Le contrat d’affermage (utilisation de l’eau) date de 1752 sous Napoléon. En 1851, le moulin du Galuzot s’éveillait au monde. Grâce aux archives, grâce à ce contrat, l’actuel propriétaire a la possibilité de produire de l’électricité.
Corrie Van Poelgeest produit donc de l’électricité dans son moulin de Galuzot, jusqu’à 32 kwatt par heure, « de quoi alimenter une vingtaine de maisons » dit-il, une électricité qu’il revend à EDF 8 centimes le kwatt « que je rachète 12 centimes alors que je suis le producteur ».
Ce moulin de Galuzot, Corrie Van Poelgeest, un Hollandais installé en France à Saint-Vallier, l’a acquit il y a 23 ans, « cela fera 24 ans le 17 janvier 2019. Il était totalement à l’abandon depuis 37 ans. Il a fonctionné, d’ailleurs « le maire actuel, Alain Philibert, gamin à l’époque, venait aider le meunier » rappelle le maître des lieux.
Le coup de coeur
Mais pourquoi acheter un moulin en ruine ? Corrie a un oncle qui, il y a bien des années, a jeté son dévolu sur le moulin, toujours au bord de la Bourbince, à Palinges. Moi, j’ai cherché pendant 8 ans un bien a acquérir dans la région. Et, un jour, cet oncle m’appelle: j’ai une affaire pour toi. J’ai acheté le moulin de Galuzot en 20 minutes ».
Année après année, le Hollandais amoureux du patrimoine s’est attelé à tout rénover avec l’aide de copains autant français qu’hollandais. « Dans un premier temps, nous avons réhabilité l’habitation, il n’y avait pas d’eau, pas de toilettes, rien. Quant au moulin, toutes les machines étaient cassées ».
Aujourd’hui, tout a été remis en état. Le moulin est prêt à fonctionner. Mais ce n’est pas dans sa vocation. Corrie et madame, veulent en faire un musée. Merveilleuse idée. Mais non, le bâtiment est situé en zone inondable alors avant de pouvoir recevoir du public, de l’eau va passer dans le moulin… Quel dommage ! « Jamais nous n’avons été inondés, ceux qui ont pensé ce moulin, ont pensé à tout » affirme Corrie Van Poelgeest. « J’ai passé 20 ans à le restaurer sans jamais rien demander à personne et ouvrir un musée, ce n’est pas possible ».
De la Bourbince, il en profite. « Avec les vannes, je récupère des valises sans les billets, des bouteille de gaz sans le gaz et du bois, d’ailleurs je me chauffe essentiellement avec ». Toujours ça de pris.
De la suite dans les idées
Un moulin dans cet état de préservation mériterait davantage de considération, d’autant plus que son propriétaire a dans l’idée de faire installer sur son terrain (il en a 5 hectares), une borne de recharge électrique. « Nous ne sommes pas loin de la RCEA. le temps de charger le véhicule, le conducteur pourrait visiter le musée » explique Corrie. « Ou alors je fais café-tarte » ajoute Fleur. Ou encore passer la nuit dans l’une des deux chambres d’hôtes dont dispose le couple. Le groupe Tesla est prêt à financer l’installation de la borne.
Corrie Van Poelgeest n’est pas défaitiste. Il aime son moulin au bord de la Bourbince. Il voudrait simplement que d’autres en profitent aussi. Une visite au fil de l’eau et son passé. Ce serait une autre belle image du patrimoine de notre territoire.
Jean Bernard