Aérodrome du Bassin minier – Le silence des avions, le bruit des oiseaux

Depuis le confinement, le ciel n’a jamais été aussi bleu, l’herbe aussi verte et l’air aussi pur. C’est au moins le bon côté de cette crise du coronavirus.

Du côté de l’aérodrome du Bassin minier à Pouilloux, c’est même l’extase puisque les avions de l’aéroclub sont cloués au sol. « Nous avons l’interdiction de voler depuis le 17 mars » explique Alexandre Léger, vice-président du club en ce bel après-midi  printanier. « Pas de vol pour éviter un accident qui demanderait la mobilisation des secours qui en ce moment ont autre chose à faire ».

Pour un pilote, ne pas prendre l’air, c’est carrément frustrant, c’est comme pour un cycliste privé de Tour de France. Alors il faut voir le bon côté des choses et, avant tout, écouter ce silence. Des riverains ne doivent pas bouder leur plaisir.

Cette tranquillité, même Alexandre Léger la savoure. « On entend les oiseaux, sans doute y faisons nous davantage attention aujourd’hui », dit-il sans feindre une certaine délectation.

Le silence des avions fait place au bruit des oiseaux. « On se rend compte également de la biodiversité des lieux. On voit des tas d’oiseaux, le faucon crécerelle, le milan, des buses, des aigrettes et des chevreuils. Ici, c’est une zone protégée, il n’y a pas d’exploitation agricole, pas de chasse » précise encore le vice-président.

La nature reprend ses droits, la faune et la flore ne s’en privent pas. Régulièrement, le mécano du club arpente la piste d’atterrissage et trouve des carcasses d’animaux sauvages, même une tête de chevreuil. La jungle de Pouilloux.

Au milieu de ce décor, l’activité de l’aéroclub n’est pas au point mort pour autant. Les avions ont toujours besoin de maintenance, certains sont à réviser. Alors seule entorse à la règle du silence absolu, « nous pouvons faire tourner les moteurs au sol » explique Alexandre Léger, détenteur d’une licence de maintenance aéronautique.

Les oiseaux et les chevreuils, entre autres, ont encore quelques jours de répit. Qu’ils en profitent. Les deux salariés du club sont en chômage partiel et le bar du club house est fermé. Les renards sont dépités.

Jean Bernard

2 commentaires :

  1. J’espère que la voltige reprendra dès la fin du confinement. Pouilloux sans le ronronnement des avions n’est plus Pouilloux.

    • J’espère surtout que les membres du club qui font du préventif sur des avions stationnaires remplissent bien leurs attestation individuelle de déplacement. Perso, je n’ai pas trouvé la case « Déplacement pour aide à matériel vulnérable ».
      Quand à la voltige, il y a bien d’autres occasions en ce moment (et même après le 11mai) pour surcharger les soignants.

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