Rentrée scolaire – La FCPE inquiète de l’école de demain

Conseil Départemental de l’Éducation Nationale du 21 avril 2020.

La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) a participé au CDEN de mardi dernier (21 avril) où elle a formulé des propositions concrètes en séance lors du point consacré à la crise sanitaire, sujet ajouté à la demande de la FCPE à l’ordre du jour. A ce conseil départemental de l’éducation nationale convoqué par le Président du Conseil départemental et le Préfet, la fédération  occupe 6 des 7 sièges réservés aux fédérations de parents d’élèves dans cette instance consultative.

Depuis mardi, la FCPE, forte de 900 adhérents (originaire d’une trentaine de conseils locaux) poursuit et intensifie ses échanges avec les élus locaux et nationaux, l’Inspecteur d’Académie, le Rectorat… et ce même si l’Etat communique au plan national tous azimuts… Ces échanges se poursuivront la semaine prochaine.

Nous publions la déclaration de la FCPE au CDEN :

Alors que la France a tant besoin de son école,

on la priverait de moyens ? Nous ne pouvons y croire…

Chacun le sait, notre pays traverse une crise sanitaire majeure qui nous impacte toutes et tous dans notre quotidien !
Pendant ce temps, les personnels de santé sont en première ligne, les élus, les agents de l’État, les agents des collectivités sont sur le terrain et toutes les forces vives du pays s’organisent pour faire face avec courage à cette épreuve nationale.
Pendant ce temps et malgré ces circonstances, la carte scolaire s’est préparée implacablement avec son lot fermetures de classes souvent bien plus nombreuses que les ouvertures, alors même que les élections municipales sont suspendues dans un nombre important de nos communes. Dans le contexte, cela ne nous semble ni juste, ni opportun ! Sur le principe, c’est comme une gifle donnée à l’ensemble de la communauté éducative !
Pendant ce temps, les collèges et lycées voient les moyens qui leurs sont alloués pour l’année scolaire 2020-2021 baisser drastiquement, affaiblissant ainsi encore un peu plus nos territoires ruraux et urbains. Depuis le mois de février, la colère est grande dans les établissements et la crise actuelle étouffe, empêche tout dialogue équilibré entre l’État et la communauté éducative. Le climat était déjà très tendu avec la réforme du lycée menée dans la douleur… Cela n’est pas acceptable !
Pendant ce temps, les enseignants font leur maximum pour assurer la continuité pédagogique, en déployant souvent des trésors d’imagination, les parents prennent le relais avec courage, détermination et ce dans des conditions incroyablement difficiles. Malgré toute cette énergie, la continuité pédagogique est subie par beaucoup de familles, mettant une pression scolaire et
familiale intenable dans des foyers confinés, déjà très éprouvés. Pour certaines familles, c’est d’une violence inouïe car il y a des parents démunis et des enfants encore en échec. Nous savons que cela est venu alimenter des violences intra-familiales… Cela laissera pour ces familles des traces durables voire même indélébiles, faisant éclater au grand jour, des inégalités sociales, éducatives, territoriales, technologiques. Contrairement au discours officiel du Ministre, nous constatons que 10 % à 20 % des élèves décrochent !
Cela ne peut être une fatalité ! Nous avons la conviction que de cette crise, nous allons pouvoir tirer, le moment venu, tous les enseignement utiles pour reconstruire une société plus forte et une école différente.
Oui, nous avons la conviction qu’une autre école est possible et que c’est à nous parents de la construire avec les enseignants, les élus et toutes celles et ceux qui voudront porter cette ambition.
Nous le devons aux enfants d’aujourd’hui et de demain !
Pour cela, nous exigeons une carte scolaire ambitieuse avec de additions plutôt que des soustractions et l’attribution de moyens complémentaires aux collèges et lycées pour réduire significativement le nombre d’élèves par classe, faciliter les expérimentations pédagogiques, libérer les énergies et les talents.
Ensemble, nous sommes capables de commencer construire dès la rentrée de septembre une école innovante et plus juste. Le terrain a toutes les cartes en mains pour y parvenir, ne gâchons pas cette chance !

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