La Galipote est en pleine actualité, notamment à Saint-Vallier. Mythe ou réalité ?
On en parle, on en a parlé de la Galipote même si c’est celle de l’Abreuv’art, voyons d’un peu plus près cette fameuse figure mythique.
D’un côté il y a le souvenir de la bête maléfique que des farceurs dans le Bassin minier avaient fait revivre à Saint-Vallier en traînant de grosses chaînes sur le sol pour effrayer les habitants.
D’un autre côté il y a la déclinaison fustigeant les comportements humains : « courir la galipote » signifiant courir le guilledou, la prétentaine. Ou parfois dépenser sans mesure surtout en courant le guilledou.
Cela allait même plus loin, courir la galipote voulait dire être ensorcelé, « aller au sabbat sur un manche à balai ».
On en a fait un objet littéraire mais aussi social en lui attachant des quêtes sportives ou culturelles (nuits des Galipotes, courses souvent nocturnes, randonnées, etc.).
Il a là une extension inconsciente de la nécessité de courses effrénées pour échapper au loup garou. Certains étymologistes lient Galipote, galipette et galoper.
Cela a donné des œuvres immortelles quoique très peu connues actuellement comme la « Nicole Bridouïon ou la Galipote de Saint-Sarni » une chanson en sept couplets, écrite par René Guyon.
On dit qu’alle é in’ gueul’ de loup
Qu’heurle en tot temps fémine
Des dents qu’y èllent jusque dans l’cou
I grand j’ècin d’vormine
Qu’dans lè téte, elle é deux uillots
Qu’éberlutant k’ment deux fellots
Saint-Piotot
Yot in’ béte phèrèmine
L’intégrale est pieusement conservée au musée de la Tour à Saint-Sernin-du-Bois.
René Guyon était originaire du hameau des Gautherons (Saint-Sernin-du-Bois à l’époque). C’était le grand-père du peintre monticinois René Guyon.
La Galipote un lien vers le passé ou un concept moderne ? Au Canada, Québec elle à encore une grosse importance et dans la littérature et dans le langage courant.
Gilles DESNOIX
Un très bel article super sympa merci !!