Démolition – Serge Desvernois, 33 ans qu’il travaille à la centrale de Lucy III

 

A la tombée de la nuit, lorsque les projecteurs s’allument, le réfrigérant prend l’allure d’un vaisseau spacial près à quitter sa base de lancement. Ce n’est pas de la science-fiction et le pot de yaourt de 100 mètres de haut,  ne va pas extraire de la pesanteur terrestre, quitter la Terre. Il va justement y retourner _ à terre _ quand mercredi 8 novembre 2023, à 14h, il s’écroulera sur lui alors que dans le même temps, la cheminée de 140 mètres de haut va basculer sur un côté.

La chute de l’ancienne centrale thermique est programmée et elle est inéluctable depuis qu’elle a cessé de fonctionner en 2014. GazelEnergie fait table rase du passé et regarde vers le futur proche pour rendre au site une seconde vie.

Pour l’heure, les techniciens de Cardem en charge du foudroyage par explosif terminent le travail en même temps que les visites de sécurité de succèdent y compris pour la venue ce mercredi dans l’après-midi, de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances.

Un protocole qui ne change rien à la vie de Serge Desvernois qui vient de passer 33 années dans l’enceinte surveillée de Lucy. Même à la retraite, il reste actif. La centrale, c’est un peu chez lui. « J’ai commencé à travailler ici pour des boîtes de sous-traitance avant de me mettre à mon compte. Depuis six mois, je suis salarié chez GazelEnergie en tant que chargé de mission » explique-t-il après le tour du propriétaire et notamment la mission de fermer tous les portails qui donnent accès à Lucy. Dans sa poche, on entend le cliquetis de son impressionnant trousseau de clés.

Régulièrement, les techniciens de GazelEnergie et de Cardem le sollicitent : « Serge, il faut m’ouvrir là-bas », « Serge, t’as pas la clé pour cette porte ? »   Serge Desvernois connaît le moindre recoin, tous les passages des câbles électriques, des conduites d’eau. C’est sûr, il est précieux. « Avec Philippe Cercueil, assistant maîtrise d’ouvrage chez GazelEnergie, nous formons un bon binôme » reconnaît-il.

On pourrait penser que le notre homme, après tant d’années dans la centrale, témoigne une certaine nostalgie. « Certes, admet-il, elle faisait vivre une centaine de personnes sur le site mais elle a fait son temps. Moi, je pense à l’avenir des mes enfants et petits-enfants. Il faut penser à l’après. C’est l’avenir du site qui m’intéresse ».

 

Mercredi 8 novembre, il sera bien placé pour assister au foudroyage. Il sera en compagnie des techniciens de Cardem et d’anciens salariés de Lucy III. « La pression va retomber mercredi soir car pour le moment, c’est bien assez stressant ».

 

Jean Bernard

 

 

Un des brumisateurs qui entrera en action au moment du foudroyage pour atténuer la poussière.

Des conteneurs ont été placés à certains endroits pour retenir les débris et amortir le souffle de l’explosion.

2 commentaires :

  1. La fin d’une époque et le début d’une nouvelle, Montceau va a nouveau changer. Ça va faire bizarre de ne plus voir le pot de yaourt 😕

  2. Es qu’il auras une vidéo de la chute ?

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