Montceau – Stephan Eicher, la victoire de la musique à l’Embarcadère

Ouf ! Nous sommes rassurés. Car après la 39e cérémonie des Victoires de la musique vendredi soir sur France 2, le doute nous habitait. On veut nous vendre du rêve à grand renfort de streams sur Spotify ou de cheveux décolorés. Trois notes de musique et puis s’en va avant de recouvrer nos esprits le lendemain à l’Embarcadère de Montceau-les-Mines.

La transition est toute aussi anachronique qu’une gamme chromatique mais le public, lui, ne s’est pas trompé en remplissant jusqu’à la gueule la salle de spectacle montcellienne pour écouter Stephan Eicher accompagné de trois musiciens hors pair. Evidemment, pas question « de déjeuner en paix » ou se demander « combien de temps » allait-il passer sur scène lui qui est très ponctuel. Pas plus pas moins que Shakespeare.

Déjà, le chanteur, compositeur interprète suisse aime commencer un concert à l’heure comme à Montceau-les-Mines. Ce doit être une manie chez les Helvètes. « Mais sur les tournées, il y a des choses qui m’énerve, je n’aime pas les rappels » dit-il au public.  « Est-ce qu’à la fin d’une pièce de Shakespeare, quand le roi est mort, la reine est morte, on demande encore quinze pages ? » En fait, Stephan Eicher ne s’en va jamais. Il se rappelle lui-même.

C’est sans doute ce qu’on appelle l’humour suisse ou quand, encore, il confond pot-pourri avec pot au feu, une blague à la Joe Biden, le désormais légendaire humoriste outre atlantique. « Vu mon âge, je pourrais devenir président des Etats Unis d’Amérique » fait savoir, amusé, Stephan Eicher. Aussi pourrait-il user du 49.3. « Non, non, non » entonne la salle.

Il y a un ans, c’était en janvier, Stephan Eicher que certains confondent avec Daniel Hechter le couturier, il était déjà là sur la scène de l’Embarcadère, en résidence pour peaufiner sa tournée « Et Voilà ». Depuis, il vogue de succès en succès. Il est indémodable.

Jean Bernard