Montceau – Le lavoir des Chavannes transformé en hôtel de luxe, le rêve tombe en ruine

Qui a cru aux belles paroles d’un investisseur étranger qui voulait faire venir les plus fortunés au lavoir des Chavannes à Montceau-les-Mines ? Coût du projet pharaonique, 80 M €. Mais avec quelles garanties ? Explications. 

Sur le papier, le projet présenté par un homme d’affaires du Moyen-Orient, un Afghan très précisément, est magnifique, somptueux. Il en met plein les yeux.

C’est du rêve, une chose inimaginable pour une ville comme Montceau-les-Mines. Non pas qu’elle ne le mérite pas mais, quand bien même ce projet de l’ordre de 80 M € apporterait à la ville une aura touristique et financière inespérée, l’investisseur étranger, du moins ceux qu’il représente ou est censé représenter, est toutefois loin de présenter toutes les garanties pour lui donner les clés du lavoir des Chevannes, qui plus est pour un euro symbolique, prix auquel pourrait lui céder la ville de Montceau qui elle-même devrait l’acquérir au même prix parce que l’Etat ne veut plus en avoir la charge.

Cet homme d’affaires, appelons-le Monsieur Z, offrait, a priori, de très belles perspectives à Montceau.

Montceau aurait rendez-vous avec la jet set, l’élite fortunée.

Sa société internationale qui date de 2002 dont il est le président directeur général, navigue dans les eaux tumultueuses de pays où la démocratie est un euphémisme totalement dénué de sens. Pourtant, dans sa lettre de créance, Monsieur Z a tout pour plaire. Son groupe financier est présenté comme un conglomérat d’investissement et de commerce au Moyen-Orient, en Asie Centrale et en Afrique et sur tous les marchés mondiaux avec des filiales à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, en Afghanistan, aux Etats-Unis, au Turkménistan, en Turquie, au Zimbabwe et en Ouzbékistan.

Créer 1 200 emplois directs et indirects

Un jour, en 2019, Monsieur Z découvre Montceau-les-Mines, son canal du Centre et le lavoir des Chavannes et en tombe amoureux. Il imagine très vite un projet pour accroître ses investissements en France, créer des emplois et des services. Il propose donc d’acquérir le lavoir pour un euro symbolique, le transformer en complexe hôtelier et commercial, un quartier résidentiel auxquels viendraient s’ajouter des restaurants, supermarchés, des terrasses donnant sur le canal du Centre avec une marina privée (le port devant le lavoir), un golf et même un club de polo. L’hôtel serait de type 5 étoiles.

Monsieur Z y va franco car il dit avoir la confiance du gouvernement français qui lui permet de voir la France comme une terre d’investissement. Son projet à Montceau pourrait créer environ 1 200 emplois directs et indirects.

Il y a de quoi vous donner le tournis et devant l’ampleur du projet, alors que le lavoir en 2019 est la propriété de l’Etat, la demande de Monsieur Z remonte au préfet pour établir des échanges entre ses services et notamment le représentant de l’investisseur afghan en France. « S’il existait une chance sur un million, nous ne pouvions pas la rater » relate aujourd’hui Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines.

On apprend également que le groupe de Monsieur Z est une affaire familiale dont il détient 51% et qu’il a commencé ses activités dans le pétrole avant de se consacrer davantage à l’immobilier.

Ce qu’on apprend sur la société de Monsieur Z

Puis est arrivée la pandémie et l’investisseur est resté invisible avant que l’Etat ne propose à la ville de Montceau d’acquérir le lavoir des Chavannes à un euro symbolique comme évoqué au conseil municipal du 14 juin dernier. Dans la foulée, Monsieur Z redonnait signe de vie, son projet pharaonique avec.

Si les premières investigations au plus niveau de l’Etat laissaient à penser que ce Monsieur Z n’était pas un doux illuminé financier, des recherches plus poussées, notamment des traçages financiers _ il ne faut jamais s’arrêter sur une première impression _ sont très alarmantes.

Un exemple, en Ouzbékistan, un partenaire de Monsieur Z, a acquis un complexe hôtelier pour un dollar et devait le moderniser en hôtel 4 étoiles. Mais les prêts n’ont pas suivi et en 2019, le gouvernement a mis fin à l’accord avec le partenaire. Dans un autre pays, un projet a été commencé puis annulé. Aujourd’hui les 85 millions de dollars de prêt ont disparu. On évoque de fausses garanties bancaires, des tromperies dans les contrats, d’ententes illicites.

Voilà comment le rêve surréaliste du projet de Monsieur Z tombe subitement en ruine à l’image du lavoir des Chavannes.

Aujourd’hui, la ville de Montceau n’est toujours pas propriétaire du lavoir et si projet il y a, il est d’une grande simplicité. « Une ferme photovoltaïque (48 000 m2 de terrain), mettre en sécurité le bâtiment et sa mise en lumière, et c’est tout » explique une fois encore Marie-Claude Jarrot. Et, surtout, « pas question de le détruire ».

Quant à ceux qui espéraient jouer au polo ou taper une balle de golf au lavoir, ils peuvent mais dans le Golfe.

Jean Bernard

19 commentaires :

  1. Qui a pu croire un instant à la viabilité d’un tel projet ? Un véritable canular !
    Les personnes fortunées n’auraient pas envisagé une seconde venir séjourner au bord du Canal du Centre .
    Montceau-les -Mines n’est ni Marbella ni Gstaad encore moins Saint-Tropez !
    Ce bâtiment est une verrue dans le paysage …
    Une seule solution : le bulldozer !

  2. mettre en lumière une telle ruine??? ont cherche vraiment à dépouiller le contribuable! bon, quand ont voit les pistes cyclables, ! cherchez plutôt à embellir ce lieu , à moins de vouloir l’accorder avec le lieu de récupération de métaux derrière!!

  3. IL Y A UNE CERTITUDE…, »LE REVE FAIT PARTIE DE LA VIE »…….

  4. Une marina privée 🤣 faut-il que les bateaux passent sous les ponts,🤣 un homme d’affaires afghan,🤣 au mieux un taliban 🤣🤣🤣 même pour un poisson d’avril ça aurait été trop gros 🤣

  5. «  De l’argent sale pour nettoyer le lavoir «  c’est vrai que ça aurait fait un beau titre .
    Il y a plein de friche à rénover à Kabul .

  6. qui va payer pour la mise en en sécurité des lieux et l’entretien des espaces vert ? les contribuables de montceau ? car c’est un grand domaine.

  7. Il faut vraiment faire preuve d une grande naïveté pour croire à de telles inepties !! Trop cher a mettre en sécurité pour un bâtiment et pourquoi faire ? Les contribuables de Montceau lesmines vont payer très cher. Il faut se rendre à l évidence ce bâtiment a vécu et il appartient au passé.

  8. subventions economisees

    merci d avoir economise 80 M euros d’argent public.
     » Aujourd’hui les 85 millions de dollars de prêt ont disparu »

  9. Cet Afghan très précisément, en a mis plein les yeux à qui voulait bien se laisser éblouir !!
    Madame le maire se serait donc laissé embarquer aux pays des rêves, rêves permis à tout le monde, puisque faisant partie de la vie. Elle se serait laissé happer par un projet apportant une aura touristique et financière inespérée, une sorte de carotte lui aurait donc été tendue..
    Ce Monsieur Z, offrait, a priori, à Montceau les Ruines (euh ! Pardon Montceau les Anciennes Mines) un avenir riche dans tous les sens du terme, un avenir où le fric serait roi manipulant ainsi les foules avant même d’aboutir à ce projet inespéré.
    Son groupe financier est présenté comme un conglomérat d’investissement et de commerce dans bien des pays douteux dont l’Afghanistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan. Il fallait bien y rajouter l’Absurdistan (notre ex beau pays France)
    . « S’il existait une chance sur un million, nous ne pouvions pas la rater » relate aujourd’hui Marie-Claude Jarrot,…. N A Ï V E … Une chance mais à quel prix !!! La carotte tendue ne lui a pas permis de voir plus loin que le bout de son nez.
    Qui pourra donc bien sauver ce lavoir si tant est qu’il soit intelligent et raisonnable de le sauver à tout prix.
    Qui d’autres que Madame Marie-Claude Jarrot aurait mieux fait à conditions d’avoir pu accéder à son fauteuil… Fauteuil qui une fois bien occupé permet de sombrer dans les rêves les plus fous ?
    Combien de montcelliens/montcelliennes vont être déçues de ne pouvoir jouer au polo ou taper une balle de golf au lavoir, ils pourront le faire, mais dans leurs rêves… mais dans le Golfe.
    Cet article permet de comprendre bien des choses, surtout pour un citoyen pas originaire de cette ville, mais conscient qu’ailleurs ce n’est pas forcément mieux et que ca pourrait être pire,

    • Nous sommes d’accord. Ce que cette histoire peut nous apprendre, c’est que pour lutter efficacement contre la naïveté, il est urgemment nécessaire de s’instruire, de se renseigner (dans ce cas, les disciplines de la psychologie (le « trop beau pour être vrai », et l’acceptation du réel de notre environnement social) et de l’histoire de l’économie (tous les exemples de grands projets avortés comme un parc d’attraction près de Nice qui avait fait grand bruit) peuvent donner quelques indications). Cela demande effort, travail, courage, temps et patience.
      Sans cet effort nécessaire, n’importe quel manipulateur promettant la lune peut facilement conduire les gens qui le suivent au précipice, car au final, ce sont toujours les mêmes qui payent la facture rappelle l’histoire. Franquin l’avait merveilleusement illustré dans ses « Idées noires ».
      Et à tous les enfants, il est tant de leur apprendre que le Père Noël n’existe pas! On peut très bien vivre une vie heureuse sans l’aide de la magie, il suffit de retourner contempler le réel de la Nature et d’en découvrir toutes les merveilles d’intelligence et de complexité.

    • Vous faites le procès de qui Abasourdi…???…madame JARROT ou bien cet escroc qui ne manque pas d’air…

      • Ben Kikidi :
        Vous ne manquez pas d’air pour laisser supposer que je serais Ministre de la justice ou avocat ou juge, me donnant le droit de faire un procès à autrui, ce que je ne suis pas ! Hélas ou tant mieux !
        Bizarre cette façon d’interpréter un commentaire 🤔🤨🙄

  10. laisser le lavoir à des Afgan se serais le comble déjà Montceau les Mines n’est plus Montceau

  11. on a déjà supprimé les Mines gardons le Lavoir de plus pour le vendre à des étrangers

  12. Il faut être d’une naïveté qui confine à l’ineptie pour avoir cru à un tel projet.
    Cela dit, il n’est pas exclus d’envisager la réalisation d’un circuit de Formule 1 si on considère le nombre de pilotes en herbe qui s’entraînent quotidiennement et nuitamment dans nos rues.

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