La chronique de Charles Landre – Sur le projet de la place Schneider

 

Place Schneider : face au consternant projet municipal nous devons faire mieux.

 

Consternant. C’est ce qu’inspire le nouveau projet de refonte de la place Schneider présenté ces jours ci.

 

Après la « Place Schneider numérique » budgétée en 2020, la Place Schneider avec centre commercial, proposée en mars et que nous avons fait plier, la Place Schneider traversée par une route, voici la Place Schneider découpée et recouverte d’arbres comme s’il s’agissait d’en faire une esplanade sans âme comme on en voit dans toutes les métropoles du monde.

 

Mais ont-ils seulement une idée de ce qu’ils font ? Une ligne directrice pour l’aménagement de notre ville ? Une vision en matière d’urbanisme dans une ville qui a perdu, sous leur mandature, la moitié de sa population ? Assurément non.

 

La dernière concertation annoncée s’est révélée une nouvelle mystification. Alors que la mairie proposait récemment aux Creusotins de choisir entre deux scénarios, c’est un plan sorti d’on ne sait où qui est présenté aujourd’hui.

 

L’enjeu d’une place, le seul enjeu de cette rénovation, c’est de préserver l’espace.

 

Or, la mairie propose de découper en 8 cellules notre place. En un mot de l’a supprimer comme le grand espace où les Creusotins pourraient se rassembler et la ville y accueillir les plus grands événements. De fait, les événements existants, sont définitivement condamnés.

 

Où auront ils lieu d’ailleurs ? Sur l’esplanade Duchêne, structurellement inadaptée ? En la bitumant elle aussi ?

 

Le cabinet mandaté par la ville recycle ici toutes les idées d’aménagements vues et revues dans des espaces urbains extrêmement dense comme Paris. Plantations d’arbres, zones bleues, espaces de déambulations… Tout ici nie l’identité de cette grande et belle place. Rien ne répond à l’enjeu d’en faire le centre patrimonial, et le lieu de l’animation et de la vie sociale et festive.

 

Alors on veut planter des arbres. Mais comment peut-on l’envisager lorsqu’à 50 mètres, se trouve le parc de la Verrerie, si exceptionnellement vert et vallonné, que la mairie à choisi de bitumer. Un parc qui a perdu 48 % de ses essences, sous exploité et dont la partie basse est totalement à l’abandon.

 

De fait l’argument municipal qui consistait à défendre l’ouverture de la vue des restaurant sur le parc et le château tombe, ils en seront ici totalement coupés. Quelle différence demain, entre une terrasse Place Schneider et sur l’esplanade de l’Arc ou à la Molette ? En terme de perspectives, aucune. En terme d’accès, ce sera moins bien.

 

Annoncer que les places de parking seront maintenues en les comptabilisant jusqu’au carrefour de la Molette, à un demi kilomètre et en contrebas, relève au mieux de l’incompétence si ce n’est du mépris.

 

Consternant d’ailleurs, que celui qui, pendant la campagne municipale de 2020, avait mené une croisade ridicule de défenseur absolu du parking, David Marti, veuille aujourd’hui presque toutes les supprimer. Certainement la marque de sa constance politique et le respect des promesses aux électeurs.

 

 

 

Enfin, la rue de la Verrerie, dans ce nouvel ensemble, devient une autoroute qui devra absorber à elle seule l’ensemble du stationnement de la rue Marcel Sembat et de 2/3 (si l’on suit les projetions municipales) de l’ensemble ! Et tant pis si les terrasses de deux établissements historiques de la ville s’y trouvent !

 

Je l’avais dit, si le choix radical de la piétonisation de la place était fait il fallait engager un grand projet de rénovation du quartier, de place Bozu à la Rue Leclerc. Tout repenser, reconfigurer l’ensemble et présenter ici le lieu où toute la ville aimerait à se rassembler. Il n’en est rien ici dans ce petit projet sans autre ambition que de dépenser l’argent public.

 

Car dans ce projet, il y a tout et il n’y a rien. Tout ce qui semble à la mode depuis 20 ans en matière d’aménagement urbain, des termes creux « mobilités douces », « espace de rencontre », « déambulations », des arbres disséminés, et un résultat que l’on connaît d’avance. Il en sera de la réussite de ce projet, s’il se réalise, comme de la place de la Molette. Il n’y a qu’à l’à voir 15 ans après.

 

Mais quand fera t’on enfin preuve d’audace et d’ambition pour Le Creusot ? Quand nous mettrons nous enfin au niveau de nos aïeux qui bâtirent ici une ville organisée, singulière, autour de réussites artisanales et industrielles exceptionnelles ? Quand voudrons-nous enfin faire du Creusot la ville où chacun veut venir, rester, découvrir son patrimoine et participer à de grands événements culturels et festifs ?

 

Il nous reste, à nous, les Creusotins, à porter haut le débat sur cette question comme nous l’avons fait cette année. La Place Schneider mérite la plus ambitieuse des rénovations. D’elle dépend beaucoup de l’avenir de l’animation de notre ville.

 

Charles Landre

3 commentaires :

  1. C’est vrai que vouloir absolument planter des arbres sur cette place alors qu’elle est longée par un parc de 26 ha est pour le moins surprenant !
    La place Schneider aurait besoin de magasins attrayants ( ce qui n’est plus le cas depuis belle lurette ) , de mobilier urbain qualitatif , d’une statue mise en valeur ( comme elle l’était il y a 40 ans…. ) et de jolies terrasses de cafés et de restaurants , de façades colorées , d’une fontaine ou de jets d’eau …. Peut-être retrouverait-elle ainsi de l’animation ?

  2. Et en même temps.....

    Et en même temps la taxe foncière ne cesse d’augmenter. En fait la suppression de la taxe d’habitation ( cadeau de Macron pour se faire élire) , n’était qu’une grosse arnaque. Dans les prochaines années, la taxe foncière sera plus élevée à elle seule que le cumul des deux taxes auparavant. Comme l’a dit une célèbre journaliste, ce mec est très intelligent, mais en même temps il n’est pas fini .

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