Mention Très Bien au Bac – Benjamin se heurte aux incohérences à la française

 

Quelle galère ! Benjamin Fournier ne se déplace qu’en fauteuil roulant. Il n’a jamais marché. Il est atteint d’une amyotrophie spinale. Ses muscles ne répondent plus mais sa tête fonctionne à merveille. Pour preuve, l’élève du lycée Parriat a obtenu son Bac général (spécialités physique-chimie et cinéma) avec la mention Très Bien.

Au-delà de cette réussite qui mérite d’être saluée à sa juste valeur, encore bravo Benjamin, voici le jeune homme plongé dans les méandres du comme-c’est-pas-encore-assez-compliqué-rendons-le-encore-plus-alambiqué.

Pour suivre ses études, Benjamin a besoin en permanence d’être accompagné. Jusque-là et au lycée, pas de problème. Mais soucieux de son avenir, Benjamin dès le début de l’année s’est penché sur les éventualités qui s’offraient à lui. « Je suis attiré par le monde la musique » rapporte-t-il. Devenir ingénieur du son ne lui déplairait pas. Mais avec l’option cinéma, il est devenu accroc du 7e art. « Tout me plaît dans cet univers » ajoute-t-il.

Qu’un jour il devienne réalisateur en fauteuil roulant n’est pas une utopie. Aujourd’hui, son problème est de trouver un établissement médicalisé qui puisse l’accueillir non loin de l’école. Même avec une mention Très Bien, les solutions ne courent pas les rues pour suivre des études supérieures.

Très tôt donc, il a entrepris des démarches avec l’aide précieuse de sa maman et des amis de l’association « Roulons avec Benjamin » car Benjamin est prévoyant, il se doutait bien que son handicap serait justement un handicap.

 

 

Ils remuent ciel et terre pour trouver une solution

 

 

Trouver à Montceau, ça n’existe pas. Effectivement, il aurait pu ainsi rester chez papa et maman. Il est allé voir à Nancy où il a trouvé un foyer médicalisé H24, « c’est le seul en France » précise-t-il mais pour la formation, il devait se rendre à Metz. Impossible.

« J’ai donc changé de voie pour me tourner vers la communication sans trop m’éloigner du cinéma mais le problème est le même ». Toutefois, à Montceau-les-Mines, il existe une école de commerce, Acaman « qui m’a proposé de suivre un BTS communication en alternance ». Mais nouvelle difficulté, l’école est au premier étage. « Elle a fait la démarche d’acquérir un local au rez-de-chaussée pour m’accueillir ». Super. Dans le même temps, « j’ai trouvé l’entreprise, les établissements Leclerc à Montceau où j’ai déjà fait des stages à l’Espace Culturel ». Tout roule pour Benjamin.

C’est aller un peu vite en besogne. Acaman est une école privée et dans ce cas, toutes les aides auxquelles le bachelier a droit, s’évaporent. Il lui est pourtant impossible de se passer de l’aide permanente d’une personne et du transport.

Benjamin et sa maman ont remué ciel et terre. Ils ont rencontré le député, Louis Margueritte qui a donné leurs coordonnées au ministère des Solidarités qui a fait suivre à l’Education nationale. « Je n’ai pas de nouvelle ». Il a frappé à d’autres portes comme la chambre des métiers qui l’a aiguillé vers la PAVA qui cherche des aides financières.

« Hier (jeudi), j’ai appris que potentiellement j’avais droit à des aides qui émanent de plusieurs organismes pendant deux ans » relate-t-il sans crier victoire pour autant. A combien se montent-elles ?

Lui, garde espoir et le sourire. « De toute manière, je ne lâche pas l’affaire ». On peut lui faire confiance.

Le plus incroyable justement dans cette affaire est à se rouler par terre. « Si je reste chez moi à ne rien faire, alors j’ai droit aux aides mais aucune si je poursuis des études dans le privé, ça me dépasse ».

Dans sa tête, il se voit déjà débuter à Leclerc le 4 septembre et le 18 chez Acaman.

Bon courage !

 

Jean Bernard

 

7 commentaires :

  1. La bureaucratie à la française, c’était un des grands problèmes de l’ex URSS, et ça devient pire en France, des entraves dans tous les domaines pour freiner les bonnes volontés.

  2. le pire, voir cet am sur le tour , des assos récupère des aides pour faire venir des étrangers dans les hôpitaux Français, mais que diable, les nationaux comme lui ,ont s’en fout???? de plus une tête bien remplie! courage

  3. J’ai eu le plaisir d’avoir Benjamin dans ma classe en maternelle.A 3 ans,il était déjà volontaire,intelligent,plein d’humour.Un exemple de joie de vivre! Apprendre qu’il a eu le bac avec une mention très bien me ravit.
    Déjà ,à l’époque,des difficultés administratives lui avaient mis ‘des bâtons dans les roues’.
    Des années après,rien n’a changé.Navrant!!!
    Accroche – toi Benjamin! Tu as déjà surmoné tellement d’obstacles!!!

  4. Tout d abord un grand bravo à ce jeune homme, et oui que d aberrations, de lourdeurs administratives, que de lenteurs dans tous les domaines, courage et bonne continuation à vous

  5. Les entreprises locales pourraient peut-être créer une bourse pour ce type de projet . Je suis convaincu que NOVIUM , MICHELIN , GAUSSIN …s’honoreraient à aider de telles démarches. Mettre l’humain avant tout , c’est ce qui sauvera le monde.

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