Conseil communautaire – Populisme et démagogie s’invitent au débat d’orientation budgétaire

David Marti.

Pierre-Antoine Gruffard (main droite sur la bouche), à sa gauche, Jean-Claude Lagrange et avec les mains jointes, Sébastien Gagne.

Jean-Claude Lagrange (au centre).

Charles Landre.

Dans le public, hier soir à l’Embarcadère.

Dans quel état d’esprit allait se déroulait l’avant dernier conseil communautaire (encore un en décembre pour le budget) ce jeudi soir à l’Embarcadère à Montceau-les-Mines ?

En somme, la politique a rattrapé la politique, cette politique politicienne qui fait tant de mal dans notre démocratie. Quand l’un pense blanc, l’autre combine noir.

Le débat d’orientation budgétaire, à l’ordre du jour, présenté par Hervé Mazurek, premier vice-président chargé des finances, qui n’est aujourd’hui ni plus ni moins que la présentation du budget 2020 qui sera voté en décembre prochain, n’a pas fait débat.

Avec des projets d’investissements, tous budgets confondus à plus de 33 M €, sans hausse de la fiscalité, pour faire simple, les commentaires de l’opposition, par la voie de Charles Landre, a très vite planté le décor. « C’est surtout un bilan plus qu’un budget. C’est un inventaire à la Prévert, alors ce DOB (débat d’orientation budgétaire), il est très difficile à commenter ».

A vrai dire, ce n’est pas tant le DOB qui pose problème mais l’ambiance  générale

  qui règne à l’Embarcadère à quatre mois des municipales.

 Car tout l’enjeu est là, même si chacun s’en défend.

Tous se regardent en chien de faïence. Le plus impacté, c’est le président de la communauté urbaine, David Marti également maire du Creusot qui compte bien poursuivre sa route après mars 2020. Or, quand bien même bien, lui le socialiste a-t-il reçu l’appui de la République en Marche dans la version Billardon (ancien maire), il a perdu deux de ses alliés, les Verts avec Pierre-Antoine Graffard, lequel est également candidat à la mairie du Creusot avec EELV et les communistes qui se sont désolidarisés.

Et, étrangement, Pierre-Antoine Gruffrad a presque adoubé la politique écologique menée par la majorité communautaire. « Oui mais elle n’est pas suffisante » précise-t-il néanmoins.Et d’émettre ses conditions: « Nous vous proposons pour le prochain budget de nous engager plus fortement (…), nous souhaitons que la Communauté Urbaine s’engage dans le processus de labellisation Cit’ergie sans attendre le prochain mandat ». Un appel du pied au candidat David Marti qui en réponse, sûr de sa position, répond: « ce label peut s’avérer un outil pertinent. Je retiens la proposition ».

Autre singularité, celle du communiste Sébastien Gagne, conseiller municipal creusotin. Fidèle au discours du PC, « le spectre d’une crise financière se profile », « la colère de nos concitoyens ne s’est pas éteinte », il souligne pourtant « les efforts constants de la majorité communautaire dans la maîtrise des dépenses de fonctionnement ». On peut aimer mais ne pas adorer.

Forcément, Charles Landre (Le Républicain de l’opposition), lui-même candidat au Creusot, appuie là où ça fait mal, sur ce trio Marti-Graffrad-Gagne qui, aujourd’hui, dit s’aimer mais se tourne le dos avant, éventuellement, pour les deux derniers, modifier leur regard.

Le témoin se met au rouge quand, Jean Claude Lagrange (élu PS), déclare : « Soyons fiers de revendiquer clairement nos marqueurs de gauche progressiste, sociale et écologique. Sinon des populistes se préparent dans toutes les assemblées, en s’appuyant sur les peurs et les difficultés de nos concitoyens ».

Populiste, le mot est lâché. Charles Landre le prend pour lui.

« Je suis étonné du raisonnement intellectuel de la gauche.

Il y a un camp du bien, le vôtre et celui du populisme.

Dans la bouche d’un élu local, c’est particulièrement inquiétant » avance-t-il.

« Je voulais dire, soyons vigilants car combien serons-nous à les combattre. Ne prenez pas ça pour vous, monsieur Landre » s’empresse d’expliquer le maire de Sanvignes. Lui, le vice-président de la Région, sait de quoi il parle avec notamment l’histoire du foulard monté en épingle par le Rassemblement National.

Devant la tournure des événements, David Marti se montre téméraire et ferme dans ses propos, excéder par les propos de son rival, Charles Landre. « Ici, il n’y a pas de populisme. Jean-Claude (Lagrange) a dit: attention au populisme. Et moi je dis, attention à la démagogie qui est de promettre sans contreparties ».

Il évoque alors le plafond de verre, cette barrière invisible qui, pour l’heure, empêche le Rassemblement National (ex-FN) de passer au second tour. « Faisons attention aux propos qui peuvent conduire à la démagogie et au populisme », lâche le président de la CUCM.

Certes, nous sommes loin du débat d’orientation budgétaire, « mais nous pouvons avoir des réflexions plus larges » admet David Marti. Des réflexions qui témoignent quand même du degré de défiance des uns envers les autres dans cette campagne des municipales.

Personne n’a osé prononcer le mot communautariste mis pourtant en exergue par le président de la République, Emmanuel Macron au congrès des maires et qu’il veut à tout prix combattre.

Macron n’était pas invité à l’Embarcadère.

Jean Bernard

5 commentaires :

  1. Ça devait être vraiment barbant quand on voit comme ça « pionce » dans le public.

  2. Lorsqu’un président gagne les élections en proclamant qu’il est de gauche et progressiste (progrès SOCIAL), et qu’il mène une politique de droite dure c’est un mensonge d’état.
    S’affilier à la REM pour un membre du PS ne traduit pas ni un positionnement clair ni un positionnement de gauche. Une campagne des municipales qui opposerait une liste LR et une liste REM serait une campagne avec deux listes de droites.

    Les girouettes seront facilement identifiables aux municipales.

    • Désolé de vous contredire mais votre analyse est complètement fausse ; le parti socialiste s’est sabordé avec Amon qui a d’ailleurs disparu des écrans. Les idées et le programme proposé par le président actuel reprennent des idées de progrès de gauche ce qui a fait qu’il a pu gagner cette première élection. Et quant on voit toutes les critiques dont un grand nombre sont infondées ; les réformes sont nécessaires et primordiales pour l’avenir.

      • Macron, de gauche???
        Jaurès et ses amis ont fait un salto dans leur tombe!
        Macron ami des grands patrons et des richissimes, oui
        Fossoyeur du service public, bien sûr
        Méprisant envers le peuple, assurément
        Mais un programme et des idées de gauche??? Alors ça non!

  3. Les 2 messieurs en gris et en jaune sur la dernière photo, ils ne sont pas mort … d’ennui j’espère 🙂 🙂 🙂

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