Saône-et-Loire – Le loup est mort mais le retour d’un de ses congénères est très probable

Alexandre Saunier.

Le vendredi 13 novembre, celui qui pendant quatre mois « a croqué » au moins 150 brebis, a reçu une balle sur la commune de Saint-Romain-sous-Gourdon alors qu’il franchissait le filet de protection. Fauché en pleine attaque par le tir d’un louvetier. Ainsi se terminait la dramaturgie du loup en Saône-et-Loire.

Un loup, un mâle, probablement un Canis lupus italicus s’est introduit sur les terres entre Baron et Saint-Eusèbe, un immense territoire dont il a fait son terrain de chasse. Un loup et pourquoi pas un second d’ici peu, voilà ce que redoutent les autorités, le préfet et les éleveurs ovins. D’où la réunion qui s’est tenue ce mercredi en préfecture pour assurer un suivi du loup et dresser un bilan des ses attaques (lire communiqué ci-dessous).

Alexandre Saunier, éleveur ovin à Ciry-le-Noble, représentant de la chambre d’agriculture et de la FDSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), président de la production ovine, spécialiste du mouton de race charolaise, est l’interlocuteur des éleveurs dans ce dossier du loup. Il a assisté à cette réunion et résume la situation.

« Nous avons évoqué la probabilité du retour du loup, alors nous devons être en mesure de nous protéger à court terme. Nous n’avons pas le choix que protéger nos troupeaux, c’est le bon sens paysan qui parle » dit-il. Sauf que, malgré le filet de protection, le 13 novembre, le loup l’a franchi allégrement. « Pendant quatre mois, nous ne sommes pas parvenus à protéger correctement nos animaux ».

Devant le préfet, Alexandre Saunier s’est évertué à expliquer que « si le loup revient, nous demanderons qu’il puisse être écarté du territoire. Chez nous, cohabiter avec le loup est compliqué. Alors bien sûr nous allons mettre en place les protections mais ça ne va pas régler le problème de fond, nous n’allons pas regarder nos brebis se faire croquer ».

A combien va se monter le budget de matériel de protection ? « Protéger 600 brebis sur 125 hectares reviendrait à 25 000 € » expliquait-il en septembre dernier Alexandre Saunier. Et tout dépend du matériel utilisé. Même un filet électrifié ne fait pas peur au loup. Un grillage alors…

Le loup est mort mais son retour hante déjà les nuits des éleveurs ovins.

Jean Bernard



Information de la préfecture de Saône-et-Loire.

Le comité départemental de suivi du loup s’est réuni pour dresser le bilan des attaques survenues dans le Charolais entre les mois de juin et novembre cette année et pour échanger sur les enseignements tirés et les suites à donner.
Le préfet a réuni ce jour le comité départemental de suivi du loup, qui regroupe services de l’État et établissements publics, collectivités territoriales, profession agricole, fédération des chasseurs et associations environnementales.
Cette réunion a tiré des premiers enseignements des attaques de loup et du déploiement du plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevage (protection des troupeaux, indemnisation des éleveurs, autorisations de tirs dérogatoires).
Front de colonisation, le département de Saône-et-Loire est susceptible de connaître d’autres incursions de loups sur ses territoires, voire d’une installation pérenne du prédateur. Aussi le préfet invite-t-il la profession agricole et particulièrement la filière ovine à engager la réflexion sur l’organisation de la protection des troupeaux et sur les marges d’adaptations des pratiques et de la conduite des élevages ovins pour intégrer la présence potentielle du loup.
Dès le début de l’année prochaine, un appel à projets sera ouvert auprès des éleveurs de la région pour subventionner, via le fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) et la contrepartie de crédits de l’État, l’acquisition et la mise en place
d’équipements et de mesures de protection des troupeaux contre la prédation.
L’acquisition et l’entretien de chiens de protection, l’achat de clôtures électrifiées pourront ainsi être subventionnés à hauteur de 80 %. Le préfet invite chaque éleveur à déposer un dossier de demande pour protéger ses troupeaux.
Enfin, le préfet annonce la mise en place du réseau « loup-lynx » dans le département. Ce réseau qui repose sur la collaboration de divers acteurs de terrain (chasseurs, agriculteurs, naturalistes,…), vise à recueillir des informations fiables et robustes sur le plan scientifique qui renforcent le suivi du loup et de sa répartition sur le territoire national. Il repose sur la collaboration de différents acteurs de terrain dans les zones de présence avérée ou potentielle de l’espèce. Les acteurs intéressés en Saône-et-Loire recevront une formation en 2021.

5 commentaires :

  1. Bien sûr qu’il reviendra pour venger son frère très prochainement

  2. voilà, les sauvages vont reprendre leur fusil et tirer sur tout ce qui bouge

  3. « … le retour d’un de ses congénères est très probable » :
    Bien sûr !
    Je suis loin d’être un spécialiste, mais les traces olfactives laissées par ce « précurseur » risquent bien d’être suivies par d’autres !
    Il faut se faire à l’idée, et trouver des moyens efficaces de protéger les troupeaux , tout en effrayant, et en dernier recours, tuer les loups qui s’y attaquent !
    Les loups comprendront le message, ils devraient alors se tourner vers la faune sauvage …

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