis une dizaine d’années qui a permis de passer à 100 000 étourneaux à 35 000 » rappelle madame le maire. « Mais c’est encore trop, beaucoup trop » mentionne-t-elle.

Mais allez dire aux étourneaux de passer leur chemin alors que Montceau est situé dans leur axe migratoire, même un coup de baguette magique tomberait à l’eau.

C’est alors qu’Emmanuelle  Gay, en charge de la ferme animalière aux Grands Parcs, s’est prise de passion pour la fauconnerie. « Emmanuelle m’a appelé et m’a dit, j’ai envie d’être fauconnier. Elle s’est donc portée volontaire pour aller observer et aider les les fauconniers prestataires. « L’idée est venue d’intégrer ce corps de métier, cet art si particulier, au sein des services de la ville » rapporte Marie-Claude Jarrot.

« J’ai ressenti la volonté autant d’Emmanuelle que de la ville de s’investir » précise encore Timothée Josselin. Ainsi, pendant trois ans, l’apprenti fauconnier a suivi Fauconnerie Team partout en France, « parce que l’art de la fauconnerie se transmet. Moi, il me vient de mon père » indique-t-il.

 

 

Neyo, Eqva et Emmanuelle, un trio inséparable

 

 

 

« Je les ai suivis à raison de 6 à 8 jours par mois pour découvrir ce métier » raconte Emmanuelle Gay. Elle a dû passer le permis de chasse, faire une demande de détention de rapaces pour la chasse au vol auprès de la DDT (direction départementale des territoires).

Aujourd’hui, après trois ans de formation, « Emmanuelle est en capacité de faire voler buses et faucons » se réjouit son maître de stage.

Outre la satisfaction de la réussite d’Emmanuelle, madame le maire est fière que Montceau soit la seule commune de France à se doter des services d’un fauconnier. « Aucun autre fauconnier ne formera un agent de ville à l’art de la fauconnerie. C’est la première fois » admet le gérant de Fauconnerie Team. « C’était entre nous et la ville, une convention de partage ».

Désormais, deux buses américaines, Neyo (la déesse des batailles) et Eqva (le jugement dernier) forment un trio inséparable avec Emmanuelle Gay. Ils ne se quittent jamais. C’est comme avec le chien de la police municipale.

Ce projet, qui pouvait au départ paraître audacieux et même un peu fou, est devenu réalité. Il reste au fauconnier montcellien à établir un dossier de capacitaire et une demande d’ouverture pour lui permettre dorénavant d’effaroucher seule. « Elle les aura sans aucun problème » certifie Timotée Josselin. Il sait de quoi il parle.

 

Jean Bernard

 

 

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