Municipales 2020 et l’hôpital – Des maires concernés mais pas tous

Les résultats de l’enquête du Codef auprès des candidat-e-s aux municipales.

Rappelons que les communes concernées étaient les suivantes : Montceau les Mines – Saint-Vallier – Sanvignes – Blanzy – Ciry le Noble – Perrecy les Forges – Pouilloux – Saint-Romain-sous-Gourdon – Mont-Saint-Vincent – Saint-Bérain-sous-Sanvignes – Gourdon.

Ont répondu 10/21 (48%) : Michel Chardeau (Pouilloux) – Jean-Charles Diry (Ciry) – Jean-Claude Lagrange (Sanvignes) – Hervé Mazurek (Blanzy) – Alain Philibert – Etienne Launay (Saint-Vallier) – Marie-Claude Jarrot – Laurent Selvez – Eric Commeau – Lilian Noirot (Montceau)

Eric Commeau, liste Énergies Citoyennes ne se prononce pas sur le retour de la chirurgie ambulatoire mais a posté un long commentaire qui plaide entre autres pour le label “Hôpital de proximité’. Ce positionnement mérite que nous apportions des éclaircissements qui devraient permettre à l’ensemble de la population de mieux apprécier le combat que mène le Codef.

Bien sûr notre questionnaire n’avait pas pour objectif de cibler toutes les difficultés de notre centre hospitalier. Ce n’est pas la forme appropriée. Nous l’avons donc centré sur les deux problématiques qui conditionnent l’avenir de notre hôpital : le maintien des urgences et le retour de la chirurgie ambulatoire de premier recours. Et sur ce deuxième point, malgré notre souci d’information via les médias locaux, il semble bien qu’un certain nombre d’éléments manque toujours à l’appel.
Qui a pris la décision de fermeture? L’ARS suivant les “recommandations” du Copermo.
Pour quelles raisons : le déséquilibre financier du CH.
Dans quel but ? Outre le retour à l’équilibre, dégager une marge brute de 8,1%.

Résultats :
=> en chiffres ronds le déficit est passé de -6M€ à -9M€, soit 50% d’aggravation !!
=> perte immense de l’attractivité de notre hôpital qui se traduit par de graves difficultés en matière de recrutement de personnels hospitalier y compris au niveau de la direction. Lors d’une réunion de travail le docteur Defauchy a déclaré : “les ophtalmologues ne viendront pas s’installer à Montceau s’ils ne peuvent pas y opérer ”.

Dans ce contexte la direction vient de dévoiler sa feuille de route pour 2020 avec, comme objectif principal, ramener le déficit à – 6M€, en réalisant 3M€ d’économies. Et pour y parvenir, en programmant, entre autres, la suppression de 15 ETP en 2020. On croirait lire un texte du Copermo dont les prochaines recommandations sont attendues avec anxiété par tous les acteurs, sans doute courant avril. Et après 2020 la direction n’a pas voulu dévoiler son projet. Mais qui peut penser qu’on en restera à -6M€?

Nul doute que le Copermo continuera à exiger le retour à l’équilibre financier et les coupes sombres associées.

On n’a donc, hélas, pas fini de subir les effets collatéraux délétères de la fermeture de la chirurgie. Fermeture, qui n’a pas donné lieu à démantèlement, c’est à dire la destruction de la structure. Nous avons encore eu ce mardi matin 10 mars un long entretien avec le docteur Seddick qui a exercé ici pendant de nombreuses années et qui connaît très bien notre hôpital. Il nous a réaffirmé que rien ne s’oppose techniquement au retour de cette activité chirurgicale ambulatoire de premier recours en ophtalmologie, urologie, viscérologie, orthopédie.

Quant à l’obtention du label Hôpital de proximité, elle relève du pouvoir discrétionnaire de la HAS et de l’ARS..,D’ailleurs, label ou pas, le directeur de l’ARS avait toute possibilité de rétablir l’autorisation de chirurgie du même claquement de doigts qu’il l’avait fermée en 2018.

Ce qu’il s’est obstinément refusé à faire, nous préciserons plus bas. Alors le label Hôpital de Proximité serait-il la panacée? On aimerait bien sauf que la loi et les positions du directeur de l’ARS nous laissent peu d’espoir sauf celui d’une mobilisation massive de tous les acteurs pour infléchir sa position.

Nous suggérons aux lecteurs de lire le paragraphe III de l’article 35 de la loi qui stipule : “ les hôpitaux de proximité exercent une activité de médecine, …….et n’exercent pas d’activité de chirurgie ni d’obstétrique……et que « A titre dérogatoire ……, sur décision du directeur général de l’agence régionale de santé, l’hôpital de proximité peut pratiquer certains actes chirurgicaux programmés.

Le ministre chargé de la santé fixe par arrêté la liste limitative des actes pouvant intégrer ces dérogations, après avis conforme de la Haute Autorité de santé. Nous pouvons même ajouter que les Urgences sont optionnelles.

Comme il a été rappelé ci-dessus, c’est bien le directeur de l’ARS qui décidera ou non de l’autorisation de chirurgie ambulatoire. Or, à notre demande de la rétablir, que nous a-t-il dit monsieur le directeur ? Au printemps, à Chalon, le Codef le rencontre avec les maires du bassin minier pour s’entendre dire : “ je ne reviendrai pas à un système qui nous a mené à la catastrophe.”

Le 23 décembre dernier, en présence, outre les quatre maires, du docteur Seddick, des représentants du collectif Inter Urgences et de la CGT de l’hôpital, monsieur Pribile persiste et signe : “ Il est hors de question que j’ouvre un bloc dans un territoire qui en compte plus que dans toute la Franche Comté ”. Pour mémoire, ce monsieur s’est fait retoqué à l’unanimité son plan régional de santé par le Conseil Régional.

La loi, le positionnement du directeur de l’ARS, voilà pourquoi le Codef ne pense pas que l’avenir de notre CH repose sur le label Hôpital de proximité. Nous avons même passé un communiqué intitulé “ Hôpital de proximité….c’est l’éloignement assuré”. Voilà pourquoi le Codef pense que seul un rapport de forces peut inverser la position de l’ARS.

Voilà pourquoi le Codef a essentiellement ciblé son questionnaire sur le retour de chirurgie facteur déterminant pour l’offre de soins de proximité et parce le Codef veut continuer le combat avec tous les acteurs et notamment tous les maires de notre bassin de vie comme cela a été le cas dans la précédente mandature.105 000 habitants résident à + ou – 30 minutes de notre Hôpital. Ils méritent le meilleur !

“La victoire n’est jamais acquise,
La défaite n’est pas définitive,
Ce qui compte c’est le courage de continuer”

5 commentaires :

  1. Bien navrant que la moitié de nos maires n’ont pas répondu……

  2. Pour la pleine information de vos lecteurs, Voici le texte complet que notre liste Energies citoyennes a envoyé au CODEF en réponse à son questionnaire :

    Concernant la situation et le devenir de l’hôpital Jean Bouveri, le collectif Energies citoyennes a rencontré et consulté médecins, personnels hospitaliers et usagers. Il y a quelques mois, nous avions sollicité un rendez-vous avec le CODEF. A l’époque, vous n’avez pas souhaité donner suite à cette demande en nous indiquant que vous vous adresseriez, le moment venu, à l’ensemble des candidats aux élections municipales. Nous avons donc bien reçu, il y a quelques jours, votre questionnaire.
    Cependant, sur un sujet aussi important, complexe et déterminant pour notre territoire et ses habitant, il nous est apparu difficile et réducteur de présenter la position de notre liste uniquement en cochant une ou plusieurs cases en réponse à trois questions fermées. C’est particulièrement le cas pour la première de vos questions, celle concernant la chirurgie ambulatoire.
    Nous regrettons vivement la fermeture de la chirurgie à l’hôpital Jean Bouveri en 2017 et le démantèlement de la plupart des installations qui permettaient de faire fonctionner ce service avec des praticiens du GHT.
    Pour nous, la priorité aujourd’hui, c’est de sauvegarder voire de développer les prises en charge médicales dans les spécialités encore présentes à Jean Bouveri, à savoir :
    – Cardiologie, avec pose de pace-maker
    – Pneumologie
    – Oncologie avec pose de CIP
    – Rhumatologie
    – Gastro-entérologie avec endoscopie
    – Soins continus
    – Et, bien entendu, les Urgences
    Le gouvernement prévoit, d’ici 2022, de labéliser « Hôpital de proximité » de 500 à 600 structures hospitalières en France. Cette labélisation permettrait de sortir de la tarification à l’acte (T2A) qui a été mortifère pour Jean Bouveri (comme pour de nombreux hôpitaux publics) et de mettre en place un financement de notre hôpital qui tienne compte de ses missions et des réalités de notre territoire.
    Nous connaissons l’histoire de notre hôpital, des nombreuses promesses qui ont été faites, par les uns ou par les autres, et des renoncements successifs qui ont suivi. Nous ne sommes pas dupes des intentions de ce gouvernement et des difficultés qui sont encore devant nous pour maintenir une offre de soins publique et structurée sur notre territoire.
    Il nous semble donc primordial et urgent de mener d’abord ce combat pour l’obtention du label « hôpital de proximité », des garanties concernant le maintien des urgences et des activités de médecine citées ci-dessus et un autre mode de financement.
    Si nous obtenons ces garanties, nous pourrons alors discuter du retour d’activités de chirurgie ambulatoire à Jean Bouveri avec les chirurgiens et les anesthésistes du GHT.
    Nous restons à votre disposition pour échanger et discuter plus avant de ces questions.

    • Toutes propositions que Mme Jarrot a faites et défend depuis longtemps, et qui ont fait l’objet de voeux votés en Conseil municipal à l’initiative de sa majorité.
      Comme vous manquez d’idées, M. Commeau, vous copiez et parlez comme un perroquet !

  3. Pauvre Codef, totalement incapable de comprendre la dimension de ce dossier.

  4. Monsieur Commeau, c’est sans doute gênânt pour vous de répondre sur l’hôpital puisque si mes souvenirs sont bon vous étiez directeur de Cabinet de MR Billardon maire du Creusot entre 2004 et 2008 et en 2009, la maternité fermait.

    En 2008, puisque vous aviez été viré par votre grand ami Mathus, vous vous etes réfugié à Chalon ou vous avez pu regarder en toute tranquillité l’inauguration de la pose de la première piere au rond point Jeane Rose.

    Vous etes un vrai spécialiste comme vous dites des renoncements successifs et vos différents patrons Billardon et Mathus ont fait couler notre hôpital que nous aurions eu bien besoin. . (…)

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