La pièce de théâtre « Le Cercle des poètes disparus » avec Stéphane Freiss, adaptée du célèbre film de 1989, reprend l’histoire poignante d’un professeur charismatique, John Keating (incarné ici par Freiss), qui bouleverse la vie de ses élèves dans une école très conservatrice. Dans un Embarcadère bondé, le public a été captivé jusqu’à craquer et verser une chaude larme avant d’ovationner les comédiens.
« Carpe Diem »ou cueille le jour présent, c’est la devise que Keating transmet à ses élèves : vivre pleinement, penser par soi-même, oser suivre ses rêves, même si cela va à l’encontre des attentes de la société ou des figures d’autorité.
Est-il besoin de rappeler les grands thèmes du film qui date de 1989 et qui n’a pas pris une ride et reste plus que jamais d’actualité sans qu’on puisse dire, trente-six ans après, tiens ! l’Education nationale en a pris de la graine. C’est se mettre le doigt dans l’oeil.
On aimerait tellement que le message de John Keating qui encourage les jeunes à développer leur propre regard sur le monde, à ne pas se conformer aveuglément, soit entendu.
On aimerait aussi que la poésie ou la littérature devienne un moyen d’expression personnelle, un catalyseur de révolte douce et de prise de conscience.
On aimerait encore que le conflit entre tradition et modernité prenne plutôt la direction d’une émancipation intellectuelle, que la tragédie qui peut entraîner le refus de l’écoute et de compréhension entre générations ne soit plus un poids des attentes sociales et familiales.
On aimerait aussi qu’un professeur comme Keating inspire les enseignants. Keating n’est pas qu’un prof, c’est un guide, un mentor, une étincelle.
A la sortie de l’Embarcadère, jeunes et moins jeunes avaient tous cette étincelle dans les yeux.
Qu’en feront ils ?
J.B.