Deux nouvelles attaques du loup – Sa tête est mise à prix, ses jours logiquement comptés

Le ministère a décidé de tuer le loup mais où se cache-t-il ? Son territoire représente environ 600 km2. Pas simple.

Alexandre Saunier : « Nos anciens ont éradiqué le loup et il revient. C’est de la folie pour nous les éleveurs ».

Le loup qui a pris ses quartiers en Saône-et-Loire a sans doute pousser le bouchon un peu trop loin. Depuis le 25 juin dernier, le prédateur a tué 115 ovins et en a blessé une bonne soixantaine. Ses derniers faits d’armes sont très récents, ils datent de mercredi et jeudi. « Il a attaqué sur les communes de Fontenay et de Viry. Il a égorgé 3 brebis et 2 agnelles à Fontenay et tué un bélier à Viry » annonce Alexandre Saunier, éleveur ovin à Ciry-le-Noble, représentant de la chambre d’agriculture et de la FDSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et, au titre de président de la production ovine, spécialiste du mouton de race charolaise, il est celui qui collecte toutes les informations sur le loup. Et le travail ne manque pas.

Ce loup, les éleveurs ovins du brionnais, du charolais et du secteur qui s’étend jusqu’à Saint-Eusèbe en passant par Saint-Romain-sous-Gourdon, Gourdon et Pouilloux, ne veulent plus en entendre parler.

« J’ai vu certains de mes collègues pleurer »

(Alexandre Saunier) 

Mardi dernier, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, suite à une question de la députée Josiane Corneloup, a annoncé qu’elle autorisait un tir de prélèvement pour un loup en Saône-et-Loire. En d’autres termes, la tête du loup est mise à prix.

« Il a fallu attendre trois mois, passer par toutes les étapes », souligne Alexandre Saunier. Déjà s’assurer que c’est bien un loup, qu’il a choisi de s’établir sur un même territoire, avoir l’autorisation du tir d’effarouchement, avant de passer au tir de défense simple puis renforcé avant d’envisager le tir de prélèvement.

Le ministère a donc donné son accord, « nous attendons désormais l’arrêté du préfet qui n’a aucune réticence à signer » précise l’éleveur de Ciry qui avec d’autres, a été reçu la semaine dernière à Mâcon. « Ce jour-là, j’ai vu certains de mes collègues pleurer. Moralement, c’est très dur, ils sont à bout ».

A ce jour, on dénombre trente attaques du loup. Ce n’est plus un animal qui égorge pour manger, « c’est un tueur, d’ailleurs au ministère il a été décidé qu’on avait le droit de le tirer », ajoute Alexandre Saunier.

Tuer le loup et après,

si un autre revenait…

Le tuer mais pas n’importe comment. « Il le sera par des personnes assermentées, les louvetiers, les agents de l’ONB (office national de la biodiversité, voire par la brigade loup. A eux de déterminer la meilleure façon de s’y prendre. Cette fois-ci, nous ne sommes plus en position d’attente ».

Quand bien même l’ONB dispose d’une cinquantaine de photos du loup, souvent plusieurs clichés du prédateur qui revient sur la terre de ses exploits, le plus difficile va être de le localiser. « Son territoire s’étend sur environ 600 km 2. Dix-sept communes ont été prédatées et le prélèvement est  _ sera _ autorisée sur trente-deux communes » précise le président de la production ovine.

Est-on sûr qu’il s’agisse d’un seul loup ? Là encore, si doute il y a, il est très très faible. Sur les photos, il ressemble beaucoup au même loup.

Le tuer est quasiment autorisé mais combien de temps cela prendre-t-il pour le débusquer ? « L’hiver arrive et sur mes 600 brebis, seul la moitié a une place en bergerie. Les autres sont dans les prés. Si le loup approche, je ne peux pas toutes les protéger » s’inquiète logiquement Alexandre Saunier.

Déjà angoissés depuis trois mois, les éleveurs le seront tant que le « tueur » rodera autour de leurs troupeaux. « Et même mort, il n’est pas interdit qu’un autre revienne. Ils sont pas loin de 600 en France » rappelle le Cirysien.

Les jours du loup sont comptés. Verra-t-il 2021 ?

Jean Bernard

7 commentaires :

  1. Bonjour
    Le loup n’est pas un tueur, c’est un prédateur, pas de sa faute si la faune sauvage est en déclin, pas de sa faute si les moutons sont parqués sous ses yeux !
    Je souhaite pour ma part qu’il échappe aux mailles du filet et qu’il trouve un territoire plus propice à son épanouissement, un territoire peuplé de personnes moins sanguinaires.
    Quant à madame Pompili, c’est une honte d’être ministre de l’écologie et de signer la mort du seul loup de notre département, comme c’est une honte d’autoriser à nouveau l’utilisation des néonicotinoïdes.
    On voit bien que la sauvegarde de la biodiversité, de la nature arrive en second plan.

    • @lili : En admettant qu’il n’y ai qu’un seul loup, celui-ci ne se nourrit pas, il fait des carnages …
      Ce qui est un comportement déviant.
      Qui justifie au yeux des autorités son élimination (et je suis d’accord).
      Un loup qui aurait tué une brebis et s’en serait nourri pendant plusieurs jours, n’aurait pas attiré autant l’attention sur lui et déclenché autant de réactions hostiles !
      Dans toutes les espèces, (loups, chiens, tigres, ours, et surtout : humains …) il peut y avoir des êtres plus ou moins équilibrés, dont les comportements doivent être maîtrisés afin de protéger les autres espèces.

  2. élevez des moutons et achetez un loup et essayer de vivre de l’élevage de vos moutons …

  3. Sauve toi vite dans les alpes grand méchant loup…avec 70 à 80 km par nuit..dans 3 jours tu y seras…

  4. J’espère vraiment que ce problème sera résolu sans bruit avec discrétion et que l’on entendra plus parler.

  5. lire : que l’on en entendra plus parler.

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