Ils sont partis à Mayotte dévastée – Deux hommes guidés par une force intérieure

Le cyclone Chido a traversé l’île de Mayotte, samedi 14 décembre 2024, avec des vents dévastateurs. A son arrivée le 18 janvier 2025, lui qui a connu l’île, « j’ai découvert un décor affligeant, c’était une désolation incroyable, tous les arbres étaient couchés » raconte le commandant du centre de secours de Montceau-les-Mines, le capitaine Louis-Marie Capdeville.

Pïerre Desoutter, proviseur du lycée Haigneré, a débarqué à Mayotte le 28 janvier pour remettre en place l’école publique. « Elle était fermée depuis le 14 décembre » rappelle-t-il.

L’un et l’autre se sont retrouvés à 8000 km de Montceau-les-Mines sur cette île de Mayotte. Sans se consulter, ils ont emprunté le même chemin de ceux qui sauvent. « Vous êtes partis parce que l’engagement n’a ni frontières, ni fuseaux horaires, non pas en visiteurs mais en bâtisseurs. Dans un moment de désarroi, vous avez choisi d’agir » relate madame le maire mercredi soir à l’hôtel de ville avant de leur remettre la médaille de la ville.

Là-bas, sur une terre française dévastée, Louis-Marie-Capdeville et Pierre Desoutter ont représenté Montceau avec honneur, compétence et un courage qu’exigent ces missions périlleuses.

Deux hommes, deux destins, deux philanthropes, chacun avec sa mission pour remettre debout ce qui semblait perdu, « guidés par une force intérieure que l’on appelle simplement le sens du service public » expose le maire.

Pierre Desoutter, qui est un pédagogue dans l’âme, a mis ses compétences et sa bienveillance au service de certaines valeurs, ‘l’enseignement au milieu du chaos, la constance du savoir et l’autorité du calme » évoque Marie-Claude Jarrot, très admirative. Sa mission a été de suppléer le proviseur sur la brèche depuis le 14 décembre, « remettre en place l’école de la République qui est l’un des derniers liens entre les élèves, les parents et la France » souligne t-il.

Mayotte a manqué de tout, « de ces besoins primaires, un fruit, de la viande, d’eau, d’électricité », il a fallu s’adapter à la laïcité de là-bas. « Tout ce que j’ai vécu pendant cinq semaines et demi, il a fallu le digérer à mon retour ».

Le capitaine Louis-Marie Capdeville a eu pour mission de monter une plateforme logistique capable de gérer 180 containers, coordonner 40 agents. « Ce fut un défi humain et collectif pour acheminer l’aide humanitaire. Nous logions dans un gymnase sans toit mais bâché et nous avons mangé des rations militaires pendant trois semaines ». Lui aussi a été impressionné par la résilience de la population. « On ne se rend pas compte de la chance de vivre en métropole » commente t-il.

« Vos métiers, vos valeurs rappellent à chacun de nous que servir, c’est être fidèle à quelque chose de plus grand que soi » note madame le maire. Quand Mayotte a été frappée par le cyclone, il aurait facile de détourner le regard, rester dans son confort à Haigneré et à la caserne, « mais vous avez fait le contraire, vous avez tendu la main ».

Pour leur bravoure et leur élégance d’âme, « la ville de Montceau est fière de vous remettre cette médaille qui symbolise notre gratitude et scelle note admiration » conclut Marie-Claude Jarrot.

Immense respect.

 

J.B.

 

 

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