Montceau – Conseil municipal : malgré un consensus sur la sécurité, majorité et opposition s’envoient des scuds

 

Un conseil municipal où il n’est pratiquement pas question de gros sous, c’est rare. Même Laurent Selvez qui faisait son retour alors qu’il était cloué au lit au dernier de l’année 2024 (le 9 décembre), comme quoi, seul L’informateur de Bourgogne se soucie de sa santé, il s’en est presque étonné, « au moins nous pouvons débattre d’autres sujets qui sont tout aussi importants » appréciait il.

Le premier gros sujet abordé lundi soir au conseil municipal, a été la sécurité intérieure de Montceau-les-Mines avec la convention de coordination entre la police nationale et la police municipale. Dans ce débat, qui a fait consensus entre la majorité et les oppositions, madame le maire, dans ses propos liminaires quand bien même a-t-elle rappelé le besoin d’une bonne articulation des forces de l’ordre entre les échelles locale et nationale, a griffé son opposition de gauche « qui ferme les yeux sur ces problèmes, tenant régulièrement un discours d’angélisme, nous, on se retrousse les manches et on passe à l’action ! Si on écoutait les idées de l’opposition de gauche sur la sécurité, on finirait par demander à un chat de surveiller un poisson rouge ».

« C’est un peu déplacé » lui répondait Eric Commeau (Energies Citoyennes). « Ni la droite ni la gauche n’ont le monopole de la sécurité ». Il rappelait au cas ou Marie-Claude Jarrot l’aurait oublié que, sans le nommer (Ndlr : Nicolas Sarkozy ancien ministre de l’Intérieur et président de la République), il a deux bracelets électroniques. « Ce n’est pas très malin d’envoyer un petit scud. Je ne suis ni chat ni poisson ». Plus nous nous rapprocherons des élections municipales, plus les scuds vont pleuvoir, d’un côté comme de l’autre.

Cette convention traduit des axes de travail qui ont été identifiés, elle se veut plus précise, plus pertinente et plus efficiente que les versions précédentes afin de mettre en avant la coordination des services en précisant la nature et les lieux d’intervention, leurs modalités de mise en œuvre mais aussi en renforçant la coopération notamment sur la question du partage de l’information et de l’exploitation des images issues de la vidéoprotection.
Ainsi, en parallèle des questions de lutte contre les violences faites aux femmes, d’insécurité routière, de consommation et vente de produits stupéfiants, d’agressions et violences sur les espaces publics, des thèmes forts ont été fléchés et priorisés tels que les violences urbaines, la lutte contre les dépôts sauvages, véritables fléaux qui gangrènent notre territoire, sans oublier bien
évidemment la lutte contre les rodéos motorisés.

En théorie, personne ne peut aller contre. En revanche, s’interrogeait Isabelle Louis (PS) et candidate déclarée aux élections municipales en 2026 avec le soutien de La France Insoumise et des communistes, « avec quels moyens sachant que les effectifs de la police nationale sont déjà trop faibles aujourd’hui ».

Certes, les effectifs de la police nationale à Montceau ne sont pas suffisants, tout le monde est d’accord. « Sur un événement, la nationale fait appel à des renforts de Chalon et Mâcon » ajustait Gérard Gronfier, premier adjoint.

 

 

Sur les rodéos cet été,

madame le maire n’a pas été suivie, « stop, ça suffit ! »

 

 

En ce moment justement, la police nationale est renforcée par douze CRS, leur mission devait s’achever ce lundi, elle a été prolongée et il n’y a pas eu d’émeutes pour autant. Evidemment douze policiers de plus ne serait pas un luxe.

De son côté, Hélène Touillon (Energies Citoyennes) ne comprenait pas (dans la convention) pourquoi les agents de la police municipale pourraient être munis de casques de maintien de l’ordre en cas de violences urbaines. « Ils ne vont pas en première ligne mais ils assurent la sécurité des bâtiments municipaux comme le Trait d’Union au Plessis » stipulait Gérard Gronfier ou de la mairie comme en juillet 2023.  Eviter qu’ils se prennent un objet sur la tête n’est pas un luxe non plus.

On en revenait à cette gauche qui demanderait à un chat de surveiller un poisson rouge pour mieux saisir la circonspection avec laquelle Hélène Touillon doutait de la réelle efficacité de la vidéoprotection. « Personne ne conteste son efficacité, elle rassure, dissuade et permet d’identifier les auteurs » affirmait le premier adjoint. Montceau dispose de 67 caméras, d’autres vont arriver et la synergie avec Sanvignes et Blanzy est en cours « même si techniquement, c’est compliqué » précisait il.

Puisque Eric Commeau a évoqué Sarkozy, au tour de Lilian Noirot de lui envoyé un scud avec « vos députés élus avec les voix LFI dont certains sont fichés S. D’en envoyer un autre à Hélène Touillon et Isabelle Louis sur « votre association avec Mélenchon qui veut supprimer les Bac et désarmer la police ». Il persistait, « vous vivez dans un monde de bisounours ».

Arrivait le tour de Laurent Selvez pour élever le débat. « La violence devient insupportable et la gauche n’est pas plus responsable que d’autres. La violence, elle est là, même financière quand les riches s’en mettent plein les poches. La convention, elle est bien mais c’est la suite qui m’intéresse, quelle est la vision politique pour l’avenir, qui va se pencher sur le quotidien des citoyens, quand va-t-on passer au concret ? »

Devant ce déluge d’incrédulités,  Sébastien Ratajczak (majorité), jugeait la convention d’exemplaire même s’il convenait et c’est un policier qui parlait, « l’arsenal juridique n’est pas adapté ». Il en profitait pour saluer la détermination de madame le maire, « vous qui avez été menacée de mort. Il en faut de l’engagement et de la ténacité à Montceau ».

De la détermination, Marie-Claude Jarrot en use mais tout irait mieux s’il existait un continuum entre police nationale, police municipale et la justice. « Allez expliquer aux Montcelliens qu’un individu condamné à 12 mois de prison est vu le lendemain dans les rues de Montceau ». Sur les rodéos cet été, « je n’ai pas été suivie pour qu’on surveille leurs traces et en plus, on savait où se trouvaient les motos. Si je dois m’allonger sur la route cet été, je m’allongerais alors que deux ans en arrière, on pouvait perquisitionner dans les caves, ça suffit ! »

Autre cheval de bataille, les dépôts sauvages, « c’est tous les jours et qu’on ne me dise pas qu’on ne peut pas accéder à la déchetterie. Je sais pourquoi je recrute un directeur de la sécurité et de la tranquillité. Ce soir, c’est le conseil municipal du stop ! »

La convention a été adoptée à l’unanimité.

 

J.B.

 

 

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