Louis Mourier alias Marix – Figure marquante de la caricature, ses dessins de captivé réédités

 

C’est un destin peu ordinaire auquel eut droit Louis Mourier, alias Marix, caricaturiste, originaire de Perrecy-les-Forges et mort en détention le 25 février 1945. Il a connu les deux guerres et à chaque fois sera fait prisonnier, cumulant sept années de sa vie derrière les fils barbelés.

Il publiera un premier livre en 1918, « Derrière les barbelés » illustré de ses dessins réalisés clandestinement en captivité avec un texte de Joël Belot, lui-même ancien prisonnier. Pas convaincu du rendu, il publiera en 1932, « Les Chevaliers de la crosse en l’air » où il s’exprimera plus librement avec la participation de Binet.

A l’occasion du 80e anniversaire de sa disparition et en marge de la commémoration du 8 mai 1945, l’association l’Imagerie et les éditions de La Bourbince et en particulier Jean-Michel Chantreault ont souhaité redonner vie à ce récit après qu’un exemplaire « Les Chevaliers de la crosse en l’air » eût été retrouvé aux Etats-Unis.

Raconter la guerre, il existe mille et une façons de le faire et les ouvrages, les témoignages, des documentaires ou encore des films ne manquent pas. Avec Marix, ses dessins témoignent d’un trait vif dans quel état d’esprit se trouvaient pendant la grande guerre, les combattants. « Tout ce que je vais dire au cours de ces quelques pages, est vrai, absolument vrai » a écrit Marix en guise de préface.

Marix (Louis Mourier) a donc connu la captivité à deux reprises. Après 14-18, il a été à l’origine de la création du journal « La gueule noire », a été également et notamment dessinateur humoristique au journal l’Humanité. Des qualités qu’il mit au service de la résistance pendant la seconde guerre mondiale pour établir des faux papiers d’où son arrestation.

Avec la réédition de « Les Chevaliers de la crosse en l’air », Marix « nous enseigne que le dessin peut être un outil de résistance, une arme. Ce livre nous plonge dans le quotidien des prisonniers de guerre mais au-delà du témoignage historique, il interroge aussi notre rapport à l’autorité et au pouvoir », note en préface, Jean-Michel Chantreault.

 

J.B.

 

 

« Les Chevalier de la crosse en l’air » est disponible à la librairie De deux choses lune à Montceau-les-Mines et à l’Espace culturel Leclerc.

 

 

Qui était Marix ?

 

Louis Mourier est né le 4 juillet 1885 à Perrecy-les-Forges, c’est un dessinateur de presse français connu sous le pseudonyme de Marix. Issu d’une famille modeste, il apprend le dessin chez le père Beaujard à Génelard avant de devenir ébéniste restaurateur de meubles d’art à Paris à l’âge de 18 ans. Mobilisé en 1914, il est fait prisonnier et passe cinq ans en captivité en Allemagne. Pendant cette période, il publie ses dessins satiriques sur la vie des prisonniers, notamment dans l’ouvrage Derrière les barbelés de Joë Belot

Après sa libération, Marix s’engage activement dans le milieu anarchiste et pacifiste. Il collabore à des publications telles que Le Libertaire, L’Humanité, La Caserne, La Lutte antireligieuse et sociale et fonde en 1924 le journal satirique La Gueule Noire, dans lequel il exprime ses convictions antimilitaristes et anticléricales.

Pendant l’occupation allemande, Marix fabrique des faux papiers pour aider les résistants et les persécutés. Arrêté en avril 1944, il est interné au camp de Sonnenburg en Pologne, puis transféré à Sachsenhausen, où il meurt le 25 février 1945.

Marix demeure une figure marquante de la caricature politique française du XXe siècle, alliant humour, critique sociale et engagement pacifiste.

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