A chacun son style. Encore l’année dernière, Philip Gomis, représentant de l’Université de Cambrigde de Bourgogne, s’adressait aux enfants sans forcément prendre des pincettes. Il était direct.
Amy Bracknall, qui arrive de Sheffield du comté du Yorkshire dans le nord de l’Angleterre, manie excellemment le français avec l’accent et l’humour avec brio. Dans l’église Notre Dame de Montceau-les-Mines _ toujours dans une église pour respecter la tradition de Cambridge, vieille de 800 ans _ où les élèves de CM2 de l’école des Oiseaux (40) et de 3e du collège Saint-Gilbert (29) qui ont obtenu leur certification d’anglais, ils ont reçu leur diplôme et le traditionnel chapeau non sans avoir écouté attentivement les paroles d’Amy Bracknall. Des paroles que les élèves ont apprécié et compris inévitablement.
Trop d’enfants ne comprennent pas l’importance des langues ou souvent trop tard. « Même les adultes ont toujours peur de parler » dit elle. « Mais vous les jeunes, vous avez plein de raisons pour apprendre l’anglais, regarder NETFLIX sans les sous-titres, se la péter devant les parents pendant les vacances » avant d’être plus terre à terre, « car dans tous les métiers, l’anglais ouvre des portes. Vous pourrez communiquer avec le monde ».
L’invitée de Sheffield connaît bien les enfants _ elle en a trois _ , elle sait qu’à 11 ans, un enfant est capable de faire une vidéo sur WhatsApp, « mais il est incapable de ranger sa chambre ». A 11 ans, « c’est compliqué mais ils sont drôles et sont génieux » reconnaît elle.
Les 3es, c’est l’adolescence, « ils se transforment en zombis paresseux. Même un bonjour devient suspect. Enseigner à un ado c’est de l’art martial » définit Amy Bracknall. « Ce qui nous rend fous. Ils nous testent, nous épuisent mais ils nous regardent ». Et un jour, le miracle se produit, « ils nous disent merci car il y a un coeur qui grandit ».
Avec l’anglais pour bagage, les jeunes enfants vont voyager loin grâce à l’implication des enseignants et des parents, « même si expliquer et enseigner à un ado, c’est un sport de haut niveau », conclut elle.
Lundi soir en l’église Notre Dame, c’était jour de récompense. Tout arrive, même le « merci ».
J.B.