Blanzy – En 1944, les nazis abattent trois membres de la famille Gillot au « Brûlard »

Elle se tient aux côtés du maire de Blanzy, Hervé Mazurek, digne.  Devant eux, une plaque rappelle que le 1er septembre 1944, en contrebas, non loin du canal du Centre, les nazis ont froidement abattus des membres de sa famille. Ce jour-là, les Allemands ont épargné madame Gillot mère ainsi que la petite fille qu’elle tenait dans ses bras.

Cette petite fille, aujourd’hui madame Matherat, fixe cette stèle sur laquelle sont inscrits trois noms victimes de la barbarie nazie : François Gillot, le père, René Gillot, le fils et Suzanne Gillot née Doin, l’épouse de René.

Ce sont les souvenirs d’un gamin de 12 ans quelques jours avant la libération de Blanzy en 1944, que le maire rappellera en ces lieux ce 18 juin, date de l’appel historique du général de Gaulle.

Nous sommes le 1er septembre 1944. Suite aux débarquements le 6 juin en Normandie et le 15 août en Provence, les armées allemandes sont prises en tenaille et se replient en direction de l’Allemagne. Elles étaient constamment harcelées dans leur retraite par les forces de la Résistance en appui de l’armée de Libération. Pas loin de Blanzy, un train allemand est bloqué par une action de sabotage. Les occupants du train se dirigent alors vers une ferme proche de la voie ferrée au lieu-dit « le Brûlard », un nom tragiquement prédestiné.

Cette ferme appartenait à la famille Gillot, s’y tenaient les parents Gillot, leur fils et son épouse et leur bébé de quelques mois. Par esprit de représailles, les Allemands ont tué le père, le fils et la belle-fille.

Le gamin de 12 ans, observe depuis Montchevrier, en position élevée, chez les Segaud où il se trouvait. « La faible distance qui séparait les deux fermes nous laissait craindre le pire en voyant la ferme brûler. Nous étions loin de nous imaginer le drame qui s’y passait » a t-il raconté.

Suzanne Gillot ne mourra pas sur le coup, les Allemands empêchèrent les pompiers de lui porter secours. Elle sera cependant transportée à l’hôpital de Montceau où elle décèdera quatre heures plus tard. Toujours ce 1er septembre 1944, les Allemands blesseront mortellement Marie-Pelosse, l’épouse de l’éclusier (5e écluse),non loin de la ferme. La barbarie nazie n’avait pas de limite.

Le 6 septembre 1944, Blanzy est libérée. Au « Brûlard », la ferme n’est plus qu’un tas de cendre, la cruauté des nazis laissera à jamais une profonde cicatrice, même des années plus tard. Car même dans sa déroute, le nazisme a révélé son visage le plus ignoble : tuer encore, aveuglément, comme si l’inhumanité devait perdurer au-delà de la défaite. Sa fuite n’était pas une reddition, mais une dernière orgie de sang et de haine.

« Nous sommes-là, devant cette stèle, autour des valeurs de la démocratie dont les cérémonies du souvenir sont le ciment du socle de la République : une, indivisible, sociale, laïque et démocratique » a conclu Hervé Mazurek.

Ne jamais oublier les victimes, que des horreurs ont eu lieu, que la cruauté est encore féconde.

 

 

J.B.

 

 

 

 

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