Premiers pas sur scène pour sensibiliser aux addictions : une quinzaine de jeunes du Plessis se mobilisent.
Au centre social du Trait d’Union, l’émotion était palpable ce mardi après-midi. Pour la première fois, une quinzaine de jeunes âgés de 10 à 15 ans, habitants du quartier du Plessis de Montceau-les-Mines, est monté sur scène pour interpréter des saynètes percutantes autour des thèmes de l’addiction : drogue, écrans et alcool.
Ce projet, né de l’initiative de l’association Place à l’action et de la compagnie Arc en sel d’Autun, a permis à ces adolescents de s’exprimer avec force et authenticité sur des sujets qu’ils connaissent parfois de près. Entre témoignages de vies croisées et scènes de fiction, les jeunes ont livré des jeux de rôle poignants, inspirés de leur quotidien ou de celui de proches.
Face à une salle remplie de parents, notamment de nombreuses mamans du Plessis, les jeunes comédiens ont su capter l’attention et susciter des échanges profonds. Pour accompagner ces discussions, une psychiatre, Christiane de Saint Phalle était présente et a contribué à décrypter les situations jouées, mettant en lumière les mécanismes des dépendances et l’importance du dialogue familial.
C’était du vécu pour certains, ils jouaient pour faire réfléchir. « Vous pouvez être fiers de votre engagement » s’exaltait Sabrina Barat, présidente de Place à l’action. Une manière pour eux de prendre la parole sur des réalités souvent taboues et devenir, le temps d’un instant, des acteurs de prévention dans leur propre communauté.
Cette expérience théâtrale démontre combien l’expression artistique peut devenir un puissant levier de sensibilisation, mais aussi d’estime de soi et de cohésion sociale.
Une première sur scène pour ces jeunes, mais sans doute pas la dernière.
La drogue
La scène respire le sérieux. Une jeune fille fume du shit et se fait démasquer par son frère qui la maltraite. La maman élève seule ses trois enfants. Dans la salle, les réactions sont multiples : il faut parler avec la jeune fille pour mieux la comprendre; le frère n’aurait jamais dû taper sa soeur; on voit bien la domination du frère sur sa soeur; moi, la jeune qui fume, je l’aurais renvoyée.
La psychologue questionne à son tour : pourquoi cette jeune fille ressent le besoin de prendre de la drogue ? Pour fuir son quotidien et pourquoi va-t-elle mal ? L’important, c’est de l’écouter, de la comprendre dans le cercle familiale ou s’adresser à des personnes qualifiées dans les collèges et les lycées ou se rendre au centre pour adolescents à Montceau ou venir me voir.
Les écrans
Trois enfants, un frère addicte à Fifa, une soeur les yeux rivés sur les réseaux et une petite soeur qui aimerait que les deux grands jouent avec elle. Tout le monde connaît cette situation. Il n’existe pas de solution miracle. « Il faut mettre des limites parce que les enfants ne savent pas gérer les écrans » fait savoir la psychologue » quand d’autres dans la salle avancent leur solution : on coupe internet, on confisque les écrans. C’est radical !
J.B.