Automobile – La Chine s’éveille à Vaison Sport

Elles n’ont pas les yeux bridés mais sont jaunes. Ces autos arrivent directement de Chine. Dans les ateliers de Vaison Sport à Torcy, elles ont déposé leurs robes. Pas de chichi, elles sont mises à nu. Elles se refont une beauté après avoir avalé des kilomètres sur terre et dans la poussière, parfois la boue  _ c’est bon pour le teint _ , elles ont franchi des dunes de sable, déblayé les chemins de cailloux tranchants.

Ce sont des buggies de rallye raid de fabrication française et sont la propriété d’un team de compétition chinois. « Nous avons récupéré le marché de leur révision » précise Christophe Vaison.

Ainsi depuis février, les mécaniciens de Vaison Sport sont aux petits soins auprès de ces six demoiselles. Ils sont neuf au total dont un par véhicule. Elles devront être prêtes fin juin. Avant de repartir sous d’autres cieux, chacune aura « droit à un roulage de validation sur circuit puis sur terre » explique Gauthier, l’un des mécaniciens.

Ici, tous sont jeunes et passionnés. Et travailler sur ces engins, c’est de la haute technologie, demande de la finesse et de la dextérité. Toutes les pièces sauf la carrosserie sont inspectées, révisées et selon l’état, changées. Et l’avantage chez Vaison Sport, les chaudronniers sont capables de réaliser des pièces sur mesure comme les supports moteurs.

D’ailleurs pour cette grosse révision, « nous installons des moteurs neufs, un bloc Corvette arrivé directement des Etats-Unis d’une puissance de 350 CV qui peut bondir jusqu’à 550 CV » indique Gauthier.

Chaque buggy refait à neuf, a nécessité 50 heures de démontage et il en faudra 200 pour tout remonter. « Sur les six buggies, la climatisation fonctionnait mal, c’était un problème de compresseur. C’est réglé » ajoute-t-il.

Ce buggy version française avec châssis américain est un deux roues motrices, pèse à vide 1650 kg. Un seul triangle arrière affiche 28 kg sur la balance. C’est du lourd, du costaud.

Alors une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas les Chinois qui prennent l’argent des Français mais bien Vaison Sport qui a décroché ce marché et touche les royalties.

Dans l’atelier, il règne une sérénité qui dénote le degré d’implication de chacun des mécaniciens. Ce savoir-faire en mécanique de précision, les Chinois adorent.

A Vaison Sport, la Chine occupe bien les esprits. Une occupation garantie sans covid, sauf le virus de la compétition.

Jean Bernard

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