Le Creusot – Framatome décuple son énergie avec « Forge + », un projet à 579 M €

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Tout a un sens. Bernard Fontana ex-président de Framatome, nommé le 5 mai dernier, président directeur général du groupe EDF alors qu’au Creusot, Framatome a un immense projet, baptisé « forge + » qui doit lui permettre de relocaliser la fabrication des internes de cuve des réacteurs nucléaires sur le site de huit hectares « Feu de verse », avenue Gaston Bachelard, sachant aussi que EDF détient 80.5 % de Framatome (19.5 % à Mitsubishi), que « Forge + » est financé à la fois par Framatome et EDF pour un montant de 579 M €.

« Avec Bernard Fontana chez EDF, c’est une garantie qui montre l’attachement au nucléaire, c’est un un signe fort » m’a pas manqué de signaler David Marti, président de la CUCM qui accompagne l’ambition de Framatome.

Qui dit projet à 579 M €, dit obligatoirement le lancement d’une concertation dont aura la charge la Commission nationale de débat public (CNDP) du 27 mai au 27 juillet 2025 en direction du public avec plusieurs objectifs : de l’opportunité, des objectifs et des caractéristiques du projet;  des enjeux socio-économiques qui s’y attachent ainsi que de leurs impacts significatifs sur l’environnement, la ressource en eau notamment et l’aménagement du territoire;  des solutions alternatives (non seulement techniques), y compris pour un projet; des modalités d’information et de participation du public après concertation préalable.

A ce propos « une première réunion est programmée le 27 mai à la maison des associations au Creusot de 18h à 20h30 » indiquait Nathalie Durand, une des garants au CNDP.

 

Un projet conditionné à la commande de huit EPR2

 

« Forge + » doit augmenter la capacité du site pour répondre à la transition énergétique. « C’est un enjeu de souveraineté industrielle » argumentait  Sébastien Martoïa, directeur général du site Framatome au Creusot. La France est à l’avant-garde et veut donc construire la plus grande forge du monde. Aujourd’hui, au Creusot, l’énergéticien public a une commande de six ERP et, en attente, sur décision du gouvernement, huit autres réacteurs nucléaires. « Nous devons fournir plus et produire plus » déclarait Sébastien Martoïa. « Nous devons relocaliser la production de lingot pour produire les plus gros forgés des réacteurs ».

Framatome, à l’horizon 2035 devra livrer deux EPR par an et ici au Creusot, fournir les composants essentiels des futurs réacteurs nucléaires. « Si le projet ne se faisait pas, nous devrions avoir recours à la sous-traitance pour répondre à deux EPR » précisait le directeur. Et aujourd’hui, par an, il faut 90 forgés pour un EPR. Donc, le projet  « Forge + » est absolument vital, y compris pour être présent sur le marché international.

Seraient donc construits sur le site Feu de verse, un bâtiment de fabrication des lingots, une halle de forge et une autre d’usinage et nécessiterait un recrutement de 190 à 240 emplois directs.

Ce nouveau site, aura bien entendu besoin d’être alimenté en électricité, d’où là encore le projet avec RTE de raccord avec le poste Henri Paul à Jeanne Rose à une dizaine de kilomètres. Les câbles seront enterrés et, à un moment, ils devront passer sous la RCEA. « Le tracé n’a pas encore été finalisé » rapportait Elisabeth Bertin (RTE).

Le premier coup de pioche de « Forge + » est néanmoins conditionné « par la validation de la commande par l’Etat des huit EPR2. Ce sera le critère de déclenchement » prévenait Sébastien Martoïa. « Notre volonté, c’est d’être prêt avec un dépôt de permis de construire à mi-2026 » poursuivait il et une mise en service d’ici cinq ans.

C’est de cette manière que Framatome pourra maîtriser en interne la fabrication des pièces essentielles des EPR2. Pas le choix.

 

J.B.

 

 

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