Du producteur au vendeur – Vantons, achetons et mangeons les produits locaux

A l’heure où les agriculteurs sont encore très dubitatifs quant aux annonces faites notamment par le Premier ministre Gabriel Attal et avant que ne s’ouvre le salon de l’agriculture, les préfets ont pour mission de rendre compte des problématiques rencontrés sur le terrain tant chez les éleveurs que dans la grande distribution où, comment peut on mettre en avant les produits locaux.

Samedi matin, Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire s’est rendu avant même l’ouverture, au Leclerc du Breuil, et faire le point sur la contractualisation avec les producteurs dans le cadre de la loi Egalim et se rendre compte comment sont mis en valeur des produits locaux et vérifier la transparence des informations pour les consommateurs.

Ici au Leclerc du Breuil, ils sont un peu partout en photo en tête de gondole. André Huguet, la patron de la grande surface est fier de travailler avec eux. Ils sont éleveurs à proximité et s’en accommodent plutôt bien même si à son arrivée au Breuil, l’entente n’a pas été parfaite au premier regard. « Nous avons appris à nous connaître dans les manifestations » sourit aujourd’hui André Huguet. Le secret de la bonne entente, « la discussion », souligne le patron de l’enseigne Leclerc.

Ainsi, un climat de confiance s’est installé entre lui et les producteurs locaux. Ce matin, ils sont là, le président de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, Bernard Lacour aussi. Les uns et les autres vantent leur coopération, chacun s’y retrouve. « Les produits frais sont comme un produit d’appel de qualité et à un prix raisonnable » condense le préfet.

Au Breuil, dans cette grande surface, il existe un vrai rayon boucherie. « Nous achetons des carcasses et employons douze personnes. La facilité serait d’acheter sous-vide » fait observer André Huguet. « La boucherie, c’est du 100% local ».  Le pain, la pâtisserie, tout est fait sur place. « Nous travaillons avec deux minotiers », précise-t-il encore. Ce qui fonctionne avec la viande, fonctionne aussi avec le vin. La cave ne propose que du vin de Bourgogne qui provient de soixante viticulteurs. « Nous vendons au prix de la propriété » avance le patron.

 

 

Le pouvoir d’achat au coeur des préoccupations

 

 

Sur la viande, il existe un prix de référence, une grille auquel Leclerc du Breuil ajoute 40 centimes sur le kilo de la carcasse. « Plus que le prix de la viande, c’est l’image de l’agriculteur qu’on vend » expose Bernard Lacour. « Et sans l’abattoir d’Autun, nous ne pourrions pas le faire ». Auparavant, la bête partait en Bretagne et revenait. Rien de très logique.

Plus logique est le steak haché dont 28% des ventes est de la viande local. « Nous pourrions fournir les écoles _ NDLR : comme à Blanzy avec un producteur du coin _ les hôpitaux » soumet André Huguet.

Pour les fruits et légumes, « nos producteurs nous livrent des pommes et des poires à la saisonnalité, c’est-à-dire pendant six mois. Mais si je ne prends que des légumes et des fruits français, alors mes rayons seraient à moitié vide. Les citrons aujourd’hui, il faut aller les chercher à l’étranger » attire-t-il l’attention. Alors faire l’effort de vendre des produits français, c’est bien entendu le but comme le miel. Sauf que le miel des producteurs locaux est à 12 €, le miel étranger à 6 ou 8 €.

« Tout l’enjeu de ce commerce de proximité est de le valoriser auprès des commerçants » intervient Bernard Lacour. « Sur notre territoire, il faudrait davantage mettre l’accent sur le commerce au même titre que l’industrie » ajoute André Huguet. « D’ailleurs nous avons beaucoup de mal à trouver des bouchers, des poissonniers. Nous attendons un vrai effort du côté de la formation » ajoute-t-il. Un mal qui n’est pas nouveau. Au Leclerc du Breuil, un boucher gagne 2 400 € brut plus le 13e mois.

Toutes ces actions avec des producteurs locaux « sont un exemple qu’il faudrait multiplier » constate Yves Séguy. « C’est un modèle vraiment intéressant ».

Oui mais.

André Huguet le constate mieux que quiconque, « le consommateur a changé sa façon de consommer » dit-il. Il maîtrise ses achats notamment avec le drive. « C’est le problème du pouvoir d’achat même si nous rognons sur nos marges ». C’est encore insuffisant car entre le producteur et le vendeur, « il y a des intermédiaires et tout le monde prend sa marge » indique-t-il.

Quand c’est trop, c’est trop.

Quant à la transparence des informations pour les consommateurs, le préfet a bien vu que le petit drapeau français sur l’emballage ne voulait pas dire « produit français ». Y a encore du boulot !

 

Jean Bernard

 

 

7 commentaires :

  1. l’état semble « viser » les distributeurs et ne s’intéresse pas des intermédiaires qui sont les grandes multinationales objet de toutes les attentions de nos gouvernants hors de la vraie vie .

  2. Ok pour les intermédiaires mais à un moment donné, n y aurait il pas un problème avec toutes ces charges, taxes…. On est laminés et n y aurait il pas un scandale avec les hausses hors la loi de l énergie ?
    On subit un vrai racket !!!!!

    • Les hausses des taxes sur l’énergie servent uniquement à éponger la dette que Macron a fait exploser . Et ça n’est pas fini , il devrait être là pour encore 3 ans . Les mutuelles , les assurances, l’énergie sous toutes ses formes, les impôts quels qu’ils soient , l’alimentation, les loyers, l’école, etc etc ,sans parler de l’escroquerie concernant la suppression de la taxe d’habitation. La taxe foncière explose et continuera d’augmenter jusqu’à qu’elle compense le soit disant cadeau qu’à fait Macron à son arrivée au pouvoir. Macron vous l’avez voulu 2 fois de suite ,et bien vous êtes comblés, vous l’avez.

  3. Certains s engraissent bien au passage sur notre dos, je continue de boycotter au max les produits d ailleurs tant que ça me sera possible, il faut absolument soutenir nos producteurs
    Quant à l électricité c est un scandale, pour achever ce qui reste en commerce local et pour nous aussi consommateurs
    Pendant ce temps là on déverse des milliards pour la guerre, cherchez l erreur

  4. J’ai oublié. La dette que Macron a fait exploser, elle n’est pas néfaste pour tout monde n’est ce pas ? Dans ce qu’on rembourse péniblement aujourd’hui, ce ne sont que des intérêts et pas un euro ne sert a rembourser le montant de la dette . Et où va l’argent des intérêts ? Évidemment aux financiers , qui ne sont rien d’autres que les amis de Macron. N’oublions pas d’où est issu ce Monsieur. Ça fait réfléchir.

  5. Ils viennent d'où les 72% ?

    « Plus logique est le steak haché dont 28% des ventes est de la viande local(e) » :
    Donc 72% qui vient d’ailleurs !

    Et d’où ça ?

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