Les économistes s’alarment, Julie Bernigaud s’en réjouit. La hausse du prix de l’or depuis quelques mois est donc diversement commentée.
A Montceau-les-Mines, rue Carnot, chez Or en cash, ce n’est pas ruée vers l’or ou la conquête de l’Ouest du rêve américain. Dans la rue piétionne, on rêve plus subrepticement à quelques billets en échange de quelques grammes du métal précieux.
« Attention », prévient de suite Julie Bernigaud, « je ne règle jamais en espèce. C’est toujours par chèque ou par virement » tient-elle à préciser. La valise pleine de billets de banque avec menotte au poignée, c’est bon dans les films.
Autant en ce moment dans les commerces, l’économie tourne plus ou moins au ralenti, autant à la la boutique de Julie, les clients défilent. « Quand j’ai commencé en septembre dernier, je voyais trois à quatre personnes par jour, en ce moment et même en août, ils sont entre dix à quinze à franchir la porte » souligne-t-elle avec un grand sourire. L’or ne connaît pas la crise. « Il y a deux mois, le lingot d’or d’un kilo valait entre 37 et 38 000 €, aujourd’hui il est à 43 000 € ».
Et n’allez pas croire que chaque client vient vendre « ses bijoux de familles ou autres pièces de métal » pour gagner un peu d’argent » note l’experte. « Effectivement j’achète mais je vends également du Napoléon et du lingot d’or, ils investissent. Ils viennent d’ailleurs sur le conseil de leur banque ».
Tout est fondu et recyclé
Existe toutefois une clientèle, celle des fins de mois, « la personne arrive avec de petits grammages pour récupérer 30, 40, 50 € » note Julie Bernigaud. La rue Carnot n’est pas non plus le Mont-de- piété.
Vendre à tout prix _ toujours au cours de l’or du jour moins les frais _ n’est pas toujours une fin en soi mais aussi une solution dans une succession. « Des gens arrivent avec des Napoléon, des lingots et ensuite ils partagent ». Et quelques lingots en or d’un kilo ont transité par la rue Carnot.
De l’or massif, une tête de cheval de 30 grammes en passant aussi par l’argent (le métal) comme une bourse en maille et ce, peu importe l’état, une boucle d’oreille alors que la seconde a été perdue, des dents en or également, des couverts en argent, de toute manière « tout part dans une fonderie », même le plaqué or. « Tout est recyclé ».
Quant au blanchiment d’argent, n’y songez même pas. « Les voleurs ou receleurs ne viennent pas nous rendre visite » assure Julie Bernigaud.
De l’or, de l’argent et des bijoux de marque (Fred, Mauboussin… intéressent l’oeil avisé de la gérante. « J’achète aussi du diamant » mais selon son poids et la pureté de la pièce.
Il est l’or de se quitter sur un proverbe français: « L’or et le jugement sont lourds, mais précieux ».
Jean Bernard